Les Turcs se sont rendus aux urnes pour le second tour historique des élections présidentielles qui opposent le président sortant Recep Tayyip Erdogan au chef de l'opposition Kemal Kilicdaroglu.
Ce dimanche 28 mai, près de 192 000 bureaux de vote ont ouvert à 8h00 locales (05h00 GMT) et fermeront à 17h00 (14h00 GMT), avec plus de 64 millions de Turcs éligibles, dont plus de six millions qui ont voté pour la première fois le 14 mai.
Le taux de participation global au premier tour a été de 87,04 %, parmi lesquels 49,5 % des suffrages sont allés à Erdogan et 44,9 % ont été exprimés en faveur de Kilicdaroglu.
Le président sortant de 69 ans a défié les sondages d'opinion et est sorti confortablement en tête avec une avance de près de cinq points sur son rival de 74 ans le 14 mai, mais il est tombé juste en deçà des 50% nécessaires pour éviter un second tour.
Kilicdaroglu, un ancien fonctionnaire qui est le candidat d'une alliance d'opposition à six, dirige le Parti républicain du peuple (CHP) créé par le fondateur de la Turquie, Mustafa Kemal Atatürk. Au cours de la semaine dernière, Erdogan a reçu l'approbation du candidat nationaliste Sinan Ogan, qui est arrivé troisième avec 5,2 % de soutien lors du vote initial et a été éliminé.
Présenté comme l'élection la plus importante de l'histoire récente de la Turquie, le vote de ce dimanche décidera du mode de gouvernance sur fond d'une crise économique qui a vu la monnaie nationale plonger à un dixième de sa valeur par rapport au dollar en une décennie. L'inflation en Turquie a dépassé 85 % en octobre de l'année dernière.
Dans la ville de Diyarbakir, dans le sud-est majoritairement kurde, le retraité Faruk Gecgel, 54 ans, a déclaré avoir voté pour Erdogan comme il l'avait fait il y a deux semaines.
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« Il est important pour l'avenir de la Turquie que le président et le parlement, où il est majoritaire, travaillent ensemble sous le même toit. J'ai donc de nouveau voté pour Erdogan pour la stabilité », a-t-il déclaré.
Canan Tince, femme au foyer, 34 ans, a déclaré avoir voté pour Kilicdaroglu, qui a reçu le 14 mai près de 72% de soutien dans la ville - un bastion du principal parti d'opposition pro-kurde.
"Trop c'est trop. Le changement est essentiel pour surmonter la crise économique et les problèmes auxquels la Turquie est confrontée, j'ai donc de nouveau voté pour Kilicdaroglu. Nous sommes pleins d'espoir et déterminés", a-t-elle déclaré.
Une enquête étroitement surveillée, réalisée les 20 et 21 mai par le sondeur national Konda, a estimé le soutien à Erdogan à 52,7 % et à Kilicdaroglu à 47,3 % pour le second tour.
