Jerome Hughes
PressTV, Bruxelles
Une étude d’experts conclut que la pauvreté énergétique a tué plus de personnes en Europe en hiver 2022 que le COVID-19.
Les données officielles montrent que 59 700 personnes sont mortes de la COVID-19 dans 28 pays européens l’hiver dernier. Cependant, un plus grand nombre, 68 000, sont décédés parce qu’ils ne pouvaient pas chauffer leurs maisons. Ces statistiques sont surprenantes, mais les citoyens à qui nous avons parlé ne sont pas surpris.
Le magazine The Economist a publié les résultats d’une étude concentrée sur la période de novembre à février dernier. Les données ont été collectées dans tous les 27 pays membres de l’Union européenne, à l’exception de Malte et de Chypres. L’étude comprend aussi les données du Royaume-Uni, de la Norvège et de la Suisse. Cependant, l’essentiel est que les mesures prises par les dirigeants de l’UE pour couper l’approvisionnement en énergie bon marché de la Russie ont eu des conséquences mortelles. Entre-temps, le dernier chiffre relatif au soutien financier de l’UE à l’Ukraine vient d’être publié. De nombreux citoyens en difficulté trouveront cela avec des larmes aux yeux.
Jeudi, la Commission européenne a admis que le taux d’inflation de base dans la zone euro, qui, selon les analystes, est directement lié aux sanctions contre la Russie, reste obstinément élevé.
La Banque centrale européenne continue d’augmenter les taux d’intérêt pour faire baisser l’inflation sur la base des modèles économiques. La mortalité liée aux coûts élevés de l’énergie aurait été beaucoup plus élevée l’hiver dernier si les conditions climatiques n’avaient pas été aussi clémentes.
Cela soulève la question de savoir combien de personnes pourraient mourir au cours de l’hiver prochain si les autorités de l’UE ne parviennent pas à garantir des approvisionnements fiables à des prix raisonnables et si l’hiver était beaucoup plus froid que l’année dernière.
