L'émissaire iranienne à l’ONU a mis en garde contre les graves conséquences des sanctions sur les civils appelant à ne plus en adopter de nouvelles.
S'exprimant mardi au Conseil de sécurité des Nations unies sur la protection des civils et la garantie de leur sécurité et de leur dignité dans les conflits, l'ambassadrice iranienne et représentante permanente adjointe auprès des Nations unies, Zahra Ershadi, a affirmé que la levée des sanctions unilatérales permettrait à la communauté internationale de donner des réponses rapides et efficaces aux crises et souffrances qu’elles engendrent.
La levée des sanctions fera que l'aide humanitaire arrive jusqu’à ceux qui en ont besoin sans retard ni limitation inutile, a-t-elle déclaré, avertissant que les sanctions illégales entravaient le bon fonctionnement des systèmes de santé et ses organisations humanitaires, l'accès aux fournitures médicales et l'acheminement de l'aide.
Soulignant que les parties belligérantes à un conflit doivent s'abstenir d'attaquer les biens civils tels que des réserves de nourriture, des sources d'eau et des hôpitaux, elle a affirmé : « En vertu du droit international humanitaire, toutes les parties à un conflit sont tenues de veiller à ce que les civils aient accès aux biens et services essentiels comme la nourriture et les soins médicaux. »
Elle a rappelé la situation « critique » du Moyen-Orient, affirmant que le terrorisme, l'occupation, les actes unilatéraux illégaux et la présence des forces étrangères illégales continuaient de faire des ravages sur les civils et les infrastructures de différents pays de cette région.
L'envoyée iranienne a noté qu'un document de l'ONU montrait une augmentation inquiétante du nombre de civils tués, avec au moins 16 988 enregistrés dans 12 conflits, marquant une augmentation de 53% par rapport à l'année précédente.
« Le rapport met également en évidence les effets persistants et dévastateurs des conflits armés sur la sécurité alimentaire, des conflits qui ont causé la faim dans de nombreuses régions », rappelle Mme Ershadi.
« Ces statistiques alarmantes soulignent le besoin urgent d'efforts concertés pour faire face à l'impact des conflits armés sur la sécurité alimentaire et protéger les populations civiles », ajoute-t-elle.
Elle a rappelé aussi les violations systématiques des droits de l’homme par le régime israélien et dans les territoires occupés, avec des pratiques constantes d'oppression, d'expansion et d'apartheid.
Selon le rapport de l'ONU, a-t-elle dit, l'année dernière a vu le plus grand nombre de civils palestiniens tués en Cisjordanie depuis 2005.
La diplomate iranienne a dit aussi que la situation à Gaza était « profondément affligeante » car cette région est réellement devenue la « plus grande prison [à ciel ouvert] au monde ».
Ershadi a précisé que la persistance des sanctions unilatérales américaines et européennes contre la Syrie et le pillage des ressources naturelles de ce pays par des forces étrangères illégales avaient eu un impact négatif sur la situation humanitaire dans cette contrée.
Elle a ajouté que les Syriens étaient confrontés à des défis exacerbés qui entravaient la capacité du gouvernement syrien à fournir des services essentiels à ceux qui en ont besoin.
« Le régime israélien poursuit ses agressions et ses attaques terroristes contre la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Syrie en toute impunité et sans aucune répercussion de la part de la communauté internationale », a-t-elle enfin regretté.
L'Iran dénonce ces « crimes odieux » contre les infrastructures civiles ainsi que la violation du droit international humanitaire et celle de la Charte des Nations unies, le tout constituant une menace réelle pour la paix et la stabilité régionales.
La diplomate iranienne a souligné aussi l’importance de donner la priorité à des actions humanitaires et à des actions pouvant mettre fin le plus rapidement possible aux conflits en cours.
Elle a poursuivi en disant que des opérations humanitaires efficaces pour la protection des civils dépendent de la coopération internationale, d'un financement approprié et opportun et de l'accès aux ressources en rappelant que malheureusement, ces éléments étaient tous entravés par des mesures coercitives unilatérales par certaines Etats et organisations.
Au final, Mme Ershadi a exhorté toutes les parties en conflit à se conformer pleinement à leurs obligations en vertu du droit international. Elle a rappelé aussi l’importance d’agir conformément aux principes d'humanité, de neutralité, d'impartialité et d'indépendance, notamment en ce qui concerne l’acheminement des aides aux populations, que cela soit l’aide alimentaire ou médicale.