Les photos de l’immense chantier de la nouvelle ambassade américaine à Beyrouth ont suscité une large controverse sur les réseaux sociaux où les internautes s’interrogent sur le pourquoi d’un tel édifice hors-norme dans un pays relativement petit comme le Liban.
Les photos publiées 5 mai montrent que le nouveau bâtiment de l’ambassade US est en cours de construction dans la région d’Awkar, à 13 km au nord de la capitale, Beyrouth.
La superficie de la nouvelle ambassade est d’environ 90 000 mètres carrés de bâtiments couverts et de 120 000 mètres carrés d’espaces ouverts. Le projet est construit par l’Overseas Construction Operations Office (OBO) du département d’État américain.
L’accélération du processus de construction du nouveau bâtiment de l’ambassade américaine dans la région d’Awkar, ainsi que sa vaste superficie dans l’un des petits pays de la région, ont provoqué une large polémique parmi les utilisateurs des réseaux sociaux.
Les internautes ont critiquée l’immense chantier et ont posé la question de savoir si ce qui est en train d’être construit n’est pas une ambassade, mais une base militaire. Ou bien, s’il s’agit d’un centre d’espionnage pour gérer la région de l’Asie de l’Ouest ? D’autres l’ont vu comme étant similaire aux avant-postes secrets de l’armée américaine dans le désert du Nevada.
Mais quels sont les points qui préoccupent les Libanais sur cette future ambassade US à Beyrouth ?
- Premièrement, les fonctions qui étaient contenues dans le projet de nouvelle ambassade vont au-delà du concept habituel et traditionnel de construction d’ambassades reconnues entre les pays ; ce qui est dangereux et inquiétant est lié aux larges marges que l’administration américaine s’est tracées en s’ingérant de manière flagrante dans affaires intérieures d’un pays.
- Deuxièmement, l’utilisation par l’administration américaine de ses plus hautes capacités scientifiques et techniques au service de l’espionnage, du recrutement et du sabotage dans un petit pays comme le Liban montre clairement que le rôle de ce projet transcende les frontières libanaises internationalement reconnues et non reconnues, aux frontières hypothétiques de l’entité sioniste dans toutes ses dimensions nationales, sociales et géopolitiques. Et c’est une preuve irréfutable que la bataille est maintenant dans sa phase finale. Les guerres par procuration n'ont été d’aucune utilité, vu l’échec de tous les efforts, y compris ceux concernant Israël, pour préserver les grands intérêts américains dans la région.
- Troisièmement, la nouvelle ambassade reflète la guerre américaine renouvelée dans la région, qui s’applique fortement au concept de guerre hybride théorisé par Frank Hoffman, principal stratège de l’équipe néo-conservatrice, lorsque George W. Bush a assumé la présidence des États-Unis en 2001.
C’est un concept qui ne se soucie pas de l’utilisation de toutes les formes de guerres sécuritaires, militaires, sociales, économiques, médiatiques et cybernétiques, dans des combinaisons étranges, visant à protéger les grands intérêts de l’Amérique.
- Quatrièmement, la méthodologie multi-scénarios qui fait la renommée des administrations américaines consiste à impliquer efficacement les organisations de la société civile affiliées aux États-Unis dans les activités de l’ambassade.
Tout porte à croire qu’une nouvelle guerre américano-israélienne contre le Liban est en cours dans toutes les dimensions militaires, sécuritaires, culturelles, intellectuelles, économiques, financières, scientifiques, psychologiques, etc.
Dans cette situation, le Liban a besoin d’un dirigeant sage, compétent et courageux qui n’a pas peur de l’hégémonie américaine ; un dirigeant qui ne recourirait jamais à des slogans creux qui trompent son peuple dans le but de gagner du temps pour conduire le pays sur la voie de l’effondrement.
