Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères s'est félicité du retour de la Syrie dans la Ligue arabe plus d'une décennie après la suspension de son adhésion par l'organisation régionale de 22 membres.
« Le règlement des différends entre les pays musulmans, ainsi que la convergence et la synergie conjointes, produiront des résultats favorables pour la stabilité et la paix collectives [dans la région], et réduiront la motivation lucrative des interventions étrangères dans les affaires régionales », a déclaré Nasser Kanaani dans un communiqué lundi matin.
« La République islamique d'Iran salue une telle approche », a-t-il souligné.
De son côté, le ministère syrien des Affaires étrangères et des Expatriés a salué la décision de la Ligue arabe de ramener Damas dans son giron, soulignant l'importance du dialogue et de l'action conjointe pour faire face aux défis auxquels le monde arabe est confronté.
Dans un communiqué publié dimanche 7 mai, le ministère a déclaré que la Syrie se félicitait de la décision prise lors de la session extraordinaire du Conseil de la Ligue des États arabes concernant la reprise de la participation des délégations syriennes aux réunions de la Ligue et de toutes ses organisations et agences affiliées, a rapporté l'agence de presse officielle syrienne SANA.
« La Syrie souligne dans le même contexte l'importance du dialogue et de l'action conjointe pour faire face aux défis auxquels sont confrontés les pays arabes », a-t-il ajouté.
Le ministère a réaffirmé l'engagement de la Syrie à renforcer le travail et la coopération arabes conjoints, soulignant que la prochaine étape nécessite une approche efficace et constructive aux niveaux bilatéral et collectif basée sur le dialogue, le respect mutuel et les intérêts communs.
Plus tôt dimanche, un porte-parole de la Ligue arabe a déclaré que les ministres des Affaires étrangères de l'organisation intergouvernementale des 22 États arabes avaient adopté une décision de rétablir l'adhésion de la Syrie après sa suspension il y a 12 ans.
La décision, qui conduira à la normalisation des relations avec le président syrien Bachar al-Assad, a indiqué que le pays pourrait reprendre immédiatement sa participation aux réunions de la Ligue arabe et de toutes ses organisations et agences.
Il a également appelé à une résolution de la crise résultant du conflit en Syrie, y compris la fuite de réfugiés vers les États voisins et le trafic de drogue dans la région.
Gamal Roshdy, le porte-parole du secrétaire général de la Ligue arabe, a déclaré que la décision avait été prise lors d'une réunion à huis clos des ministres des Affaires étrangères au siège de l'organisme dans la capitale égyptienne, Le Caire.
Le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a déclaré dimanche que le président Assad pourrait assister à un sommet de la Ligue arabe en Arabie saoudite plus tard ce mois-ci "s'il le souhaite".
Répondant à une question sur la possibilité pour Assad de participer au sommet, Aboul Gheit a déclaré lors d'une conférence de presse au Caire : « Oui, s'il le souhaite, parce que la Syrie, à partir de ce soir, est membre à part entière de la Ligue arabe, et à partir de demain matin, ils ont le droit d'occuper n'importe quel siège. »
« Lorsque l'invitation sera envoyée par le pays hôte, c’est-à-dire l'Arabie saoudite, et s'il souhaite participer, il le fera », a-t-il ajouté.
Certains États arabes, dont les Émirats arabes unis, ont fait pression pour la réadmission de la Syrie, mais d'autres, comme le Qatar, sont restés largement opposés à une normalisation complète sans une solution politique au conflit syrien.
Certains pays arabes ont également souligné l'importance de fixer les conditions du retour de la Syrie. La semaine dernière, le ministre jordanien des Affaires étrangères a déclaré que l'acceptation de la Syrie par la Ligue arabe ne serait que le début d'un "processus très long et difficile".
Les ministres arabes des Affaires étrangères ont déclaré dimanche que la Jordanie, l'Arabie saoudite, l'Irak, le Liban, l'Égypte et le secrétaire général de la Ligue arabe formeraient un groupe de contact ministériel pour assurer la liaison avec le gouvernement syrien et rechercher des solutions "étape par étape" à la crise.
Des mesures pratiques comprendraient également des efforts pour faciliter l'acheminement de l'aide en Syrie.
Depuis mars 2011, la Syrie est en proie à une campagne de terrorisme et de destruction parrainée par les États-Unis et leurs alliés.
Ces dernières années, cependant, les forces gouvernementales syriennes, soutenues par la Russie et l'Iran, ont réussi à reprendre le contrôle de presque toutes les régions aux groupes terroristes.
La Ligue arabe a suspendu l'adhésion de la Syrie - l'un des membres fondateurs de l'organisation - en novembre 2011, citant une prétendue répression par Damas des manifestations de l'opposition. La Syrie a dénoncé cette décision comme "illégale et une violation de la charte de l'organisation".
Ces derniers mois, un nombre croissant de pays et de partis politiques ont appelé à l'annulation de la suspension de la Syrie de la Ligue arabe.
