« La volonté des parties tierces n’a aucun impact sur les relations entre Téhéran et New Delhi qui d’ailleurs ne sont contre aucune partie », a affirmé le secrétaire du Conseil de sécurité nationale iranien, Ali Chamkhani, évoquant en plus la nécessité d’activer un mécanisme monétaire rial-roupie.
Ayant fait le déplacement en Iran pour une visite d’une journée à l’invitation de son homologue iranien, le conseiller à la sécurité nationale de l’Inde, Ajit Doval, a été reçu lundi 1er mai au matin par le contre-amiral Ali Chamkhani qui est également le représentant du Leader de la Révolution islamique.
Selon l’agence de presse Fars, des liens politiques et sécuritaires, des dossiers économiques bilatéraux et d’importantes questions d’ordre régional ou international ont été au centre des entretiens du responsable indien à Téhéran.
Lors d’une conversation téléphonique plus tôt le 27 mars avec Ali Chamkhani, Ajit Doval avait affirmé que l’accord conclu entre l’Iran et l’Arabie saoudite constituait un pas décisif dans le sens du renforcement de la sécurité et la stabilité dans la région. Pour sa part, Chamkhani avait profité de cet entretien téléphonique pour inviter son homologue indien à effectuer une visite en Iran, rien que pour l’échange de points de vues et poursuivre le processus de coopérations bilatérales et régionales.
« Les profondes affinités historiques, culturelles et civilisationnelles entre l’Iran et l’Inde, la volonté partagée des responsables politiques et l’indépendance stratégique des deux pays rendent le terrain propice au développement de la coopération bilatérale », a indiqué Chamkhani lors de sa rencontre lundi avec Ajit Doval.
« Les évolutions régionales et internationales ont été de sorte que les conditions sont plus que jamais réunies pour renforcer les interactions entre les deux pays dans divers domaines, dont l’énergie, les transports et le transit de marchandises, la technologie et les transactions bancaires. Il s’agit là de relations qui ne se laissent impacter par la volonté d’aucune partie tierce et qui ne sont d’ailleurs contre aucune partie tierce. Et en parlant de l’importante tâche de faire avancer les objectifs économiques communs, le démarrage d’un mécanisme financier basé sur les monnaies nationales, rial et roupie, semble être désormais une nécessité. »
Chamkhani a également affirmé que l'Iran saluait un renforcement du rôle de New Delhi sur la scène régionale et internationale. « Nous avons la conviction qu’une contribution active de l’Inde aux initiatives politiques, sécuritaires et économiques impliquant les pays de l’Asie centrale et du golfe Persique, sera productive, et désormais indispensable », a-t-il précisé.
« Ensemble, les deux pays doivent mettre à profit les potentialités qui se profilent à l’horizon des évolutions régionales et internationales, sur fond d’interactions au sein de l’Organisation de coopération de Shanghai et des BRICS, et cela sera certainement en faveur de leurs intérêts nationaux », a encore expliqué Ali Chamkhani.
Le haut responsable sécuritaire iranien s’est aussi voulu rassurant sur le fait que les obstacles entravant le progrès du projet conjoint de Chabahar seront levés.
À son tour, le conseiller à la sécurité nationale de l’Inde, Ajit Doval, a tenu à dire que la forte influence de la culture iranienne dans la vie quotidienne du peuple indien révèle les liens profonds existant entre les deux nations, si bien qu’il serait impossible d’en trouver un cas pareil dans la région.
Le responsable de sécurité indien a indiqué que l’accord de rapprochement trouvé entre Riyad et Téhéran aurait d’importants impacts dans la région, mais aussi, sur la donne des rapports internationaux. Ajit Doval a également tenu à remercier M. Chamkhani, en personne, pour son rôle axial et décisif, dans la gestion du processus de rapprochement entre l’Iran et l’Arabie saoudite.
Ajit Doval a également plaidé pour la continuité des efforts conjoints afin de rétablir la sécurité en Afghanistan voisin, d’y empêcher la présence du terrorisme takfiriste et d’aider à l’avènement au pouvoir d’un gouvernement inclusif.
S’agissant des projets de commerce conjoints, Ajit Doval a affirmé que l’Inde voyait Chabahar comme étant une porte vers les coopérations économiques tous azimuts avec l’Iran. « Nous sommes disponibles pour davantage de consultations censées dissiper les problèmes et obstacles sur cette voie », a-t-il rassuré.
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