Les autorités tunisiennes ont arrêté lundi 17 avril le chef du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, un des principaux opposants au président Kaïs Saïed accusé de dérive autoritaire, a annoncé sa formation.
« Ennahda dénonce cette évolution extrêmement grave et appelle à la libération immédiate de Rached Ghannouchi », a déclaré le parti dans un communiqué.
Selon des responsables d’Ennahdha, la police tunisienne a fait une descente au siège principal du parti et a commencé à évacuer toutes les personnes présentes tôt mardi 18 avril.
L’un des responsables du parti, Riadh Chaibi, a déclaré que la police a montré un mandat judiciaire, a fait sortir tout le monde et a commencé à fouiller le siège.
Cette décision marque une escalade dans une campagne d’arrestations qui a déjà ciblé de nombreux opposants de premier plan au président.
Depuis début février, les autorités de ce pays d’Afrique du Nord ont arrêté plus de 20 opposants et personnalités politiques. Il s’agit notamment d’hommes politiques, d’anciens ministres, d’hommes d’affaires, de syndicalistes et du propriétaire de la station de radio la plus populaire de Tunisie, Mosaïque FM.
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Saïed, 65 ans, affirme que les détenus étaient des « terroristes » impliqués dans un « complot contre la sécurité de l’État ». Des groupes de défense des droits locaux et internationaux ont critiqué les arrestations.
Le 25 juillet 2021, Saïed a lancé une prise de pouvoir, limogeant le gouvernement, gelant le parlement du pays — connu sous le nom d’Assemblée des représentants du peuple — et s’emparant de pouvoirs étendus.
Plus tard, il s’est donné le pouvoir de gouverner et de légiférer par décret et a pris le contrôle du pouvoir judiciaire, dans ce que ses rivaux considéraient comme de nouveaux coups portés à la démocratie.
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Le président tunisien insiste sur le fait que ses mesures visent à sauver le pays d’une guerre civile. Les critiques l’ont cependant accusé d’avoir orchestré un coup d’État.
Ghannouchi était le président du Parlement tunisien avant que Saïed ne le dissolve et s’empare de pouvoirs étendus grâce à une série de mesures qualifiées par les opposants de « coup d’État ».
L’ancien président du Parlement tunisien avait comparu en février au pôle judiciaire antiterroriste à la suite d’une plainte l’accusant d’avoir traité les policiers de « tyrans ».