Douche froide pour les opposants. Saisi par la Première ministre, Elisabeth Borne, et plusieurs groupes d’opposition sur l’explosive réforme des retraites de l’exécutif, le Conseil constitutionnel n’a prononcé, ce vendredi 14 avril, qu’une censure très partielle du projet de loi si décrié.
Selon le journal français Libération, le Conseil constitutionnel «écarte le grief tiré de ce que le législateur aurait irrégulièrement eu recours à une loi de financement rectificative de la sécurité sociale», a-t-il argumenté dans un communiqué. Validant, de fait, le report de l’âge légal de départ en retraite à 64 ans.
À quelques heures de la décision du Conseil constitutionnel sur la réforme des retraites, le président français en visite sur le chantier de Notre-Dame de Paris s’est très brièvement exprimé : « Tenir le cap, c’est ma devise ».
Des manifestants, essentiellement des jeunes et lycéens, sont partis de la gare Saint-Lazare (Paris) pour s’opposer à la réforme des retraites.
Plus tôt dans la journée du vendredi 14 avril, à Paris, les contestataires se sont rassemblés devant les bâtiments gouvernementaux avant de s’affronter avec les forces de la police.
Les photos montrent l’arrestation musclée d’un manifestant par les policiers qui le traînaient sur le sol avant de l’entrer dans leur véhicule.
En outre, un grand nombre de forces de police ont attaqué certains manifestants et utilisé des gaz lacrymogènes pour les disperser. Un conflit violent a opposé les manifestants aux forces de l’ordre non loin de certains monuments historiques à Paris.
Près de 400 000 personnes ont participé à la manifestation hier, jeudi 13 avril, à Paris, selon la CGT - soit autant que la semaine dernière selon le syndicat.
En savoir plus : Les syndicats français rassemblent leurs partisans dans la rue avant la décision sur les retraites
Blocage à Strasbourg
Les membres du syndicat CFDT Alsace ont entamé vendredi matin le blocage, en banlieue de Strasbourg, d’une plateforme alimentaire du groupe Stef, qui expédie des produits frais sur toute la France.
« Le blocage a commencé à 5 h 30. Il faut prendre le taureau par les cornes. L’État reste sourd face à nos demandes sur la réforme des retraites, on s’est dit qu’il fallait aller plus loin et toucher à autre chose, toucher à l’économie », a déclaré à l’AFP la responsable de la CFDT Alsace, Sabine Gies.
Le 1er mai en ligne de mire
Plusieurs syndicats de l’Intersyndicale évoquent désormais la date du 1er mai pour une nouvelle journée d’action, ont écrit les médias français avant que le Conseil constitutionnel n'annonce sa décision.
Invité de LCI ce vendredi, Cyril Chabanier, le président de la CFTC plaide pour une manifestation d’ampleur à l’occasion de la fête du Travail : « On essaiera de convaincre tout le monde que le grand rassemblement, c’est plutôt le 1er mai et pas avant. (...) On veut vraiment faire une très grande manifestation le 1er mai pour pousser le Président à ne pas appliquer la loi, elle sera promulguée, ça va aller très vite, et pour y parvenir, il faut faire un grand rassemblement avec plus de monde que d’habitude et il faut bien quinze jours pour le préparer ».
