TV
Infos   /   Afrique   /   Zoom Afrique   /   L’INFO EN CONTINU

Zoom Afrique du 14 avril 2023

Actualité en Afrique :

  • Sans les coupures d’électricité, le PIB de l’Afrique du Sud serait aujourd’hui supérieur à 17 % (rapport)
  • Burkina Faso : le gouvernement dévoile un plan à 12 milliards $ pour la stabilisation et le développement
  • Éthiopie : la production de blé devrait augmenter de 27 % à 7 millions de tonnes en 2022/2023
  • Le plan de l’Ouganda pour concrétiser le potentiel de ses vastes ressources minérales

Analyses de la rédaction :

L’Afrique et les BRICS : le destin commun 

Plusieurs pays africains expriment leur désir soit d’intégrer, soit d’interagir plus activement avec l’alliance BRICS. Le tout au moment des grands bouleversements internationaux sur les plans géopolitique, géoéconomique et géostratégique – propres à l’ordre multipolaire international. Ceci étant dit, l’Afrique était déjà présente de-facto dans les BRICS au moment de la création de l’organisation. 

Si les quatre premiers pays membres des BRICS, à savoir le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine n’étaient pas issus du continent africain – avec l’adhésion de l’Afrique du Sud à l’organisation – toute l’Afrique devenait officiellement représentée au sein de l’alliance. Les BRIC devenaient alors les BRICS. Bien qu’il soit certainement nécessaire de rappeler que la notion même des principales puissances émergentes non-occidentales – était un concept important pour l’Afrique. 

Pour quelle raison ? Car les BRIC et puis les BRICS représentaient l’espoir d’un autre monde, d’une ère multipolaire, à laquelle aspirait l’écrasante majorité de l’humanité. Une ère où une extrême minorité planétaire ne pourra plus appliquer son diktat et durant laquelle elle aura à rendre des comptes. Et pour l’Afrique, continent si riche à bien d’égards, mais dont les innombrables atouts avaient été de-facto tout simplement soit voilés, soit souvent volés, par justement l’extrême minorité planétaire, cette voie était particulièrement inspirante. 

Aujourd’hui et plus que jamais, les BRICS dont fait partie l’une des principales puissances continentales africaines d’une part et les autres pays d’Afrique de l’autre – passent aux actions conjointes. Le tout à l’heure des grands processus internationaux, y compris économiques et financiers, notamment dans la direction de la pleine indépendance vis-à-vis des instruments financiers occidentaux – créant par la même occasion de grandes nouvelles opportunités pour les pays du Sud global. 

En effet et en Afrique, après les intérêts annoncés par l’Égypte et l’Algérie à se joindre aux BRICS, désormais c’est au tour du Zimbabwe et de la Tunisie à suivre l’exemple. Pour rappel et en dehors du continent africain – l’Iran, l’Argentine et plus récemment l’Arabie saoudite avaient exprimé leur désir à se joindre à l’organisation. 

Beaucoup dépendra évidemment du prochain Sommet des BRICS, qui aura lieu cet été – justement en terre sud-africaine. Parmi les candidatures citées, à défaut de devenir dans l’immédiat des membres de plein droit, il est probable que plusieurs pourront obtenir le statut d’observateur de l’organisation. Représentant la première étape à une pleine adhésion par la suite. 

Le tout à l’heure d’un engagement de plus en plus prononcé de l’alliance pro-multipolaire dans son interaction avec le continent africain. Comme le confirme d’ailleurs l’engagement tout récent des représentants des BRICS à mettre en œuvre plusieurs projets structurants et stratégiques en République centrafricaine. Il est fort probable que de telles initiatives seront élargies à de nombreux autres États d’Afrique. 

Pour finir et faire mention des valeurs communes, partagées par de nombreuses nations africaines avec les pays membres des BRICS, il faudrait également rappeler qu’au-delà de la puissance économique du bloc multipolaire, à l’heure où le PIB combiné des cinq États membres dépasse désormais celui des sept membres du club occidental du G7 – il est effectivement aussi question de valeurs. Les BRICS n’ont pas besoin d’esclaves ni de sous-traitants. Le besoin est d’avoir des partenaires fiables, égaux et adhérant aux valeurs de la multipolarité. 

Et les acteurs, ayant accepté leur rôle de sous-traitants pour le compte de l’establishment occidental, décriant les BRICS sans pouvoir même argumenter ni faire appel à des statistiques dignes de ce nom, doivent se rappeler que la porte ne leur sera pas forcément ouverte lorsqu’ils auront changé d’avis. Certes, les principaux partisans de l’ordre multipolaire international ne chercheront probablement pas à punir ceux ayant fait le choix d’un suivisme aveugle pro-occidental – le tout jusqu’au moment où l’Occident n’aura plus rien à leur proposer, mais il est indéniable que les opportunités du monde nouveau n’iront pas en priorité à ceux ayant été longtemps dans le prétendu « doute ». 

Mikhail Gamandiy-Egorov 

Burkina : « la mobilisation générale » contre les terroristes décrétée

Le gouvernement burkinabè a décrété jeudi, « l’ordre de mobilisation générale et de mise en garde » afin de « donner un cadre juridique et légal à l’ensemble des actions » engagées par l’État dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. 

« L’instauration de la mobilisation générale et de la mise en garde vise à donner un cadre juridique et légal à l’ensemble des actions à mettre en œuvre au regard de la situation de péril que vit la Nation dans le contexte actuel de terrorisme », a déclaré jeudi soir, le gouvernement burkinabè dans un communiqué publié à l’issue d’un conseil des ministres. 

Selon la même source, la mobilisation générale et la mise en garde confèrent aux autorités compétentes « le droit à requérir les personnes, les biens et les services, le droit à soumettre à contrôle et à répartition les ressources au ravitaillement et à cet effet, d’imposer aux personnes physiques ou aux personnes morales en leurs biens, les sujétions indispensables et le droit d’appel à l’emploi de défense, à titre individuel ou collectif ».

« L’adoption de ce décret permet l’instauration de la mobilisation générale et de la mise en garde dans notre pays en vue de se doter des moyens nécessaires pour défendre l’intégrité du territoire et sécuriser l’ensemble des populations et leurs biens face au terrorisme », a précisé le gouvernement.

Pour le ministre d’État, ministre de la Défense et des Anciens combattants, le colonel-major Kassoum Coulibaly, qui s’est exprimé à l’issue du conseil des ministres, « face à la situation sécuritaire à laquelle fait face le Burkina Faso, le salut de la nation repose sur un sursaut national de l’ensemble des filles et des fils en vue de trouver une solution ». 

Depuis 2015, le Burkina Faso est la cible d’attaques terroristes dans plusieurs de ses régions. La semaine dernière au moins 44 civils ont été tués lors de deux attaques perpétrées par un groupe armé « terroriste » contre les villages de Kourakou et Tondobi dans la commune de Seytenga, province du Séno dans la région du Sahel burkinabè, selon les autorités. 

Les autorités burkinabè ont multiplié les opérations antiterroristes depuis le mois de mars à travers des actions offensives notamment aériennes, contre les groupes armés terroristes grâce à des nouvelles acquisitions d’équipements militaires. Huit régions sur les treize que compte le pays sont sous état d’urgence. Mercredi, l’armée burkinabè a annoncé avoir bombardé « une base terroriste » dans la forêt de Nassoumbou (Nord), détruisant des pick-ups, des V8 servant pour le déplacement de « cadres et de chefs terroristes » et des munitions. 

L’adoption de ce rapport permet au Burkina Faso de se mettre à jour de la présentation des rapports à la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples et de porter la voix du Burkina Faso en ce qui concerne la mise en œuvre des droits humains dans le pays devant cette instance africaine. 

Au titre du ministère de l’Énergie, des Mines et des Carrières, le conseil a adopté un décret portant conditions d’octroi et de renouvellement d’agrément pour le traitement des résidus miniers au Burkina Faso. Selon le ministre en charge des mines, Simon Pierre BOUSSIM, ce texte permet de codifier le traitement des résidus miniers qui n’avaient pas été pris en compte dans l’arsenal juridique encadrant le secteur minier. 

« Les résidus miniers concernent les charbons fins, les scories, les concentrés acidiques, la cendre que le traitement au niveau des mines entraîne comme rejets. Ces rejets font l’objet souvent d’exportation. Ce décret va permettre de compléter ce vide juridique qui existait en matière de traitement des résidus miniers », a affirmé le ministre BOUSSIM.

Mali : tension contre la MINUSMA 

Les relations entre le gouvernement de la Transition du Mali et la MINUSMA ont été très tendues ces derniers temps. L’organisation, dont l’objectif officiel est de soutenir la population civile, a multiplié les déclarations négatives et les accusations. Le ministère des Affaires étrangères du Mali s’efforce de réfuter ces accusations infondées à l’encontre de l’armée malienne. 

Il a récemment été rapporté sur les réseaux sociaux que des forces militaires françaises se trouvent sur la base de la MINUSMA à Kidal. Cependant, selon un rapport de la MINUSMA daté du 20 mars 2023, aucun contingent français n’y est déployé. 

Après le retrait de l’armée française du Mali, le seul moyen pour l’Élysée de poursuivre son influence sur la situation sécuritaire et de transférer des armes aux terroristes était de passer par la mission MINUSMA. 

Voilà pourquoi le représentant permanent de la France auprès des Nations unies, M. Nicolas de Rivière, dans son discours du 13 juin 2022, a tant insisté sur la prolongation du mandat de la MINUSMA au Mali. Cela permettrait à l’organisation de poursuivre la stratégie de la France et de déstabiliser le nord du Mali. L’objectif de déstabilisation est clair, il s’agit d’accroître son influence dans le pays afin de continuer à avoir accès aux ressources naturelles. 

Il convient de rappeler que les autorités maliennes ont accusé à plusieurs reprises la France de soutenir des groupes terroristes et de déstabiliser la situation sécuritaire dans le pays. En août 2022, le Mali a même insisté pour convoquer une réunion d’urgence du Conseil de sécurité des Nations unies afin de présenter des preuves des « actes d’agression » de Paris. La France a été accusée de violer la souveraineté du Mali, de soutenir des groupes terroristes, d’espionner et de violer à plusieurs reprises l’espace aérien malien. 

C’est d’ailleurs ce « soutien » aérien que la MINUSMA exige comme condition à la prolongation de son mandat au Mali, réaffirmant ainsi l’adhésion à la stratégie française. 

« Pour ce nouveau mandat, la France proposera également de poursuivre son appui aérien à la MINUSMA », déclare M. De Rivière. 

D’autre part, la MINUSMA a créé de nombreuses difficultés pour le peuple malien en publiant sans relâche dans ses rapports des allégations de violations des droits de l’homme par l’armée malienne. Le peuple malien, qui coopère activement avec les forces armées du pays pour faire face ensemble aux menaces terroristes et qui voit leurs efforts et leurs sacrifices, est fatigué d’entendre des accusations infondées de la part de la MINUSMA. 

De plus en plus d’appels sont lancés sur les réseaux sociaux pour mettre fin à l’implication de la MINUSMA dans la vie du pays afin que la paix et l’harmonie puissent s’installer le plus rapidement possible. 

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV