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Zoom Afrique du 7 avril 2023

Zoom Afrique du 7 avril 2023

Actualité en Afrique : 

  • Mali : San Pedro est bien placé pour devenir le deuxième port d’expédition du lithium de Goulamina
  • Le marché de la banane continuera de croître dans le futur, mais les défis s’accumulent (rapport)
  • Le Kenya prévoit près de 600 millions $ pour reconstituer ses réserves alimentaires stratégiques
  • Ghana : la production de riz paddy devrait augmenter de 16 % à 1,1 million de tonnes en 2023/2024

Analyses de la rédaction :

Malgré la pression occidentale, l’Afrique est prête à travailler dans le domaine économique russe

Au cours d’un entretien avec Sputnik, le président de l’Afrocom a indiqué que la coopération Russie-Afrique ne devait pas s’arrêter au niveau actuel, d’autant plus que les succès obtenus ont créé “la base de la prochaine percée qui aura sans aucun doute lieu après le forum à Saint-Pétersbourg”. 

Sergueï Lavrov a déclaré le 4 avril que l’Occident déployait tous ses efforts pour empêcher les pays africains de participer au sommet Russie-Afrique en juillet prochain. Malgré cela, la communauté africaine d’affaires est prête à travailler dans le domaine économique russe. C’est ce qu’a déclaré le 5 avril à Sputnik Igor Morozov, président du Comité russe de coordination pour la coopération économique avec les pays africains (Afrocom), lors du Congrès africain international qui se tient à Moscou les 5 et 6 avril. 

“Je constate que les entreprises africaines sont prêtes à travailler dans le domaine économique russe, à accueillir des hommes d’affaires russes, non seulement dans les zones de libre-échange, mais aussi dans les secteurs de l’économie qui sont considérés comme les plus propices à l’investissement”, a-t-il dit en notant qu’il “ne voit pas non plus de peur dans la classe politique africaine”. 

Il a également rappelé la conférence Russie-Afrique, qui s’est tenue les 19 et 20 mars à Moscou. La grande majorité des parlementaires africains y sont venus 

“Ils ont compris que la Russie est en guerre contre l’Otan, qu’aujourd’hui les États-Unis, en violant toutes les règles internationales, le droit international, détruisent les bases de la coopération internationale qui ont été créées au cours des 70 dernières années. Nos partenaires africains le comprennent également”. 

Et, selon le président d’Afrocom, cette coopération Russie-Afrique ne doit pas s’arrêter au niveau déjà atteint: 

“Le potentiel de l’économie russe, en particulier de l’économie régionale, est très efficace, très innovant, très compétitif, il est tellement énorme qu’il ne correspond pas au niveau d’interaction, et surtout, au chiffre d’affaires du commerce extérieur qui sera fixé dans la perspective de ce sommet et que le Président russe annoncera dans son discours”, a-t-il expliqué. 

Par conséquent, les succès déjà obtenus ainsi que le travail réalisé par Afrocom et d’autres organisations publiques économiques ces trois dernières années ont fondé “la base de la prochaine percée, qui aura sans aucun doute lieu après le forum Russie-Afrique à Saint-Pétersbourg”. 

En outre, alors que la Russie a déjà des règlements en monnaies nationales avec un certain nombre de pays, il a estimé que dès cette année, la banque centrale russe travaillerait avec un grand nombre de banques centrales d’Afrique. 

D’après lui, les parties mentionnées parviendront à un certain format de compensation, qui permettra d’effectuer des paiements et de créer cette formule d’équilibre entre la monnaie nationale de l’un ou l’autre pays africain et le rouble russe. 

Les Africains espèrent aussi un partenariat avec Moscou, et dans ce sens, M.Morozov a évoqué une formule harmonieuse et mutuellement bénéfique. 

“Nous allons en Afrique non seulement avec des technologies avancées qui ont été développées et testées sur les marchés asiatiques, mais aussi avec des plateformes numériques qui permettront à la Russie de percer vers l’avant et à Moscou d’être considérée comme la meilleure ville au monde pour les services numériques et le confort de vie”. 

Mali : Bamako doit récupérer Kidal!

Ce 6 avril 2023, la CMA a organisé un semblant de fête dans son fief à Kidal, à l’occasion d’une soi-disante fête de l’indépendance de la fantomatique Azawad. 

Pour la circonstance des femmes et des enfants ont innocemment été mobilisés et mis au-devant de la scène. Pendant ce temps, les principaux responsables de la CMA sont loin de la localité. Et pour cause, depuis des années, ils se la coule douce dans des hôtels huppés et autres villas modernes, construites sur la souffrance des populations du nord…Oui, combien de responsables de la CMA résident-ils à Kidal ? Aucun ! Ils sont tous entre autres éparpiller sur le territoire malien et à Paris. 

En vérité, la République imaginaire Azawad, la crise du Nord, l’Accord de paix….sont devenus un juteux commerce pour une poignée d’individus adossés à l’extérieur et complices de groupes terroristes et de narcotrafiquants. L’activité criminelle de ces individus, financés par des lobbys étrangers et des narcotrafiquants est connue de tous : Minusma, médiateur étrangers… Et cette activité criminelle qui dure depuis des années à sa racine dans une et même famille : la famille Intalla. C’est cette famille qui, depuis des décennies, a pris Kidal et sa population en otage. 

Cette famille protégée par certains pays occidentaux, continuera ainsi à entretenir la tension pour en tirer le maximum de profits sur le dos des braves populations de Kidal ! 

Au moment où le Mali fait face aux assauts répétés d’une horde de criminels venus d’ailleurs, qui a intérêt à une guerre intérieure ? Un questionnement qui s’adresse particulièrement aux responsables de la CMA. Et non aux populations d’Anderaboukane, Gao, Tessalit, Bourem, Gossi, Ansongo et de Kidal qui souffrent le martyr. 

Aujourd’hui, l’heure doit être à la conjugaison des efforts et à l’unité d’actions afin de déjouer le plan machiavélique ourdi à l’extérieur contre le Mali. 

Ce plan diabolique, conçu par la France en 2012, après la destruction de la Libye se poursuit actuellement et se manifeste avec la complicité des responsables d’un mouvement armé qui s’est mis au service de l’extérieur. 

Le survol, le 5 avril dernier, de la ville septentrionale de Kidal par l’armée malienne, a ravivé les tensions entre Bamako et les ex-rebelles indépendantistes du Nord qui ont haussé le ton en dénonçant ce qui passe, à leurs yeux, pour une « provocation ». Va -t-on alors vers la reprise des hostilités sur le terrain ? La question mérite d’autant plus d’être posée, que ce survol de la ville rebelle du Nord par l’aviation malienne, a fait l’objet de tirs de sommation de la partie adverse, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), qui considère cet acte de Bamako comme une « violation patente du cessez-le-feu du 23 mai 2014 », quand on se fie au communiqué qu’elle a diffusé dans la foulée. C’est dire si la tension est véritablement à son comble. Et il faut craindre l’escalade.  

L’armée qui s’est aussi engagée dans une vaste opération de reconquête du territoire national et vue le renforcement de l’armée nationale malienne et ses succès contre les groupes terroristes, il est clair que la donne a complètement changé. D’autant qu’avec le départ des forces françaises, qui étaient accusées de servir de bouclier à la ville rebelle du Nord, la situation semble se présenter aujourd’hui autrement sur le plan militaire. Et la tentation peut être d’autant plus grande pour Bamako de montrer qu’il ne va plus se laisser faire et que pour les autorités maliennes, la question du maintien de Kidal dans la République reste encore d’actualité. 

Il est clair que les Maliens gagneraient à privilégier le dialogue et la concertation en vue de parvenir à une solution durable de cohabitation pacifique pour ne pas ouvrir un nouveau front au côté de celui contre le terrorisme. Un modus vivendi qui doit nécessairement reposer sur des bases solides.  

Ce survol peut être perçu comme une menace, mais cela montre que le Mali n’est, et ne sera jamais prêt à se laisser démembrer. Car en effet, selon certaines sources, en 2012 avant l’invasion de la Libye par l’OTAN, le plan de l’Élysée consistait à utiliser les groupes rebelles et terroristes au sud de la Libye comme troupes au sol afin de réduire le pays en cendre. Et en contrepartie, la France a voulu donner le nord du Mali à ces groupes et ce, malgré que des Maliens vivaient également dans le nord du pays. Un traiter de paix oui, un dialogue oui, mais cela doit impérativement faire respecter les lois et les intérêts du Mali et rien d’autre. 

La fin du règne du dollar enfin déclarée

La dédollarisation du système monétaire mondial est un sujet d'actualité qui suscite de plus en plus d'attention de la part des économistes, des investisseurs et des décideurs politiques de notre époque. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le dollar américain est la principale monnaie de réserve et la principale devise utilisée pour les transactions internationales. 

Cependant, les pressions économiques et politiques croissantes poussent le monde à un changement progressif vers un système plus multipolaire, avec un rôle plus important pour d'autres monnaies telles que le yuan chinois et d'autres. 

La dédollarisation est alors motivée par plusieurs facteurs. Tout d'abord, les déficits budgétaires et commerciaux croissants des États-Unis ont conduit à une inflation de la masse monétaire, ce qui a réduit la confiance des investisseurs dans le dollar américain en tant que réserve de valeur. De plus, les sanctions économiques et les guerres commerciales imposées ici et là par les États-Unis ont également créé une incertitude quant à l'utilisation du dollar pour les transactions internationales. 

Plusieurs pays africains ont cherché à diversifier leurs réserves de change et à réduire leur dépendance au dollar américain et même du Franc CFA relié à la France. La plupart de ces pays ont commencé à explorer les options alternatives au dollar américain pour leurs transactions commerciales internationales depuis 2010 et la démarche a pris de l'ampleur au cours de dix dernières années dans les transactions bilatérales. 

La dédollarisation du système monétaire mondial pourrait avoir des conséquences significatives pour les pays africains, qui ont traditionnellement utilisé le dollar américain comme monnaie de référence pour les transactions commerciales internationales. 

Il existe des mesures que les pays africains peuvent prendre pour faire face à certains risques et tirer parti des opportunités qu’offre la dédollarisation. La première étape pour les pays africains est de commencer à diversifier leur portefeuille de devises. Ils doivent être prêts à renforcer leurs échanges commerciaux avec d'autres partenaires commerciaux, en particulier ceux qui utilisent des devises autres que le dollar américain. Cela peut inclure la Chine, le Japon, l’Iran et d'autres pays asiatiques ou ceux de l’Amérique latine qui ont des économies en croissance rapide et des marchés de plus en plus importants. 

Le renforcement du système bancaire et financier local s’impose. Les banques africaines devraient étendre leurs capacités de négociation dans d'autres devises et offrir des options de financement alternatif pour les entreprises qui ont besoin de se protéger contre les fluctuations des taux de change. 

Enfin, les gouvernements africains doivent travailler ensemble pour renforcer leur position dans le système monétaire mondial. Les pays africains peuvent travailler à la création d'une monnaie unique africaine qui peut être utilisée pour les transactions commerciales internationales, ce qui pourrait aider à réduire les risques liés aux fluctuations des taux de change. Il y a certes plusieurs défis à surmonter, mais le jeu en vaut la chandelle. 

Ce tour d’horizon permet d’aborder la nécessité et l’urgence pour les pays africains de diversifier leurs réserves de change. L’or reste un actif financier important qui peut jouer un rôle déterminant dans les stratégies et politiques monétaires. Nous évoquons ici quelques raisons pour lesquelles les banques centrales africaines devraient considérer l'or comme un investissement attractif. 

Les fluctuations de devises que l’Afrique utilise ont un impact important sur la valeur des réserves de change détenues par les banques centrales africaines. L'or est souvent considéré comme un actif refuge car il a tendance à conserver sa valeur lorsque les autres actifs, comme les devises, sont volatils. 

En général, les banques centrales africaines détiennent des réserves de change en dollars américains ou en euros. L'or offre une diversification supplémentaire qui peut nous aider à réduire les risques liés à une exposition excessive à une seule devise ou à un seul marché. 

L'or est cet actif qui a conservé sa valeur pendant des milliers d'années. Il a été utilisé comme réserve de valeur depuis l'Antiquité. Les banques centrales africaines pourraient donc considérer l'or comme un investissement à long terme qui aiderait à protéger la valeur de leurs réserves de change sur le long terme. 

La détention d'or peut renforcer la crédibilité d'une banque centrale, en lui permettant de diversifier ses réserves de change et de mieux faire face aux turbulences économiques et financières. Avec l'inévitable dédollarisation en cours un peu partout dans le monde, il serait bien indiqué que les banques centrales africaines accroissent également leurs réserves d'or. 

Constituer des réserves d'or reste une nécessité pour les pays africains et cela doit s’effectuée avec prudence en se basant sur une analyse rigoureuse des avantages et des risques. Elles fourniraient meilleure une protection contre l'inflation et la dévaluation des devises, ce qui peut aider à stabiliser les économies des pays africains. C’est bien évidemment un processus qui peut prendre du temps, mais il existe plusieurs moyens pour les banques centrales africaines de le faire rapidement. 

Les banques centrales africaines pourraient, par exemple, acheter de l'or sur le marché international mais cette option, bien que relativement simple et rapide, peut être coûteuse en fonction des fluctuations du prix de l'or et des coûts logistiques. L’option qui semble viable est sans doute de recourir aux ressources aurifères locales.  

Pourquoi nos banques centrales ne rachètent-elles pas la production artisanale ou n’achètent pas les actions dans des sociétés minières d'or ? Cela garantirait des revenus aux artisans et opérateurs comme une incitation des Gouvernements aux acteurs locaux. Il est déjà possible de transiger avec un bon nombre de pays en payant en lingots d'or, les banques centrales africaines devraient également être en mesure de stocker et de protéger cet or en toute sécurité.

Pour résister aux chocs liés à la dédollarisation, les monnaies africaines devraient déjà commencer à renforcer leur stabilité et leur crédibilité en mettant en place des politiques économiques solides. Les banques centrales africaines devraient s’efforcer à maintenir une inflation basse et stable pour renforcer la confiance dans leur monnaie. Cela peut être réalisé grâce à des politiques monétaires efficaces telles que la régulation de l'offre de monnaie et le taux d'intérêt. 

Les gouvernements africains pourraient promouvoir le développement économique en encourageant les investissements et en créant un environnement favorable aux PME. Les réserves de change adéquates sont indiquées pour faire face à la volatilité des marchés des changes. Ils peuvent le faire en achetant d’autres devises étrangères telles que le yuan chinois. 

Les pays africains pourraient davantage promouvoir l'intégration économique régionale et faciliter les échanges commerciaux. Ce levier peut aider à renforcer la stabilité des monnaies africaines en créant des économies plus fortes et plus diversifiées. 

C’est à ce prix que les monnaies africaines pourraient résister à la dédollarisation en renforçant leur stabilité économique et en mettant en place des politiques efficaces pour gérer la volatilité des marchés des changes et protéger les monnaies africaines contre les chocs externes. 

Il est vrai que la dollarisation peut limiter la capacité des économies africaines à financer leur propre développement en limitant leur capacité à contrôler leur politique monétaire et à utiliser des instruments de politique économique tels que les taux d'intérêt et les taux de change pour stimuler la croissance économique et l'investissement. Dans ce sens, la dollarisation peut être considérée comme un facteur qui contribue au sous-développement économique dans certaines régions du monde. 

L’épineux problème des réserves de change restera toujours la faiblesse de la production locale (politique d'industrialisation) par substitution aux importations. L’absence de production locale est un facteur important qui retarde le développement économique en Afrique subsaharienne et dans d'autres régions du monde. 

Les réserves de change ne servent souvent qu'à importer plus, principalement les denrées alimentaires. La sous-valorisation systémique de nos potentiels est une des contraintes structurelles majeures. Aussi longtemps que l'Afrique n'aura pas un bon bilan budgétaire (dépenses publiques), des réserves de change consistantes, une économie diversifiée et une véritable industrie compétitive, mais le point principal est une union des pays africains, une monnaie unique pour toute l’Afrique, il sera très difficile d'afficher une stabilité des économies et surtout une indépendance réelle de ces économies. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV