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E-Press du 5 avril 2023

Fin du dollar : l’Arabie saoudite rejoint le bloc économique et sécuritaire dirigé par la Chine

Au sommaire :

1- La Chine "renforce la puissance" du yuan pour défier le dollar

La recherche de la multipolarité du monde se passe aussi sur le terrain économique. À cet effet la Chine essaie de renforcer le pouvoir du yuan dans le but de défier le dollar, selon le journal chinois South China Morning Post (CSMP).

Pékin tire parti de ses avantages commerciaux et promeut le yuan auprès de ses partenaires afin de rivaliser avec le dollar, relate le CSMP.

"L’aspiration pour les règlements en yuans plutôt qu’en dollars dans le commerce et l’investissement, est l’un des nombreux moyens par lesquels Pékin entend réduire sa dépendance au dollar et empêcher à Washington d’étrangler financièrement la Chine", indique le journal.

Le vice-ministre chinois du Commerce Guo Tingting avait précédemment annoncé que la Chine et le Brésil avaient conclu un accord sur les échanges en yuans. Selon le ministre, les deux pays comptent élargir leur coopération dans le domaine de l'alimentation et des minéraux.

De même, Pékin souhaite promouvoir les transactions en devises nationales avec l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), son plus grand partenaire commercial. Il a déjà conclu des accords sur l’emploi des monnaies nationales avec certains pays membres de l’ASEAN tels que l’Indonésie, le Vietnam et le Cambodge.

Défier le pétrodollar

Toujours selon la même source, les dirigeants chinois cherchent également à utiliser le yuan dans le commerce du pétrole brut avec les pays du Moyen-Orient. Ce qui sera susceptible de représenter un défi potentiel au pétrodollar.

L’Irak a annoncé en février qu’il accepterait les transactions en yuans. La semaine dernière, le géant pétrolier public China National Offshore Oil Corporation a versé des yuans à Total Energies dans le cadre d’un accord de gaz naturel liquéfié négocié par la Shanghai Petroleum and Natural Gas Exchange, note CSMP.

Les limites du yuan

L’expansion du yuan est limitée par le fait qu'il est moins convertible que le dollar ou l'euro. De plus, la Chine exerce des contrôles stricts sur le mouvement des capitaux. Le yuan ne représente que 2,19% des paiements mondiaux, 3,5% des opérations de change mondiales, 2,69% des réserves détenues par les banques centrales et 12,28% du panier de devises des droits de tirage spéciaux du Fonds monétaire international (FMI), précise le journal.

Le Brésil et la Chine ont précédemment annoncé la création d'une chambre de compensation pour effectuer des échanges sans faire recours au dollar, ainsi que pour accorder des prêts en devises nationales. Les deux pays comptent faciliter ainsi leurs échanges commerciaux et se débarrasser de leur dépendance au dollar dans les relations bilatérales.

Fin mars, le président russe Vladimir Poutine s’est dit favorable à l’utilisation du yuan dans les échanges entre la Russie et les pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine. La Russie où les deux tiers du commerce avec la Chine se font déjà en roubles et en yuans, va elle-même accentuer sa position en la matière.

Source : Sputnik

2- Biélorussie : de quoi sont capables les missiles Iskander  ?

Annoncé par Vladimir Poutine fin mars, le déploiement d’armes nucléaires tactiques russes est en cours en Biélorussie. La Défense russe confirme qu’il s’agit de missiles Iskander. 

Les militaires biélorusses s’entrainent déjà sur un polygone russe à se servir des missiles balistiques Iskander M que la Russie a déployés en Biélorussie en fin d’année 2022, a confirmé ce mardi 4 avril le ministre russe de la Défense. Sergueï Choïgou a également souligné que ces systèmes pourraient recourir à des "missiles conventionnels aussi bien que nucléaires".

Leur conception

Baptisé en hommage au roi macédonien du IVe siècle avant J.-C. Alexandre le Grand, connu dans le Caucase et en Asie centrale sous le nom d’Iskander, le système a été conçu à la fin des années 1980. L’objectif était d’équiper les forces russes avec une arme mobile qui serait conforme aux dispositions du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI) qui interdisait les missiles de croisière et les missiles balistiques ayant une portée située entre 500 et 5.500 km. Le système a été adopté par l’armée russe au milieu des années 2000.

Leur puissance

Chaque système Iskander est capable de porter deux missiles qui peuvent être équipés d’ogives conventionnelles ou nucléaires. La puissance de ces dernières peut atteindre 50 kilotonnes d'équivalent TNT.

Leur portée

La portée des missiles Iskander que la Biélorusse a reçus varie entre 50 et 500 kilomètres, ce qui signifie que leur déploiement dans les parties nord ou ouest leur permet d’atteindre des cibles situées dans les pays baltes, la majeure partie du territoire de la Pologne et la plupart du territoire du nord de l’Ukraine.

Leur nombre

L’armée russe compte actuellement 162 plateformes de tir, dont 150 sont en service dans les forces terrestres et 12 autres en service dans la marine russe. Le nombre des missiles est gardé secret.

Leur vulnérabilité

En vol, les missiles Iskander accélèrent jusqu’à une vitesse de Mach 7, soit 2,6 kilomètres par seconde, et peuvent monter à une altitude variant entre 6 et 50 kilomètres, tout en manœuvrant pour éviter la défense aérienne de l’ennemi. Quant au missile de croisière Iskander-K, il peut voler à basse altitude pour échapper aux radars de la défense aérienne. Alors que les systèmes américains Patriot ou THAAD ont été conçus pour intercepter des missiles de croisière, y compris l’Iskander-K, jusqu’à présent ils n’ont pas eu l’occasion de prouver cette capacité.

Une menace russe?

Le déploiement de missiles nucléaires tactiques en Biélorussie ne signifie pas que Moscou prépare des frappes contre l’Ukraine ou les pays de l’Otan, car la doctrine nucléaire russe indique de manière explicite qu’il s’agit d’une "arme de dissuasion", dont l’utilisation sera "une mesure extrême" pour répondre à deux types d’attaques: soit l’ennemi utilise une arme de destruction massive contre la Russie et ses alliés, soit il utilise massivement des armes conventionnelles qui menacent l’"existence même de l’armée russe".

Les projets du Kremlin

Vladimir Poutine a annoncé le 24 mars que la Russie devait achever la construction d'un dépôt destiné aux armes nucléaires tactiques russes sur le territoire biélorusse d'ici le 1er juillet. Le Président avait alors souligné qu’avec le déploiement de ces armes en Biélorussie, Moscou "fait ce que les États-Unis ont fait depuis des décennies".

Source : Sputnik

3- Chine : Macron va "déployer la propagande américaine" 

Le fait qu’Emmanuel Macron sera accompagné en Chine d’Ursula von der Leyen témoigne du fait que la France "se met elle-même sous la tutelle de l’Union européenne" et que le discours du président français sera calqué "sur les intérêts de Washington et ceux de l'Otan", explique à Sputnik Florian Philippot, président du parti français Les Patriotes.

"Ce qu'il faut remarquer sur la visite d'Emmanuel Macron en Chine, c'est qu'il a immédiatement annoncé qu'il a embarqué avec lui la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen", pointe Florian Philippot auprès de Sputnik.

D’après le président du parti Les Patriotes,"c'est très choquant pour la France que de voir qu'elle se met elle-même sous tutelle de l'Union européenne, y compris lors de visites officielles dans d'autres pays".

"Mais c'est un symbole, c'est un sens. Si Emmanuel Macron emmène Ursula von der Leyen, c'est qu'il aura le même discours qu'elle en Chine. Et ça n'est pas un discours intelligent, équilibré, d'apaisement. Ce sera un discours calqué sur les intérêts de Washington et ceux de l'Otan. Donc je n'attends pas grand-chose, si ce n'est rien, de cette visite d'Emmanuel Macron, surtout en présence d'Ursula von der Leyen en Chine", poursuit-il.

Propagande agressive

L’ancien eurodéputé n’exclut pas que le Président français aille "déployer la propagande américaine" agressive contre la Russie et "aussi de plus en plus agressive contre la Chine", et ce "dans une optique de fuite en avant vers une troisième guerre mondiale" face à ces deux pays et à l’axe sino-russe "qui se dessine de plus en plus".

"Tout cela me paraît fou alors que la France, en ayant été la première puissance occidentale sous le général de Gaulle à avoir reconnu la République populaire de Chine au début des années 1960, pourrait jouer un rôle de dialogue, d'apaisement, de discussion. Elle pourrait être très bien positionnée pour le faire. Mais aujourd'hui, la France est dans la main de l'Union européenne et de l'Otan, c'est-à-dire dans la main des États-Unis. Voilà ce que j'attends de cette visite. Pour moi, les véritables enjeux, ce ne sont pas des enjeux qui sont ceux qui correspondent à la vision que j'ai de la France et de la paix."

Tentatives d’apaiser le conflit

Attendu en Chine le 5 avril pour une visite de trois jours, Emmanuel Macron recherchera un "espace" de dialogue avec son homologue chinois sur le conflit en Ukraine, indique l’Élysée qui souligne que l’objectif de cette visite est d’éviter toute éventuelle "décision funeste" de Pékin visant à soutenir militairement Moscou.

Pour Paris, "la Chine est le seul pays au monde en mesure d'avoir un impact immédiat et radical sur le conflit, dans un sens ou dans l'autre". De son côté, la présidente de la Commission européenne admet que les relations entre l’UE et l’Empire du milieu sont devenues "plus distantes et difficiles" ces dernières années et doivent être "rééquilibrées".

Quant à Pékin, il a déjà montré sa volonté de s’investir sur le dossier ukrainien en proposant en février un plan pour la paix en 12 points. Il prévoit de concilier le respect de la souveraineté ukrainienne et les garanties de sécurité réclamées par la Russie.

Si Moscou a accueilli les propositions comme "une base pour un règlement pacifique" du conflit, Washington s’est montré beaucoup plus circonspect, considérant ce plan comme une "manœuvre tactique" de Pékin.

Source : Sputnik

4- Russie : une rencontre Lavrov-Blinken, possible

Vassili Nebenzia, représentant de la Russie à l'ONU, a ouvert la porte à une rencontre Lavrov-Blinken au siège des Nations unies les 24 et 25 avril prochain.

Pour la diplomatie russe, une telle discussion dépend désormais de la volonté de Washington. La Russie est prête à organiser une rencontre entre le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, lors du déplacement du chef de la diplomatie russe au siège des Nations unies les 24 et 25 avril, a fait savoir ce 4 avril le représentant de Moscou à l'ONU Vassili Nebenzia, lors d'une conférence de presse.

« Je pense que cela dépend de deux facteurs. Premièrement, l'endroit où se trouvera le secrétaire Blinken à ce moment-là, et sa capacité et sa volonté de rencontrer notre ministre des Affaires étrangères », a déclaré le diplomate russe, soulignant que la Russie n'avait jamais « refusé de rencontrer les personnes qui le souhaitaient ». « Si une telle réunion est demandée, je présume que le ministre Lavrov sera prêt à rencontrer le secrétaire Blinken», a-t-il insisté. Début mars en marge du G20 à New Dehli, le secrétaire d'Etat américain avait rencontré brièvement son homologue russe. Un échange «à la va-vite» et non des négociations, avait alors précisé la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova.

Source : RT France

5- Le duo sino-saoudien signe la fin du dollar

Fin du dollar : l’Arabie saoudite rejoint le bloc économique et sécuritaire dirigé par la Chine

par Tyler Durden

L’adhésion de l’Arabie saoudite marque un changement majeur dans la dynamique du pouvoir mondial et ouvre la voie à la prochaine phase de dédollarisation.

Le gouvernement saoudien a approuvé l’adhésion partielle du royaume à un bloc économique, politique et de sécurité dirigée par la Chine, ce qui constitue la dernière preuve d’un changement majeur dans la dynamique du pouvoir mondial.

L’Arabie saoudite rejoindra l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) avec le statut initial de « partenaire de dialogue ».

Créée en 2001, l’OCS compte parmi ses membres à part entière la Chine, la Russie, l’Inde, le Pakistan, le Kazakhstan, le Kirghizstan, le Tadjikistan et l’Ouzbékistan.

Soulignant la composante sécuritaire du groupe, les membres de l’OCS mèneront un « exercice antiterroriste » conjoint dans la région russe de Tcheliabinsk, au nord du Kazakhstan, au mois d’août.

L’Iran a également rejoint récemment l’OCS en tant que membre à part entière.
L’Asie s’unit en une grande famille diversifiée, tandis que l’Europe s’autodétruit.

« En s’engageant avec ces rivaux américains, il semble vraiment que la multipolarité soit en plein essor », a déclaré Jonathan Fulton, membre du Conseil de l’Atlantique, au Wall Street Journal.

La décision de l’Arabie saoudite intervient trois mois après la visite du président chinois Xi Jinping en Arabie saoudite et quelques jours seulement après que l’entreprise publique Saudi Aramco a fait deux annonces surprenantes à l’échelle mondiale, signalant une poussée considérable vers la Chine :

Le géant pétrochimique saoudien va construire une raffinerie de 10 milliards de dollars en Chine et acquérir une participation de 10% dans une raffinerie de pétrole chinoise de premier plan.

La Chine a récemment négocié un rapprochement entre l’Arabie saoudite et l’Iran, rivaux de longue date au Moyen-Orient.

Les deux pays ont annoncé qu’ils allaient rétablir des liens diplomatiques complets, et le royaume a remercié la Chine d’avoir servi de « pont » pour rendre ce rapprochement possible.

M. Xi a déclaré que le dialogue « jouera un rôle majeur dans le renforcement de l’unité et de la coopération régionales ».

Tous ces développements indiquent que l’influence des États-Unis est en déclin et que celle de la Chine est en plein essor.

De manière inquiétante, l’augmentation du nombre de membres de l’OCS ouvre la voie à la prochaine phase de dédollarisation, une tendance qui menace d’anéantir l’une des principales pierres angulaires de la puissance américaine.

Des responsables américains mal à l’aise ont mis en garde leurs filiales au Moyen-Orient contre certaines formes de coopération avec la Chine qui pourraient compromettre leur position auprès des États-Unis…

…mais ces admonestations de l’empire américain en déclin sonnent de plus en plus creux.

(Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l'auteur et ne reflètent pas nécessairement celles de Press TV)

Source: Géopolitique Profonde

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SOURCE: FRENCH PRESS TV