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Zoom Afrique du 4 avril 2023

Zoom Afrique du 4 avril 2023

Actualité en Afrique : 

  • Ghana : démarrage des travaux de construction de la plus grande sucrerie du pays
  • Nigeria : Ecotutu lancera un entrepôt frigorifique solaire dans l’État de Lagos le 4 avril
  • Burkina Faso : la production de céréales a augmenté de 11 % à 5,1 millions de tonnes en 2022/2023
  • Angola : attribution d’un contrat ferroviaire sur le corridor de Benguela pour 1,168 milliard $

Analyses de la rédaction :

 Afrique: Washington n'a plus aucune place !

Au moment des tensions sans précédent entre l’ordre multipolaire international et les nostalgiques de l’unipolarité, le continent africain confirme une fois de plus être l’endroit stratégique dans le cadre de cette opposition. Les récentes manœuvres washingtoniennes en vue de tenter à repositionner l’Occident sur la scène africaine, en s’opposant ouvertement à la Chine et à la Russie, n’y changeront vraisemblablement rien. 

Pour comprendre les événements en cours sur le continent africain, y compris dans le cadre de l’affrontement stratégique entre les partisans résolus du monde multipolaire d’un côté et les vestiges de l’unipolarité de l’autre, il faut tout d’abord une fois de plus comprendre que si Washington, en qualité de maître incontesté de l’axe occidental otanesque, tente de prendre un nouveau leadership occidental en Afrique – c’est précisément en raison des échecs totalement évidents de ses sous-traitants, notamment l’Hexagone. Ce dernier faisant face à un effet domino en termes d’échecs répétés, qui n’est d’ailleurs plus à démontrer. 

Parallèlement à cela, toutes les tentatives washingtoniennes et occidentales à faire intégrer les nations africaines dans la coalition anti-russe, prétextant l’interprétation purement occidentale des événements ukrainiens, se sont avérées être des échecs également. Tout comme de manière générale toutes les tentatives à nuire au développement des relations russo-africaines. 

Dans le cas des relations entre l’Afrique et la Chine – les difficultés de l’axe occidental sont toutes aussi prononcées, d’autant plus lorsqu’on sait que la Chine est de bien loin le principal partenaire économico-commercial des nations africaines, avec un volume des échanges de plusieurs fois supérieur à celui de Washington et de ses sous-traitants européens. Et face aux attaques étasuniennes à l’encontre du partenariat sino-africain, Pékin n’hésite plus à remettre fermement les pendules à l’heure vis-à-vis de l’adversaire washingtonien. De manière générale – personne ne pourra évincer la Chine de son interaction avec le continent africain. 

Un autre point très important, qu’Observateur Continental avait abordé dans le passé, plus exactement en juillet 2021 – celle de la complémentarité sino-russe en Afrique. Si à cette période, notre analyse allait pleinement en contradiction avec celle des principaux prétendus experts occidentaux, désormais ils ne font que constater, fort amèrement, cette réalité. Une réalité encore plus renforcée suite à la toute récente visite du président chinois Xi Jinping à Moscou. 

Et là aussi c’est loin d’être tout. Washington a aujourd’hui de plus en plus peur de se retrouver isolé face aux initiatives de paix de Pékin, notamment sur le dossier ukrainien. Comme l’écrit Bloomberg – les Etats-Unis craignent qu’un monde fatigué de la guerre n’accepte la proposition de paix de la Chine sur l’Ukraine, jugée inacceptable par l’establishment étasunien. Et plus que cela – que Pékin puisse convaincre une large coalition de pays que c’est précisément Washington qui refuse la paix. Bien qu’il soit nécessaire d’ajouter que c’est déjà l’opinion de la grande partie des peuples du monde. 

Et cela comme mentionné précédemment – alors que Washington n’arrive ni à convaincre les Etats africains à se détourner de leurs partenariats avec la Chine, ni à les faire joindre à l’axe de la haine otano-occidentale contre la Russie. En bref – des schémas que ni Washington, ni l’Occident politique dans son ensemble – ne sont en mesure de résoudre. Ni maintenant, ni par la suite. 

Enfin et c’est peut-être même le point le plus important. Dans le cadre de l’affrontement de Washington avec Pékin et Moscou, qu’en est-il des Africains et de leurs opinions sur la question? Ici également et pour tout observateur qui connait réellement le continent africain, les sympathies sont très clairement en faveur des partisans de la multipolarité. Et les vaines tentatives washingtoniennes à tenter de se positionner en alternative à ses propres sous-traitants, dont Paris et Londres, ne trompent pratiquement personne à l’échelle africaine. 

Certes, Washington et les quelques capitales européennes peuvent encore compter sur un groupe limité de citoyens africains achetés et dévoués à leurs donneurs d’ordre. Mais ces derniers ne peuvent absolument rien opposer de fiable, ni de fort, aux souverainistes et panafricanistes à l’échelle continentale, et même au sein de la diaspora africaine. C’est un fait. D’ailleurs leurs quelques sorties ne font que les ridiculiser eux-mêmes, ainsi que de créer un rejet encore plus puissant vis-à-vis des politiques occidentales. 

Et lorsque nous prenons toutes ces données en compte, il devient assez clair que Washington ne sera aucunement en mesure de casser le rythme de la chute occidentale – aussi bien à l’échelle africaine, que plus globalement internationale. En ce qui concerne l’Afrique et comme nous l’avions plusieurs fois souligné dans le passé – le continent sera l’un des principaux pôles du monde multipolaire. D’ailleurs, le président russe l’avait récemment souligné lors de l’ouverture de la Conférence parlementaire internationale Afrique-Russie, dans la capitale russe. 

RDC: toujours pas de retrait du M23

La situation dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) reste préoccupante, malgré les accords de paix signés avec les groupes armés. Le conflit continue de faire des milliers de victimes et continue de déstabiliser la région toujours sous le silence de la Communauté internationale. 

Depuis le 30 mars, les groupes armés, dont le M23, étaient censés se retirer de leurs positions pour laisser la place aux soldats de la force régionale de l’East African Community (EAC), selon un calendrier adopté mi-février à Addis-Abeba. Cependant, comme pour les accords signés à Luanda ou Bujumbra ces derniers mois, l'échéance n'a une nouvelle fois pas été respectée. Le M23 occupe toujours des zones stratégiques en dépit des accords de paix signés. 

De son côté, la force est-africaine de l'EAC se hâte lentement pour se déployer dans les zones rebelles. L'Ouganda, qui a envoyé 1 000 hommes supplémentaires dans la force régionale, est pourtant entré à Bunagana le 31 mars. Mais 5 jours après son arrivée, le M23 n'a toujours pas bougé, selon plusieurs sources locales. La mission des soldats de l'EAC n'est pas de "combattre le M23", mais d'être une "force neutre", chargée d'occuper les positions remises par le M23 après leur retrait. Mais la question que beaucoup de congolais se posent, c’est que si les rebelles se retirent, est-ce cette “force neutre” qui prendra la place des rebelles ou bien les congolais ? 

La communauté internationale est censée maintenir la pression sur les groupes armés pour qu'ils respectent les accords de paix et se retirent de leurs positions. Il est également crucial que des mesures soient prises pour empêcher les pays voisins de soutenir les groupes armés et de continuer à alimenter le conflit comme un embargo sur les armes ou bien un gel des avoirs, des sanctions internationales, etc... 

Le lien entre le Rwanda et le M23 n’est plus un secret pour personne. Certains, comme l’ONU, accusent le Rwanda de soutenir le M23 et de fournir des armes et des fonds, ce qui permettrait au groupe armé de continuer ses activités dans l'est de la RDC. Cependant, malgré les accusations et les preuves, la communauté internationale n'a pas encore sanctionné le Rwanda pour ses liens présumés avec le M23 et ne compte toujours pas le faire. 

Cela soulève des questions quant à l'efficacité de la communauté internationale dans la résolution de la crise dans l'est de la RDC et dans la lutte contre les groupes armés ou bien de sa complicité et son implication dans la dégradation de cette crise.  

Le calendrier prévoyait un « cessez-le-feu immédiat » le 4 février — reporté au mois suivant —, tandis qu’il avait ensuite été décidé que les rebelles du M23 avait jusqu’au 10 mars pour se retirer de Karenga, Kilolirwe, Kitchanga, Kibumba et Rumangabo. Puis jusqu’au 20 mars pour quitter Kishishe, Bambo, Kazaroho, Tongo et Mabenga. Enfin, ce jeudi, ils devaient être définitivement partis de la région. 

Mais ce 30 mars, le groupe M23 était, selon les Forces armées de la RDC, toujours présent. Un non-respect du calendrier de l’EAC qui marque une nouvelle étape dans les négociations : l’échec des discussions est imminent et le conflit dans l’est du pays n’est pas près de s’arrêter. Les chefs d’état-major de l’EAC avaient déploré, vendredi dernier, le retard pris dans le déploiement des troupes ougandaises et sud-soudanaises sur place. 

D’ailleurs, le non-respect du calendrier par les rebelles a été symbolisé par de nouveaux combats entre FARDC et le M23. Autant dire que les relations entre le Rwanda qui, selon les Nations unies, soutient le M23, et la RDC ne devraient pas s’améliorer ces prochains mois. 

Si le cessez-le-feu n’avait jamais été respecté, Kinshasa attendait que les alliés occidentaux de Paul Kagame, qui se disent défenseur des droits de l’homme dans le monde, réussiraient à convaincre ce dernier de faire retirer les troupes du M23 de RDC. Mais le président rwandais fait la sourde oreille et ses alliés font l’autruche histoire de gagner du temps. Pire, les combats qui ont été observés cette semaine étaient particulièrement violents. Le message est donc clair. 

La province du Nord-Kivu est donc toujours aux mains du M23. Et le mouvement ne se cache pas : Bertrand Bisimwa, l’un des leaders du M23, écrit sur les réseaux sociaux : « Quelles que soient les affirmations des uns et des autres, une évidence reste têtue : tout le territoire sous contrôle du M23 est le plus sécurisé de la RDC. Nos populations, toutes ethnies confondues, vivent en harmonie et vaquent librement à leurs occupations la nuit comme le jour ». Normal, les populations dans ces zones sont soit massacré, soit déplacé ou alors ils vivent avec la peur au ventre de se faire tuer à n’importe quel moment. Dans certains pays, le groupe terroriste de Daech disait la même chose. En bref, le départ des rebelles se fait toujours attendre et les massacres continuent. 

Burkina: les médias propagandistes en mauvaises postures

Deux correspondantes au Burkina Faso, du Monde et de Libération, ont été expulsées par les autorités. Libération avait été accusé par le gouvernement de « manipulations déguisées en journalisme » après une enquête mettant en cause « au moins un soldat ». 

Les autorités du Burkina Faso ont expulsé le 1er avril Agnès Faivre et Sophie Douce, correspondantes des deux quotidiens français Le Monde et Libération, cinq jours après la suspension de la chaîne de télévision France 24 et quatre mois après celle de Radio France Internationale (RFI). 

Les deux journalistes avaient été convoquées le 31 mars à Ouagadougou à la sûreté nationale et ont ensuite reçu l’ordre de quitter le Burkina Faso dans les 24 heures. Ces expulsions surviennent quelques jours après la publication par Libération le 27 mars d’une enquête, vivement démentie par les autorités, sur une vidéo montrant, selon le quotidien français, « des enfants et adolescents exécutés dans une caserne militaire, par au moins un soldat » dans le nord du Burkina. 

Ouagadougou condamne des « manipulations déguisées en journalisme pour ternir l’image du pays » 

« Le gouvernement condamne fermement ces manipulations déguisées en journalisme pour ternir l’image du pays », avait écrit le porte-parole du gouvernement burkinabè, Jean-Emmanuel Ouédraogo, après la publication de cette enquête, assurant que l’armée agit « dans le strict respect du droit international humanitaire ». 

« [Le gouvernement] regrette qu’un média d’une telle renommée puisse ainsi se laisser manipuler à des fins politiques et géopolitiques au détriment des principes élémentaires du noble métier de journaliste », pouvait-on lire également. 

Actuellement, de nouveaux articles sortent en s’alarmant que la presse est menacée, que la liberté de la presse est en péril au Burkina Faso, et même au Sahel. Alors que les seuls médias qui sont touchés sont les médias mainstream occidentaux et non les autres. Les médias propagandistes occidentaux qui sont au service des politiques néocolonialistes n’ont effectivement plus leur place en Afrique, tout comme le néocolonialisme. Cela dit, il existe beaucoup d’autres médias mis à part les médias français ou occidentaux.  

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SOURCE: FRENCH PRESS TV