La réunion quadripartite des vice-ministres des Affaires étrangères iranien, russe, syrien et turc a commencé ses travaux lundi 3 avril à Moscou et ce qui sortira de cette réunion, déterminera le sort des relations entre la Syrie et son voisin turc.
Le journal syrien Al-Watan rappelle que Damas a pris son temps avant d’annoncer dimanche que son représentant participera à cette réunion, une réunion qu’on pourrait qualifier de « la première rencontre politique entre Damas et Ankara depuis le début de la crise en Syrie ».
Arrivé dimanche à Moscou, le ministre-adjoint syrien des Affaires étrangères et des Expatriés, Ayman Soussan a laissé entendre que la délégation syrienne à la réunion de Moscou concentrerait sur la fin de la présence militaire turque en Syrie, la lutte contre le terrorisme et la non-ingérence des parties étrangères dans les affaires du pays.
Des sources diplomatiques ont déclaré à Al-Watan que la séance de lundi est une rencontre préliminaire. « La poursuite des séances de réunion aux niveaux politiques plus élevés dépendra du fait que des résultats “positifs” puissent s’obtenir de cette séance qui exige de la Turquie des garanties concrètes, en ce sens qu’elle retirera ses forces des territoires syriens et arrêtera son appui aux groupes armés opposés à Damas », ajoute ces sources.
Et en parlant des résultats positifs, ces sources estiment qu’au cas où les participants parviennent à une déclaration commune stipulant que la Turquie s’engage à satisfaire les exigences syriennes, dont notamment le retrait des militaires turcs, cela veut dire qu’il s’agit d’une réunion réussie.
« En effet, les principes sur lesquels insiste Damas, ne sont pas des préalables, mais des garanties indispensables à franchir des pas suivants dans le sens de la normalisation avec Ankara », ajoutent ces sources. « C’est en fonction des résultats de la séance de lundi qu’on pourrait s’attendre à une réunion au niveau des ministres des Affaires étrangères dans les jours à venir très probablement mercredi », disent ces sources dont les noms ne sont pas évoqués par Al-Watan.
Les sources indiquent qu’en général, « les progrès politiques, sécuritaires et militaires ne sont pas des concepts séparés ; toutes ces réunions doivent mener à une seule et même voie pour parvenir au dialogue ultime ».
Les sources consultées par Al-Watan estiment que le point de départ des négociations pour la délégation syrienne réside dans les intérêts nationaux, sans se soucier des agrandissements politiques très importants pour la Turquie d’Erdogan à l’horizon des prochaines élections.
Outre M. Ayman Soussan qui dirige la délégation syrienne à la réunion quadripartite de Moscou, Al-Watan indique aussi que les autres délégations participantes, à savoir turque, iranienne et russe, sont respectivement dirigées par le vice-ministre turc des Affaires étrangères Burak Akcapar, l’adjoint spécial du ministre des Affaires étrangères de la RII pour les affaires politiques Ali-Asghar Khaji, et le vice ministre russe des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov.
Au programme, les Syriens ont prévu pour lundi des consultations bilatérales avec les parties russe et iranienne, et une séance quadripartite pour mardi.
Le vice ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov, a auparavant émis l’espoir que la médiation russe contribue à réaliser l’important objectif stratégique qu’est la reprise turco-syrienne.
Lors d’un point de presse conjoint avec son homologue russe, le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian a lui aussi affirmé que l’objectif principal de la réunion de Moscou était de concevoir une convergence de points de vue entre Damas et Ankara.
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