Actualité en Afrique :
Analyses de la rédaction :
Mali: qui veut raviver l'accord d'Alger ?
Qu’y a-t-il dans le texte de la nouvelle Constitution malienne pour que, comme le prétend RFI et cie, "les groupes armés du nord du Mali expriment leur opposition au projet de nouvelle Constitution de la junte et mettent en garde contre la fragilité de l'accord de paix signé en 2015 avec Bamako sous l'égide d'Alger" ?
En effet, selon les médias mainstream, dans un communiqué diffusé cette semaine sur les réseaux sociaux, les groupes signataires de cet accord d'Alger ont affirmé "ne pas se reconnaître" dans le projet validé par le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, et ont déploré l'absence de dispositions permettant le respect des engagements qui avaient alors été pris par le pouvoir malien.
"Dans une déclaration rendue publique le 28 mars, les différents mouvements du Nord-Mali, regroupés dans le CSP-PSD (Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement), ont accusé Bamako d’avoir renié ses engagements contenus dans l’Accord de paix signé en 2015 sous l’égide d’Alger", lit-on dans ces médias.
On comprend donc mieux les inquiétudes.
Les signataires de l’Accord d’Alger estiment que le projet de nouvelle Constitution « n’enregistre aucune évolution particulière à la Constitution du 25 février 1992, en matière de dispositions indispensables à une concrétisation des mesures législatives et réglementaires des engagements politiques et institutionnels pris à l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger ».
Ce sont des tentatives françaises pour raviver le défunt accord d’Alger visant à démembrer le Mali, accord que l’Algérie de Bouteflika a parrainé et que celle de Tebboune a enterré.
Il y a effectivement une prise de conscience collective à travers tout le sahel, qui s’étend au Burkina, au Niger et au Mali et qui fait capoter les plans B des forces d’occupations.
Mais le Mali a un plan multidimensionnel contre l’axe occidental et son indépendance ne se limite pas à une expulsion de Barkhane ou à un simple détachement militaire de l’axe US-OTAN.
Burkina : l'armée renforcée
Il y a donc du changement au Burkina Faso, à la tête des forces armées nationales. Le capitaine Ibrahim Traoré, président de la transition, procède à de nouvelles nominations au sein des forces armées qui ont été annoncées ce vendredi 31 mars au soir.
Au Burkina Faso, le colonel-major Célestin Simporé devient le nouveau chef d'état-major général des armées (Cemga). Il était, jusque là, chef d'état-major adjoint ; il remplace le colonel-major David Kabré.
Il faut noter que le nouveau chef d'état-major général Célestin Simporé est celui qui a présidé les assises nationales d'octobre 2022 qui avaient désigné le capitaine Traoré comme président de la transition juste après le putsch de septembre. Le chef burkinabè de la junte a également désigné le colonel Théophile Nikièma comme nouveau chef d’état-major de l’armée de terre. Il remplace le colonel Adam Neré qui occupait ce poste depuis février 2022.
« Ce sont des meneurs d’hommes, chargés de conduire et coordonner les offensives au front dans la guerre pour la reconquête du territoire, voulue par le chef de l’État », a expliqué à l’AFP une source sécuritaire de haut rang, y voyant le « passage à un nouveau cap, celui de l’offensive et la traque des terroristes ».
Le Burkina Faso se prépare donc à une nouvelle phase de lutte contre le terrorisme avec ces nouveaux nominations.
Rien n’est donc mieux que de voir cette cohésion entre les diverses parties de la défense du pays qui ne compte désormais que sur elle-même.
Le détachement de l’axe colonisateur est une démarche multidimensionnelle, et ce n’est que le début !
RCA : qui veut la déstabilisation ?
Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme a appelé vendredi toutes les parties à mettre un terme aux atrocités commises contre les civils en Centrafrique. Volker Türk s'exprimait à l'occasion d'un dialogue de haut niveau au Conseil des droits de l'homme de l'ONU en Suisse, auquel participait le ministre centrafricain de la Justice, des Droits humains et de la Bonne gouvernance, Arnaud Djoubaye Abazene.
Mais que signifie toutes ces mises en garde ?
Luc Michel, géopoliticien, nous en dit plus.