Au sommaire :
1-Le Zimbabwe s’oppose aux sanctions antirusses
"Perpétuation du néocolonialisme": les dessous de la tournée africaine de Kamala Harris
Les États-Unis cherchent à remplacer l’ancienne influence de la France en Afrique, estime auprès Sputnik l’historien américain Gerald Horne. L’actuelle tournée de Kamala Harris dans trois pays africains ne doit pas être interprétée dans une optique de "préoccupations humanitaires", mais en termes de "transfert" du colonialisme.
La visible inclinaison africaine de Washington ne doit pas tromper, explique à Sputnik Gerald Horne, historien américain et spécialiste des études afro-américaines à l'université de Houston.
Quelles sont les origines des visites fréquentes des politiciens américains en Afrique ? Après le voyage de la Première dame américaine, Jill Biden, et ceux du secrétaire d’État Antony Blinken, c’est au tour de Kamala Harris d’entamer sa tournée africaine.
"Vous seriez naïf si vous pensiez que le périple de la vice-Présidente Kamala Harris en Afrique était motivé par des préoccupations humanitaires ou autres. Cela a tout à voir avec l'impérialisme, avec la politique de puissance, avec la perpétuation du néocolonialisme", assure-t-il.
"L’impérialisme américain" cherche à assumer le rôle que la France perd en Afrique, avance le chercheur. Pour lui, il s’agit du "transfert retardé de l'empire néocolonial français en Afrique" à Washington.
Pourquoi l’Afrique australe?
En début de semaine, Kamala Harris est arrivée au Ghana, puis s’est rendue en Tanzanie et gagnera ensuite la Zambie. Janet Yellen la secrétaire d'État américaine au Trésor, a récemment aussi effectué une visite à Lusaka.
Gerald Horne avance que cette attention particulière pour la Zambie vient de sa "proximité avec le Zimbabwe, où les États-Unis sont opposés au régime qui est perçu comme étant hostile à l’introduction du colonialisme".
De plus, selon lui, les États-Unis sont "dégoûtés" du régime actuel en Afrique du Sud, en raison de son association avec le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine au sein des BRICS.
La Zambie va recevoir une attention considérable de la part de l'administration américaine, pronostique-t-il. Un élément de poids est que ce pays africain est un important producteur de cuivre, métal très prisé pour la montée en puissance de l'économie verte.
La présidente du Sénat zimbabwéen a déclaré que son pays était contre l’imposition de sanctions et ce, quel que soit le pays. Selon elle, le Zimbabwe appelle à résoudre le conflit ukrainien conformément aux normes de l’ONU.
Le Zimbabwe ne soutient pas les sanctions contre la Russie et appelle à une résolution du conflit en Ukraine conformément à la charte de l'Onu, a déclaré ce mercredi 29 mars la présidente du Sénat du Zimbabwe, Mabel Chinomona.
"Depuis la fin de la guerre froide, l'Occident tente constamment de saper l'existence pacifique de la Russie en tant qu'État souverain. Le travail est mené par des actions décidées à l’avance pour étendre l'alliance occidentale jusqu'aux portes mêmes de la Russie", a déclaré Mme Chinomona lors d'une réunion plénière du Conseil de la Fédération (chambre haute du Parlement russe).
"Le conflit existant s'est produit en conséquence de cela. La réaction des Occidentaux était tout à fait attendue: ils ont de toutes leurs forces tenté de dénigrer la Russie, y compris en imposant des sanctions unilatérales contre ce pays", a-t-elle poursuivi.
La présidente du Sénat a souligné que la République du Zimbabwe était elle-même victime de sanctions et comprenait que l'instauration de restrictions n'était pas le moyen de résoudre le conflit en Ukraine.
"Notre Président, le Dr Mnangagwa, a appelé à la résolution du conflit conformément à la charte des Nations Unies pour le règlement pacifique des conflits. Le Zimbabwe est un fervent partisan de la charte des Nations unies, de tous ses principes et objectifs, y compris le règlement pacifique des conflits. Notre pays ne soutient pas l'imposition unilatérale de sanctions contre la Russie ou tout autre membre de l'Onu", a-t-elle ajouté.
Sanctions contre le Zimbabwe
Le Zimbabwe est sous le coup de sanctions imposées par les États-Unis, l'Union européenne et le Royaume-Uni depuis plus de vingt ans. Les pays qui ont décidé de ces restrictions accusaient le gouvernement de Robert Mugabe de violer les droits de l’homme. Bien que Robert Mugabe, père de l'indépendance en 1980, ait quitté le pouvoir en 2017, l’Occident maintient ses verrous.
Source : Sputnik Afrique
2-Une Française risque un an de prison pour avoir insulté Macron sur Internet
Une femme a été arrêtée en France pour avoir insulté le Président Macron sur un réseau social, relatent les médias. Elle risque un an de prison.
Une habitante de Saint-Martin-lez-Tatinghem (Pas-de-Calais), a été placée en garde à vue et risque jusqu'à un an de prison et 15.000 euros d'amende pour avoir insulté le Président de la République française dans une publication Facebook, relate La Voix du Nord.
Selon le quotidien régional, elle sera jugée le 20 juin "pour outrage envers une personne dépositaire de l'autorité publique". Cette nouvelle a indigné de nombreux journalistes et internautes. Le hashtag #MacronOrdure s’est rapidement répandu sur Twitter.
Un simple message sur Internet
La femme, prénommée Valérie, a été interpellée par trois policiers à son domicile le 24 mars. Au départ, elle a été accusée d'avoir écrit "Macron ordure" devant un dépôt de déchets. Mais elle a expliqué au journal qu’elle avait "juste été prise en photo devant en train de sourire".
Le chef d'accusation initial a été abandonné, mais les policiers ont présenté à Valérie son propre message sur Internet où elle annonçait : "l'ordure va parler demain à 13 heures, pour les gens qui ne sont rien, c'est toujours à la télé que l'on trouve les ordures".
Ce message avait été publié le 21 mars, la veille de l’intervention d’Emmanuel Macron à la télévision.
L’intéressée a reconnu être l'auteur du message, tout en démentant avoir voulu insulter le Président de la République. Elle a rappelé qu’elle ne l’avait pas nommé dans sa publication.
"Je voulais faire un jeu de mots et écrire 'l'or dur', le correcteur a modifié et je n'ai pas relu avant d'envoyer", assure Valérie, toujours citée par La Voix du Nord.
Selon un sondage Ifop pour le Journal du Dimanche du 19 mars, la cote de popularité du Président Macron a chuté à 28%, un record depuis 2019, sur fond de la réforme des retraites très contestée.
Source : Sputnik
3-La France va doubler ses livraisons d’obus à l’Ukraine
Paris livrera désormais 2 000 obus de 155 mm par mois à l’Ukraine, soit le double d’auparavant, et lui enverra un système de défense sol-air SAMP/T-Mamba, selon Le Figaro. Moscou a à maintes reprises prévenu que toute cargaison d’armes destinées à l'Ukraine deviendrait une cible légitime pour les forces russes.
La France augmentera le nombre d’obus de 155 mm livrés à l’Ukraine "à partir de cette fin mars", a fait savoir auprès du Figaro le ministre français des Armées. D'une portée pouvant atteindre 40 kilomètres, les obus de 155 mm seront tirés notamment par les canons Caesar, de conception française.
Paris va également fournir "très prochainement" un système de défense sol-air SAMP/T-Mamba promis, qui "représente une valeur de plusieurs centaines de millions d'euros", a également indiqué le 27 mars Sébastien Lecornu.
Ensuite, pour le volet financier, "le réabondement du fonds de soutien à l'Ukraine" est à l’étude. Le ministre a rappelé que "les 200 millions [collectés initialement par ce fonds de soutien, ndlr] ont été intégralement affectés".
Paris a déjà envoyé à l'Ukraine six canons tractés TRF1 de 155 mm et deux systèmes anti-aériens Crotale. Outre des dizaines de canons Caesar, l’Ukraine a reçu de France des missiles anti-aériens Mistral, des missiles antichars Milan, ainsi qu’environ 60 blindés et des mines antichars HDP-2A2.
La France a en outre livré à Kiev des uniformes, du carburant, des obus, des radioprotections, des protections chimiques et biologiques.
En 2022, la Russie a envoyé une note aux pays de l'Otan concernant la fourniture d'armes à l'Ukraine. Moscou a à maintes reprises déclaré que toute cargaison d’armes destinées à Kiev deviendrait une cible légitime pour la Russie.
4-Poutine gère le timing pour que l’effondrement anglo-saxon n’entraîne pas le monde dans une guerre nucléaire
Par Marcelo Ramirez
Extrait - L’hiver s’est enfin achevé et l’offensive russe attendue n’a jamais eu lieu. Oui, nous avons assisté à une avancée lente mais constante dans la zone la plus fortifiée du Donbass, s’emparant pratiquement de Bakhmout et menaçant d’encercler Avdivka.
L’offensive russe repose sur l’utilisation des troupes du Groupe Wagner comme bélier, sans faire appel aux troupes régulières russes et aux fameux Tchétchènes de Kadirov, qui ne jouent pas un rôle de premier plan comme au début.
La Russie a décidé d’utiliser une tactique d’avancées lentes avec un double objectif : diminuer ses propres pertes et augmenter les dommages causés aux troupes de l’OTAN combattant sous le drapeau ukrainien.
Les services de renseignement britanniques, une source bizarre fièrement et fréquemment utilisée par la presse occidentale, répètent cycliquement que la Russie est épuisée, que son armée est inefficace, que les armes russes sont obsolètes et d’autres faits qui ne tiennent pas la route lorsque l’on regarde la réalité.
La Russie est confrontée aux 28 pays de l’OTAN, plus ceux qui tentent de la rejoindre et les pays amis, soit une quarantaine de nations. Malgré cela, la Russie a toujours eu l’initiative militaire et, après treize mois, elle continue de donner le ton à la compétition. La question la plus appropriée serait peut-être de savoir si la Russie veut vraiment gagner la guerre contre l’Ukraine, car sa confrontation est en réalité avec l’Occident, c’est-à-dire le monde anglo-saxon et sa périphérie, et elle est vitale.
La Russie s’est attaquée aux villes fortifiées ukrainiennes, de Marioupol à Bakhmout et Avdivka, localités que nous avons déjà mentionnées. Après l’avancée initiale, les troupes ont reculé et se sont concentrées sur les territoires russophones, d’où elles ont infligé d’énormes dégâts aux troupes ennemies. Moscou aurait pu lancer une offensive de toutes ses forces, balayer le régime de Kiev, mais outre les possibilités d’affrontement avec l’OTAN, il y a un point que nous voulons soulever pour essayer de comprendre la stratégie russe. Poutine sait qu’il est en fait confronté à l’ensemble de l’Occident collectif, qui dispose d’un énorme potentiel militaire et d’armes nucléaires.
La décision de l’OTAN de démembrer la Russie n’est un secret pour personne et les signes se multiplient, qu’il s’agisse de l’avancée aux frontières de la Russie ou de l’encouragement des processus de décolonisation en cours visant à diviser la Fédération en au moins 35 États plus petits. Pour faire face à ce mastodonte militaire et économique, il fallait du temps et une stratégie claire. Les sanctions étaient attendues et ont été résolues de telle sorte que la Russie a enregistré des excédents records depuis le début de l’affrontement armé. Sur le plan économique, la Russie est autonome et soutenue par des pays tels que la Chine. De ce côté, elle est blindée.
Le deuxième aspect à prendre en compte est que l’Occident, dans son effondrement, recherche la guerre comme moyen d’arrêter le processus de perte d’hégémonie qu’il subit. Nous ne pouvons pas ignorer les divers courants politiques internes, comme le trumpisme aux États-Unis, qui s’opposent à l’affrontement avec la Russie. Convaincre l’ensemble de l’establishment et les forces armées elles-mêmes de la nécessité d’une guerre avec la Russie n’est pas une mince affaire et doit avoir des justifications valables pour ceux qui s’y opposent.
La Russie a l’occasion d’aiguiser ces contradictions tout en continuant à renforcer et à affaiblir l’appareil militaire et industriel de ses ennemis atlantistes. La stratégie semble consister à impliquer l’OTAN de manière mesurée dans le conflit en Ukraine, sur un terrain et dans des conditions extrêmement défavorables. Ses forces navales, son principal atout militaire, sont trop limitées pour agir et elle n’a pas la possibilité d’envoyer ses troupes directement, du moins actuellement. Les dissensions internes, les problèmes économiques et les sociétés déconstruites de l’Occident offrent à la Russie une excellente occasion de créer un chaudron, un creuset où faire fondre les potentialités du monde atlantiste.
Une avancée dévastatrice mettrait fin au conflit ; cependant, une avancée provocatrice, mais en même temps avec de petites fissures que la propagande de l’ennemi amplifie naturellement, permet à Poutine d’obtenir de l’OTAN qu’elle envoie du matériel, des armes et des munitions à Kiev. L’escalade même du type, de la quantité et de l’ampleur des armements a été progressive, permettant aux militaires russes de détruire méthodiquement l’arsenal et d’affaiblir les structures militaires de l’organisation.
Nous voyons sans peine les avertissements des officiers militaires américains sur les problèmes que la presse tente de dissimuler. L’OTAN est à court de munitions, elle a perdu tout son arsenal de l’époque soviétique en Europe de l’Est, mais plus grave encore, elle a démontré que sa capacité de production militaire est inférieure à celle de la seule Russie, qui peut en outre compter sur le soutien de l’Iran, de la Corée du Nord et de la Chine.
Dans le même temps, Moscou a généré des tensions au sein du bloc ennemi, des divergences apparaissent naturellement et l’attitude de Washington, qui subordonne des pays comme l’Allemagne à ses besoins, est une bombe à retardement qui ne demande qu’à exploser. Les pressions internes ont pour toile de fond des sanctions économiques qui se sont comportées comme un boomerang, comme une perte de marchés et de pouvoir d’achat, couplée à des pays producteurs de pétrole qui ne se plient pas aux ordres anglo-saxons, créent un environnement qui appelle à la stratégie d’utilisation de l’Ukraine comme un bélier. L’Occident collectif ne peut soutenir indéfiniment l’effort militaire et économique en Ukraine sans s’affaiblir et se fissurer.
La Russie sait que le territoire est secondaire dans sa stratégie et qu’il sera la conséquence de son triomphe final, mais en attendant, elle l’utilisera si nécessaire pour écraser les forces ennemies. Les retraits partiels de Moscou ne sont peut-être pas une erreur de calcul, mais bien une stratégie planifiée. Ce n’est pas une consolation pour les imbéciles, comme le prétendent les propagandistes de l’OTAN en expliquant cette possibilité, si la Russie a été capable d’avoir des plans de contingence pour contourner les sanctions et a même acheté une flotte de 300 pétroliers à des armateurs grecs. Cette flotte lui a permis de contourner le blocus pétrolier, faisant échouer la stratégie atlantiste. Cela s’est fait subrepticement alors que l’Occident annonçait des sanctions qui ne seraient pas efficaces simplement parce que Poutine les a anticipées, nous devons penser qu’il y a une forte possibilité que ce à quoi nous assistons soit soigneusement planifié.
La Russie, dans son histoire, a toujours su utiliser les guerres d’usure, même dans des conditions d’attaques relativement surprenantes. Poutine avait déjà commencé à avertir l’Occident de sa politique en 2007, il a donc eu au moins 15 ans pour se préparer à l’affrontement. S’il s’y est préparé dans tous les domaines, il est frappant de constater que dans le domaine militaire, il ne s’agit que d’improvisation, comme nous le dit la presse occidentale.
La Russie a créé des chaudrons où elle fait fondre les armes et les équipements occidentaux tout en utilisant les sanctions à son avantage en bloquant la livraison de matières premières essentielles pour l’industrie militaire, comme le titane et l’antimoine, parmi des dizaines de composants clés. Un Occident qui s’était engagé dans la spéculation financière et la construction d’un monde de papier très utile tant que les nations obéissaient à ses ordres. Mais il a suffi à la Russie de dire que c’en était assez pour montrer que le roi était bel et bien nu.
Dans le sillage de la Russie, d’autres nations mal à l’aise avec la situation hégémonique des États-Unis se joignent à elle.
La Chine a commencé à démontrer publiquement que son histoire d’amour est avec Moscou, l’Arabie saoudite a conclu un accord jusqu’ici impensable avec l’Iran et Israël, alors qu’elle est l’allié occidental qui avait préféré jusqu’ici rester dans cette position plutôt que de rejoindre les hôtes multipolaires, est devenu une tempête. Cet accord irano-saoudien, réalisé grâce à la diplomatie chinoise, constitue également un socle sur lequel la Chine va supplanter le dollar dans le commerce du pétrole au Moyen-Orient.
L’Inde continue de faire des affaires extraordinaires avec le pétrole russe, malgré les souhaits contraires de l’Occident, la Turquie vacille et si Erdogan confirme son leadership lors des prochaines élections, nous pourrions assister à des surprises. Le monde non occidental commence à se révolter. Le gouvernement tchadien a déclaré la nationalisation de tous les biens et droits, y compris les permis d’exploitation et de production d’hydrocarbures, appartenant à une filiale de la compagnie pétrolière américaine ExxonMobil, qui s’est empressée de vendre ses parts, ce que la nation africaine a refusé.
Faut-il plus que ces nouvelles pour comprendre l’effondrement en cours de l’Occident ? La politique d’usure pratiquée par la Russie est en train d’éroder son véritable ennemi anglo-saxon. La conviction initiale que l’Occident allait gagner la guerre par l’usure qu’il faisait subir à la Russie, s’est évanouie en l’espace de 13 mois. Les notions occidentales d’accords de paix ne sont que la preuve que, comme un boxeur qui a reçu un coup écrasant, il cherche une trêve pour se rétablir. Il serait très étrange que la Russie cède à ce stade, et elle continuera certainement à poursuivre son plan, lentement mais sûrement. Poutine ne peut accélérer les choses car l’effondrement anglo-saxon doit se faire de manière à ne pas entraîner le monde dans une guerre nucléaire.
source : Noticias Holisticas via Euro-Synergies