TV
Infos   /   Afrique   /   Zoom Afrique   /   L’INFO EN CONTINU

Zoom Afrique du 28 mars 2023

France 24 suspendu au Burkina: adieu les médias de propagandes

Actualité en Afrique : 

  • Kenya : des manifestations "illégales" surveillées par les autorités
  • RDC: proposition de loi sur la nationalité congolaise des présidents portée à l’Assemblée nationale
  • La Zambie poursuivra la voie tracée par ses ancêtres dans les relations avec la Chine
  • Coopération : le Togo et la Corée du Sud vont approfondir leur partenariat

Analyses de la rédaction :

France 24 suspendu au Mali : adieu les médias de propagande

La junte au pouvoir au Burkina Faso a ordonné ce lundi la suspension «sine die» de la diffusion de France 24 sur son territoire, après une interview sur la chaîne d'informations du chef du groupe terroriste d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) il y a quelques semaines.

« En ouvrant ses antennes au premier responsable d'AQMI, France 24 ne fait pas seulement office d’agence de communication pour ces terroristes, pire il offre un espace de légitimation des actions terroristes et des discours de haine véhiculés pour assouvir les visées maléfiques de cette organisation sur le Burkina Faso », a dénoncé le communiqué du gouvernement.

Les autorités du Burkina Faso ont suspendu ce lundi la chaîne de télévision française France24. L’annonce a été faite par un communiqué du porte-parole du gouvernement, Jean-Emmanuel Ouedraogo. Le média a été suspendu « sine die » du territoire du Burkina Faso.

Rappelons que Radio France Internationale avait déjà été suspendue il y a quelques mois. La radio avait été accusée de servir de relai à « un message d’intimidation » attribué à un « chef terroriste ». Au Mali, ces deux médias français avaient déjà été suspendus par les autorités militaires. 

En 2017, la France trônait encore en tête du classement du Soft Power Index qui évalue la capacité d’influence des pays dans le monde. En 2022, selon le même classement publié  la France est sixième. Depuis des décennies, le soft power français a contribué au statut de grande puissance de la France. L’un de ses principaux outils a toujours été les médias.

Le coup porté par les dirigeants burkinabé fait particulièrement réagir parce qu’il atteint l’un des principaux outils du soft power français : les médias. Dans ce pays qui symbolise depuis plusieurs années la progression d’un sentiment anti français, le pouvoir a également interdit aux médias locaux de reprendre les articles de RFI et France 24. Au-delà du Burkina, c’est un coup porté à toute la diplomatie française en Afrique qui utilise énormément ses médias, et ce depuis très longtemps.

L’Afrique a toujours compté une grande part des locuteurs francophones. En 2019, selon le ministère français des affaires étrangères, 59% des locuteurs quotidiens de la langue française sont africains. Il était donc tout naturel pour la France de favoriser l’implantation de ses médias dans les nations africaines. L’un des précurseurs de cette présence a été Jeune Afrique, édité à Paris depuis 1960. 

En 2018, RFI, le groupe a précisé qu’il comptait 227 correspondants pigistes RFI sur le continent africain, plus 4 envoyés spéciaux permanents et 2 coordinateurs des langues africaines (haoussa, swahili et bientôt mandingue). Le média disposait à Paris d’un peu plus de 352 journalistes dont 37 étaient exclusivement dédiés au service Afrique.

Ces médias n'arrivent plus a manipulé les africains. D'ailleurs, RFI et France 24 ont souvent été suspendus et toujours pour les mêmes raisons, à savoir, la propagation de fausses informations, par exemple en RDC lors des dernières élections présidentielles, ou encore même en Côte d'Ivoire car les journalistes étaient constamment attaqués par la population ivoirienne, en Centrafrique également ou la population a témoigné des pratiques des journalistes de ces médias français, qui payaient des centrafricains pour lire un texte devant la caméra, et on en passe. Les médias français ou occidentaux n'ont plus aucune emprise en Afrique, et encore une fois, il serait grand temps qu'ils s'en rendent compte au lieu de se tourner au ridicule aux yeux des Africains et du monde entier.

Ghana: la mission de Kamala Harris

Kamala Harris est arrivée ce dimanche 26 mars à Accra. La vice-présidente américaine entame une tournée sur le continent jusqu'au 2 avril, avec d'abord une escale de trois jours au Ghana, avant de partir pour la Tanzanie, puis la Zambie. 

« Quel honneur d'être ici au Ghana, et sur le continent africain. Je suis très enthousiaste quant à l'avenir de l'Afrique. Je suis très enthousiaste quant à l'impact du futur de l'Afrique sur le reste du monde. Quand je regarde ce qu'il se passe sur ce continent et le fait que l'âge moyen soit de 19 ans, ce que cela nous dit sur la croissance de l'innovation et des possibilités. Je vois en tout cela, une grande opportunité, pas seulement pour les Africains, mais aussi pour le reste du monde », a déclaré la vice-présidente américaine à sa descente d'avion. 

Mais le peuple africain est-il aussi enthousiaste que Mme Harris ? Bien sûr que non, puisque depuis longtemps et à travers toute l'Afrique, la présence illégale des forces américaines et françaises est contestée.

Le Ghana n’a cessé de s’endetter durant ces dernières années en empruntant au FMI et en s’approchant de l’axe USA-OTAN dans l’espoir de faire avancer son pays dans le bon chemin sans se rendre compte que le rapprochement avec cet axe ne lui apportera rien d’autre que la pauvreté et la misère.

Dernièrement, l’ambassade d’Allemagne a remis 7 véhicules à l’unité d’intervention rapide du Service de l’immigration du Ghana. Mais outre l’Allemagne, Israël montre aussi le bout de son nez au Ghana. Selon une information, le Parlement du Ghana a approuvé 86,1 millions de dollars de prêts gouvernementaux pour financer l’acquisition de 19 véhicules blindés auprès de la société israélienne Elbit Land Systems.

Le gouvernement ghanéen devrait alors être plus vigilant quant aux tentatives de déstabilisation occidentales et le président Addo ne devrait nullement se laisser faire.

Tchad: un rapprochement avec la Russie ?

Les États-Unis ont récemment averti le président tchadien, Mahamat Idriss Déby Itno, que des mercenaires russes complotaient pour le tuer ainsi que trois hauts responsables. Autre affirmation de Washington, le soutien russe à des rebelles tchadiens réfugiés dans la République centrafricaine voisine. Enfin, Moscou apporterait un soutien actif à des membres de "l’élite dirigeante tchadienne", des ministres et même un demi-frère du président.

Cette analyse du New York Times fait écho à une crainte croissante au sein de l'axe US-OTAN vis-à-vis de l'approfondissement de l'influence russe au Tchad, surtout que ce pays voisin du Mali et du Burkina, a déjà eu de nombreuses manifestations anti-Occident dans ses diverses villes.

Des milliers de Tchadiens ont déjà manifesté contre la politique française au Tchad. Le drapeau russe a été hissé par les manifestants dans la capitale tchadienne, Ndjamena.

En janvier dernier d'ailleurs, le nouvel ambassadeur de Russie au Tchad, le diplomate russe Vladimir Sokolenko, a présenté ses lettres de créance au Chef de l’Etat, Général Mahamat Idriss Deby Itno.

« L’occasion était toute indiquée pour le Président de la République et le diplomate russe d’exalter les bonnes relations entre les deux pays. L’état de cette coopération et les perspectives de son développement ont été passés en revue », indique un communiqué de la présidence du Tchad qui précise que « le nouvel Ambassadeur russe au Tchad, M. Vladimir Sokolenko a rassuré le chef d’Etat, le général Mahamat Idriss Deby Itno, de sa volonté d’œuvrer pour le renforcement de l’axe Moscou-N’Djamena ».

Le ministère tchadien de l'Energie a annoncé vendredi 24 mars la nationalisation de tous les actifs et droits appartenant à cette filiale de la compagnie pétrolière américaine ExxonMobil, y compris les permis d'hydrocarbure et les permis d'exploration et de production.

Ces décisions pourraient alors s'inscrire dans le cadre d'une nouvelle voie et d'une nouvelle politique souverainiste au Tchad.

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV