Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a appelé les autorités françaises à répondre aux exigences des centaines de milliers de Français qui ont défilé à travers tout leur pays et contre la réforme des retraites, plutôt que d'attiser les troubles dans d'autres pays.
Nasser Kanaani, a réagi dans un tweet aux protestations contre le projet du gouvernement français de relever l'âge de la retraite de 62 à 64 ans, sans vote parlementaire.
« Il est rapporté que des manifestants ont incendié la mairie de Bordeaux et que les pompiers se sont joints aux manifestations nationales dans la dernière d'une série de protestations violentes qui secouent la France », a-t-il fait remarquer.
« Ceux qui sèment le vent récoltent la tempête », a poursuivi le haut diplomate iranien. « Bien que Téhéran ne soutienne pas le sabotage et le chaos, il préconise tout de même aux responsables français de se soumettre plutôt aux exigences du peuple français et d’éviter l’exercice de la violence à son encontre et d’éviter aussi si possible de semer le chaos dans d’autres pays souverains ! », a écrit Kanaani dans un tweet.
در خبرها آمده؛ معترضان فرانسوی شهرداری "بوردو" را به آتش کشیده و آتشنشانان به معترضان پیوستهاند.
— Nasser Kanaani (@IRIMFA_SPOX) March 24, 2023
"آنانکه باد میکارند، طوفان درو میکنند."
ما از تخریب و آشوب حمایت نمیکنیم، اما میگوییم؛ بجای آشوب آفرینی در دیگر کشورها، صدای مردم خود را بشنوید و از خشونت علیه آنان بپرهیزید. pic.twitter.com/fpzmfzbKUX
« Le gouvernement français devrait engager le dialogue avec son peuple et entendre sa voix. Ce genre d’attitude ne ressemble en rien avec celle habituelle des responsables français consistant à prêcher la morale aux autres », a-t-il dit avec une pointe d’ironie.
The French government should talk to its people and listen to their voices.
— Nasser Kanaani (@IRIMFA_SPOX) March 24, 2023
This kind of violence has nothing to do with leaning on the chair of moral lessons and preaching to others.1/2 pic.twitter.com/W0HWVI79l2
« Les manifestants français attendent également de voir le clip vidéo collectif réalisé par des femmes ministres européennes, australiennes et canadiennes, en soutien aux femmes françaises qui manifestent », a souligné le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères.
Jeudi, des manifestants se sont rassemblés dans toute la France pour faire part de leur rejet de la loi faisant passer l’âge de la retraite de 62 à 64 ans.
Les syndicats ont affirmé que 3,5 millions de personnes étaient descendues dans la rue tandis que les autorités ont suggéré que le chiffre était bien inférieur, un peu moins de 1,1 million d’individus.
Réforme des retraites : la situation échappe au contrôle des forces de l’ordre
La police française a tiré des gaz lacrymogènes et s'est battue avec ceux qu'elle a qualifiés de "voyous" à Paris et dans toute la France jeudi alors que des centaines de milliers de manifestants défilaient contre le projet du président Macron pour la retraite.
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Le neuvième jour de manifestations à l'échelle nationale, pour la plupart pacifiques, a perturbé les voyages en train et en avion. Les enseignants faisaient partie des nombreuses professions qui ont quitté leur emploi, quelques jours après que le gouvernement ait fait adopter une législation visant à relever l'âge de la retraite de deux ans.
Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a déclaré que 441 policiers avaient été blessés et 457 personnes arrêtées à travers tout le pays. Des dizaines de manifestants ont également été blessés dont une femme qui a perdu un pouce dans la ville normande de Rouen.
De petits groupes ont continué à affronter la police à Paris jusque tard dans la nuit et il y a eu le feu dans plusieurs quartiers de la capitale.
La police française a également tiré des gaz lacrymogènes sur des manifestants dans plusieurs autres villes dont Nantes et Lorient dans l'ouest et Lille dans le nord. Des canons à eau ont également été utilisés contre les protestataires dans la ville de Rennes située dans le nord-ouest du pays.
Les syndicats craignent que les manifestations ne deviennent plus violentes si le gouvernement ne tient pas compte de la colère populaire croissante.
« C'est une réponse aux mensonges exprimés par le président et à son entêtement incompréhensible », a déclaré Marylise Léon, secrétaire générale adjointe du syndicat CFDT.
« La responsabilité de cette situation explosive n'incombe pas aux syndicats mais au gouvernement. »
Les syndicats bordelais ont appelé à une action régionale au cours du week-end et à de nouvelles grèves et manifestations à l'échelle nationale le 28 mars, le jour où le roi Charles de Grande-Bretagne doit se rendre à Bordeaux depuis Paris en train.
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Mercredi, Macron a rompu des semaines de silence sur la nouvelle politique, insistant sur le fait que la loi entrerait en vigueur d'ici la fin de l'année. Il a comparé les manifestations à la prise d'assaut du Capitole américain du 6 janvier 2021.