Le président tunisien a déclaré qu'il avait décidé de rétablir les relations diplomatiques avec la Syrie, qui ont été coupées il y a près d'une décennie.
Le président tunisien Kaïs Saied a évoqué, vendredi 10 mars lors d'une rencontre avec le ministre des affaires étrangères, Nabil Ammar, la nécessité de reprendre les relations diplomatiques avec la Syrie, coupée après la guerre syrienne en 2011. Il a aussi souligné la nécessité pour Tunis et Damas de nommer des ambassadeurs.
« Rien ne peut justifier l'absence d'un ambassadeur de Tunisie à Damas et d'un ambassadeur de Syrie à Tunis », a-t-il déclaré, selon une vidéo diffusée par la présidence.
Saied avait précédemment évoqué sa volonté de « renforcer la représentation diplomatique tunisienne » en Syrie en février.
Saied a en outre rejeté toute ingérence dans les affaires d'autres pays, soulignant que la question du gouvernement syrien « est une affaire interne qui ne concerne que les Syriens ».
« Nous traitons avec un État et nous ne nous ingérons pas dans les choix du peuple syrien, bien que je sache pertinemment que certaines parties ont œuvré pour le démembrement de la Syrie », a-t-il aussi noté.
Le dernier développement est le signe le plus clair à ce jour de l'intention de la Tunisie de rétablir pleinement les relations avec la Syrie et une telle décision pourrait être prise très prochainement.
En février dernier, Saied avait annoncé son intention de renforcer les relations diplomatiques avec la Syrie.
Tunis a rompu ses relations diplomatiques avec Damas après le début de la guerre soutenue par l'étranger en Syrie en 2011. La scission diplomatique a été vivement critiquée par l'opposition de l'époque.
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La Tunisie a repris des relations diplomatiques limitées avec la Syrie en 2017, en partie pour aider à suivre plus de 3 000 mercenaires tunisiens qui auraient combattu en Syrie.
Cependant, depuis que Saied a pris les rênes du pouvoir en 2021, Tunis a envoyé à Damas des signaux de sa disposition à reprendre pleinement leur relations diplomatiques.
Plusieurs autres pays arabes, dont l'Égypte, la Jordanie, Oman et les Émirats arabes unis, ont ces derniers mois envoyé des signaux similaires pour reprendre leurs relations diplomatiques avec le gouvernement syrien.