Après les manifestations de la matinée du mardi 7 mars dans de nombreuses villes comme Marseille, Lyon ou Bordeaux, le défilé parisien a rassemblé 700 000 personnes selon les chiffres de la CGT, 68 000 pour le cabinet Occurence. Universités, raffineries, RATP, SNCF, de nombreux secteurs ont été fortement perturbés alors que l’examen du texte se poursuivait au Sénat. Des affrontements ont eu lieu entre les manifestants et les policiers, a-t-on appris de La Croix.
Près de 1,3 million de personnes ont manifesté contre la réforme des retraites en France mardi selon le ministère de l’intérieur, les syndicats ont par ailleurs appelé à être reçus « en urgence » par Emmanuel Macron.
Selon la CGT, quelque 3,5 millions de personnes ont manifesté mardi en France pour la sixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, dont 700 000 à Paris. De son côté, le ministère de l’intérieur a dénombré 1,28 million de manifestants, dont 81 000 dans la capitale. Ces deux estimations sont supérieures à celles du 31 janvier, précédent record depuis le début du mouvement. Ce jour-là, la CGT avait estimé que 2,5 millions de manifestants avaient battu le pavé en France, le ministère de l’intérieur en avait comptabilisé 1,27 million.
L’intersyndicale, qui veut « poursuivre et amplifier le mouvement », a annoncé une nouvelle journée de mobilisation samedi. Par ailleurs, l’intersyndicale annonce une deuxième journée de manifestations et de grèves, le 15 mars, jour de la commission mixte paritaire, a écrit Le Monde.
Des heurts sont survenus entre manifestants et forces de l’ordre dans plusieurs villes de France, ce mardi 7 mars. En fin d’après-midi, à l’échelle nationale, la police avait procédé à une quarantaine d’interpellations. Neuf agents ont par ailleurs été blessés dont un à Nantes, quatre à Lyon et trois à Marseille, a indiqué une source policière, peut-on lire sur Le Parisien.
À Paris, la police a arrêté vingt-deux personnes en marge de la manifestation. Des tensions ont éclaté au niveau de Port-Royal vers 16 heures. Les forces de l’ordre sont intervenues près d’une heure plus tard en tête du cortège, pour éviter une « intrusion » dans une banque « attaquée » par des « perturbateurs », selon la préfecture de police. Une autre intervention a également eu lieu pour éviter des dégradations sur une « autre banque » au niveau des Gobelins.
Tensions sur l’île de Nantes en marge de la manifestation contre la réforme des retraites à Nantes
À Nantes, où la manifestation a rassemblé entre 30 000 (selon la police) et 75 000 personnes (selon les syndicats), des projectiles ont été lancés et du gaz lacrymogène a été tiré en plein cœur du centre-ville, une heure après le début de manifestation.
Le cortège a ensuite poursuivi son parcours jusqu’au point d’arrivée, sur l’île de Nantes, où des manifestants avaient érigé plusieurs barricades en utilisant le matériel d’un chantier de construction. La police a procédé à 11 interpellations lors de cette manifestation qui a été la plus tendue depuis le début du mouvement contre la réforme des retraites à Nantes.
À Rennes aussi, la manifestation a rapidement tourné à l’affrontement entre les forces de l’ordre et quelque 400 manifestants, jeunes pour la plupart.
Onze personnes au total ont été arrêtées, précise la préfecture. En milieu d’après-midi, alors que la manifestation s’était officiellement dispersée, de petits groupes continuaient à jouer au chat et à la souris avec les forces de l’ordre dans le centre de Rennes.
Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a salué mardi une « mobilisation historique », « mieux que le 31 janvier », son homologue de la CGT Philippe Martinez assurant à ses côtés que « ça va être la plus forte journée de mobilisation depuis le début de ce conflit ».
La SNCF comptait 39 % de grévistes à midi, selon une source syndicale. C’est davantage que lors de la précédente journée de mobilisation, le 16 février, où le taux de grévistes s’établissait à 14 %.
La RATP et la SNCF ont prévu des perturbations importantes sur leurs lignes pour la deuxième journée consécutive, le mercredi 8 mars. Un tiers des trains (TGV et TER) circuleront. En région parisienne, il y aura une amélioration du trafic pour les RER et les autobus, mais le service demeurera très dégradé dans le métro.
À Tours, en plus de la grève et de la manifestation, un appel à une « journée sans consommation » a été lancé par l’Union Départementale de la CGT en Indre-et-Loire. Il semble avoir été entendu, à en juger par l’ambiance aux halles, le grand marché alimentaire de la ville, où les travées sont peu fréquentées.
À Tours, la manifestation est partie pour battre tous les records d’affluence. #greve7mars
Les stockages de gaz touchés par les grèves, mais pas à l’arrêt
L’ensemble des sites de stockages français de gaz étaient touchés par ce mouvement de grève, mais sans les mettre à l’arrêt. La CGT a fait état de 80 % de grévistes en moyenne sur les 11 sites de Storengy, filiale d’Engie.
Plusieurs sites de la chimie sont touchés par la grève mardi, certains tournent au ralenti, d’autres ont arrêté leur production, pour protester contre le projet de réforme des retraites, selon la CGT et les directions de ces groupes.
À Arkema, trois sites sont complètement à l’arrêt, à Pierre-Bénite (Rhône), Jarrie (Isère) et Saint-Auban (Alpes-de-Haute-Provence) selon la direction et la CGT. Chez d’Air Liquide, la CGT revendique le « blocage » de deux sites à Feyzin et à Saint-Priest, tous deux dans le Rhône.
Les « arrêts de production dans la chimie touchent peu le grand public, mais ils touchent les actionnaires et pour nous, le but du mouvement, c’est de toucher le capital », a assuré Emmanuel Lépine, secrétaire général de la CGT-chimie.