La France, l’Allemagne, l’Italie, la Pologne, le Royaume-Uni et l’Espagne ont exprimé ce samedi dans un communiqué commun sans précédent de leurs chefs de la diplomatie leur vive préoccupation face à la poursuite et l'aggravation de la violence dans les territoires palestiniens occupés et appelé le régime israélien à revenir sur sa décision d’approuver la construction de milliers de logements en Cisjordanie.
Les signataires du communiqué ont fermement condamné « les violences aveugles des colons israéliens contre les civils palestiniens » ajoutant que les auteurs de tous ces actes « doivent rendre des comptes et être poursuivis en justice ». Ils se sont par ailleurs dits profondément attristés par toutes ces pertes humaines.
De telles mesures [inhumaines contre les Palestiniens, NDLR] ne peuvent mener nulle part, sauf à davantage de violence, indique le texte avant de poursuivre : les responsables doivent répondre pleinement de leurs actes et faire l'objet de poursuites judiciaires. Toutes les actions unilatérales qui menacent la paix et incitent à la violence doivent cesser.
Se référant à la réunion de sécurité entre l'Autorité palestinienne et le régime sioniste sous l'égide des États-Unis, tenue le 26 février en Jordanie, à Aqaba, ils ont exhorté toutes les parties à s'abstenir de faire dérailler ce processus fragile et les ont appelées à tenir les engagements qu'elles ont pris lors de la réunion.
Fustigeant les actions illégales et anti-palestiniennes du régime sioniste en Cisjordanie ils ont indiqué qu’il ne pouvait y avoir d'autre résultat souhaitable qu'une paix juste et durable pour tous avant de réitérer également leur ferme opposition à toutes les mesures unilatérales qui compromettaient la solution à deux États, y compris l'expansion des opérations de colonisation, illégales au regard du droit international.
Ces pays européens exhortent le régime israélien à revenir sur sa récente décision d'avancer la construction de plus de 7 000 unités de construction de colonies à travers la Cisjordanie occupée et de légaliser les avant-postes de colonies.
Ce communiqué intervient dans un contexte de la montée de la violence dans le conflit israélo-palestinien suite à l'attaque des forces de l'armée sioniste contre Naplouse dans le nord de la Cisjordanie occupée.
Dimanche dernier, la ville palestinienne de Huwara a été attaquée par des colons israéliens, quelques heures après que deux jeunes colons ont été abattus alors qu'ils traversaient en voiture cette ville du nord de la Cisjordanie.
C’est dans ce contexte que le ministre des Finances du régime sioniste et chef du parti d'extrême droite du sionisme religieux a évoqué son soutien, dans un discours raciste, aux attaques généralisées des colons juifs contre les Palestiniens dans la région de Hawara au sud de Naplouse le 26 février et exigé que la région de Huwara soit rayée de la carte du monde.
À cet égard, le Premier ministre de l'Autorité palestinienne, Mohammad Ashtiyeh, a qualifié de terroristes et de racistes les déclarations du ministre des Finances du régime sioniste ajoutant que ces propos suffiraient à elles seules à être soumises à la Cour pénale internationale.