Alors que la nouvelle saison de Formule 1 commence demain, 5 mars 2023 à Bahreïn, le Grand Prix semble avoir plus que jamais pris une tournure politique. Le site Web Manama Post revient sur le sujet faisant référence à la détérioration de la situation des défenseurs des droits de l'homme à Bahreïn, dont des arrestations arbitraires parmi les militants.
Manama Post, revient sur le cas particulier d'Abdulhadi Al-Khawaja, arrêté brutalement à son domicile en 2011, après avoir participé aux manifestations populaires pacifiques au Bahreïn. Il a par la suite été soumis à des tortures et condamné simplement pour avoir défendu les droits de l'homme dans le pays.
L'Organisation internationale, Amnistie internationale a une fois de plus appelé les autorités bahreïnies à libérer sans délai ni condition Abdulhadi Al-Khawaja, militant des droits de l'Homme en détention, et a lancé une pétition en faveur de sa libération et de l'annulation des peines prononcées contre lui, selon Manama Post.
L'activiste bahreïni qui aujourd'hui a 61 ans, a été condamné le 22 juin 2011 ainsi que huit autres militants à la réclusion à perpétuité pour ses activités en faveur des droits de l'homme au Bahreïn.
Plusieurs organisations internationales de défense des droits de l'homme ont envoyé une lettre conjointe à l'instance dirigeante du sport automobile, la Fédération internationale de l'automobile (FIA), exprimant leurs graves préoccupations concernant le rôle des courses de Formule 1 dans le blanchiment des dossiers des droits de l'homme à Bahreïn. Dans la lettre, les organisations ont fait référence aux violations et aux traitements inhumains auxquels sont soumis les défenseurs des droits de l'homme et les militants détenus dans les prisons de Bahreïn.
Dans un communiqué, Amnistie internationale a précédemment fait état des préoccupations concernant l'état de santé d'Al-Khawaja qui risque fort de perdre la vue faute de soins médicaux.
Cette organisation, qui confirme les atteintes aux droits de l'homme commises par le Bahreïn, qui pratique la torture et les mauvais traitements à l'encontre des détenus politiques à l'issue de procès inéquitables, et prive ses citoyens de leur liberté d'opinion et d'expression, au mépris des chartes et des lois internationales, considère que les courses de Formule 1 organisées au Bahreïn sont un procédé de blanchiment sportif destiné à masquer l'image ternie des autorités bahreïnies, qui commettent ainsi des violations des droits de l'homme.
Pour sa part Lynn Maalouf, directrice adjointe du bureau régional pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord d'Amnesty International, s’est dite profondément préoccupée par la santé d'Abdulhadi al-Khawaja, dont la fille dit qu'il est privé de traitement médical pour la cataracte, dont il souffre, une maladie qui peut conduire à la cécité, à la suite des blessures qu'il a subies lorsqu'il a été torturé en 2011.
« Voici la manifestation ultime de la cruauté des autorités bahreïnies, qui ont un record en matière de négligence médicale envers les prisonniers ». Les soins de santé dans le système carcéral bahreïni sont régulièrement entachés de refus de soins médicaux, de retards et d'exercice arbitraire du pouvoir, ce qui, dans certains cas, équivaut à des mauvais traitements délibérés », a-t-elle déclaré.
La famille de Al-Khawaja, a lancé un appel urgent pour le sauver après que son état de santé se soit détérioré.
Des milliers de personnes ont été tuées ou blessées lors du soulèvement populaire à Bahreïn entamé le 14 février 2011 dans le but de faire régner la justice, d'instaurer un gouvernement élu et d'éliminer la discrimination. Depuis, le régime des Al-Khalifa a également arrêté et torturé des milliers de Bahreïnis et privé des centaines d'autres de leur citoyenneté.
La Formule 1 avait été décrite par les Bahreïnis comme un événement sanglant ; ceux-ci ont par ailleurs dénoncé l'implication directe du régime des Al-Khalifa dans l'organisation de ces compétitions.