Dans un discours prononcé lors de la réunion du Conseil de sécurité sur la Syrie mardi 28 février, l’ambassadeur et représentant permanent de la République islamique d'Iran auprès des Nations unies, Amir Saeed Iravani, a déclaré que le récent tremblement de terre dévastateur en Syrie avait aggravé la situation humanitaire dans le pays. Les infrastructures et les services publics ont été endommagés au point que la population peinent à subvenir à ses besoins de base.
Plus de 50 000 personnes sont mortes en Turquie et en Syrie dans le séisme du 6 février. « Vu la détérioration de la situation humanitaire, l'aide humanitaire doit être augmentée et fournie sans aucune discrimination, sans politisation ni conditions », a-t-il souligné.
« Afin de répondre plus efficacement à la crise humanitaire actuelle en Syrie, la communauté internationale doit se concentrer sur la levée des sanctions unilatérales inhumaines », a ajouté Amir Saeed Iravani.
La Syrie fait l’objet de sanctions américaines depuis 1979. En août 2011, les États-Unis ont mis en place un embargo sur le secteur pétrolier et gelé les actifs financiers d’un certain nombre de personnalités et celles de l’État lui-même, ainsi qu’une série de mesures ayant un large impact sur la population syrienne et le prix des denrées de première nécessité et produits médicaux. En septembre 2011, l’UE a adopté à son tour un embargo contre le secteur pétrolier syrien.
Washington a adopté en 2019 la loi César qui cible tout individu et toute entreprise ayant participé directement ou indirectement aux efforts de reconstruction de la Syrie.
« Ces mesures coercitives unilatérales, qui sont une violation flagrante des lois internationales et de la Charte des Nations Unies, empêchent le peuple syrien de répondre à ses besoins essentiels et limitent le pouvoir des institutions gouvernementales. Par conséquent, il ne suffit pas d'exprimer sa solidarité sans prendre de mesures adéquates. Nous exigeons l'abrogation immédiate, complète et inconditionnelle de ces sanctions », a indiqué M. Iravani.
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Critiqués par la communauté internationale, les États-Unis ont décidé le 10 février d'émettre une dérogation temporaire aux sanctions pour permettre aux fonds de secours du tremblement de terre d'atteindre la Syrie.
M. Iravani a cependant affirmé que les récentes exemptions sur les aides humanitaires ne sont pas suffisantes et qu’elles ne sont qu'une tentative de susciter l'inquiétude. Il a également condamné la poursuite du pillage des ressources naturelles de la Syrie, principalement le pétrole et le gaz. « Le pillage des ressources naturelles de la Syrie par les forces étrangères, qui a entraîné de graves pénuries de carburant et aggravé les conditions humanitaires, doit cesser » a-t-il précisé.
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Il a évoqué les statistiques officielles fournies par le gouvernement syrien disant que de tels « actes criminels » avaient entraîné le vol de plus de 100 milliards de dollars de ressources et de richesses nationales syriennes.
En allusion aux efforts visant à rétablir la paix en Syrie, il a indiqué : « Dans le cadre du processus d'Astana, la République islamique d'Iran et ses partenaires poursuivent les efforts pour parvenir à une paix durable en Syrie. »
Depuis 2017, la capitale kazakhe accueille de nombreux cycles de pourparlers entre le gouvernement syrien et l'opposition, sous l'égide de trois pays garants du processus d’Astana à savoir la Russie, la Turquie et l'Iran.
L’envoyé iranien a condamné les dernières attaques du régime israélien contre la Syrie qui visaient un immeuble résidentiel dans une zone densément peuplée de Damas, le 19 février.
C'est une « attaque odieuse » qui fonctionne comme « une grave menace pour la paix et la stabilité régionales », a-t-il estimé, appelant la communauté internationale à contraindre le régime israélien à cesser ses violations de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de la Syrie.
Au moins cinq personnes, dont un soldat, ont été tuées et 15 autres blessées dans les frappes de l'aviation israélienne. De nombreux blessés sont dans un état critique et de nombreuses maisons à Damas et dans sa campagne ont été endommagées.