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Zoom Afrique du 14 février 2023

Zoom Afrique du 14 février 2023

Les titres de la rédaction :

  • Le Soudan du Sud abandonne le dollar américain au profit de la monnaie locale
  • La production pétrolière du Ghana connaîtra une légère augmentation, d’ici l’année prochaine
  • Le Botswana menace de rompre son partenariat sur les diamants avec De Beers
  • Kenya : démarrage effectif de la phase 1 du projet Nairobi Railways City

Les analyses de la rédaction :

1. France-Marvel : « soldats français pilleurs de ressources » 

Le film de Marvel, Black Panther II, est un grand blockbuster, même s’il n’a pas eu autant de visibilité que le premier volet avec le regretté Chadwick Boseman. Cependant, ce succès n’a pas été apprécié par tout le monde. Les autorités françaises ont dénoncé l’image des soldats français dans le film ; ces derniers ont été présentés comme des pilleurs de ressources et ont tenté de voler le vibranium, un métal imaginaire du Wakanda, un pays africain tout aussi imaginaire. Cette représentation est malvenue pour la France, qui est actuellement accusée de pillages de ressources en Afrique et d’exploiter le continent. 

Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a fermement condamné cette « représentation mensongère et trompeuse des forces armées françaises ». Il a rendu hommage aux 58 soldats français qui sont morts en défendant le Mali à la demande de Bamako face aux groupes terroristes. Le ministère admet la liberté d’une œuvre artistique et ne réclame ni le retrait ni la censure du film. Cependant, il ne peut y avoir selon lui, « de révisionnisme sur l’action récente de la France au Mali ». La France est intervenue à la demande du pays pour lutter contre les groupes armés terroristes, ce qui est très différent de l’histoire racontée dans le film d’une armée française qui vient piller ses ressources naturelles a-t-il ajouté. Revenons tout de même sur ce point, car les Autorités françaises n’arrêtent pas de répéter ce même discours. 

À l’époque, François Hollande avait dit que « c’est à la communauté internationale d’intervenir », mais… la France est intervenue SEULE en « forçant la main » de la Présidence du Mali pour un intérêt UNIQUE non déclaré réellement. 

La protection des mines d’uranium de AREVA au sud du Niger, très proches du Mali. 

Hélène LE GAL, la conseillère diplomatique Afrique à l’Élysée et Laurent BIGOT, le sous-directeur de la cellule Afrique de l’Ouest au ministère des Affaires étrangères avait donné une drôle de « vérité » en indiquant que la France est intervenue sur demande du Président Malien TRAORE… or la France a demandé au Mali de suivre les directives françaises… en définitive. Là, cela sent le style colonial à plein nez ! 

Laurent BIGOT dit : « On leur (!) donne les termes de la lettre qui nous conviendraient et on échange avec les autorités maliennes qui nous refont une lettre dans la même journée où le Mali demande (!) officiellement le soutien militaire de la France »… au lieu du soutien aérien suggéré au départ par le Président malien. 

En gros, le président malien doit se taire et obéir aux ordres de la France. 

Et François Hollande et beaucoup d’autres oligarques français répètent constamment que c’est « le Mali qui a demandé une aide à la France ».  

Pour rappel, la France se trouve en difficulté en Afrique de l’Ouest après avoir été priée de partir du Mali et du Burkina Faso. Le pays tente de réorganiser son dispositif dans la région, mais ne veut pas non plus couper totalement sa mainmise dans ces pays d’Afrique. La France jouit d’une mauvaise réputation due à ses nombreuses exactions après les indépendances : nombreux coups d’État, envoi de mercenaires barbouze, soutien à des régimes autoritaires ou non élus, etc.

2. Éthiopie : le président Afwerki dénonce l’implication US dans la guerre contre le TPLF 

Dans une rare interview, concernant la guerre de deux ans dans la région du nord de l’Éthiopie, le président érythréen Isaias Afwerki, a déclaré que l’accord de paix signé entre le gouvernement éthiopien et les autorités tigréennes à Pretoria, en Afrique du Sud, en novembre de l’année dernière pour mettre fin à la guerre dévastatrice a été mis en place par les États-Unis pour empêcher les éléments du TPLF de perdre sur le champ de bataille. 

Dans une interview exclusive avec une chaîne publique, diffusée le 12 février pendant plus de 90 minutes, le président Afwerki a accusé les États-Unis de soutenir les terroristes du TPLF depuis le début de la guerre. 

En outre, il a déclaré que l’Érythrée « est entrée dans la guerre du troisième tour à l’unisson avec l’Éthiopie ayant des expériences acquises au cours de la première et de la deuxième phase de la guerre... mettant de côté la question de la souveraineté ». Malgré sa mention de « souveraineté » seulement lors du troisième round de la guerre qui a éclaté le 24 août 2022, les troupes érythréennes ont commencé à combattre aux côtés de l’armée éthiopienne et des milices alliées de la région voisine d’Amhara contre les éléments terroristes. 

Commentant davantage l’accord de paix signé entre le gouvernement fédéral et les autorités tigréennes, le président a fait remarquer : « ils [les dirigeants du TPLF] ont voyagé de Mekele à Djibouti à bord d’un avion américain, puis de Djibouti à Pretoria où ils ont reçu un papier à signer. Tout a été fait par Washington. Obasanjo, Uhuru, l’Union africaine étaient tous des chaperons », a déclaré le président, ajoutant que « le document a été préparé et leur a été remis par Washington ». 

Il a déclaré que la guerre avait commencé par le « TPLF et leurs maîtres à Washington » et était « entrée dans une nouvelle phase pour mettre en péril notamment la paix entre l’Éthiopie et l’Érythrée lorsqu’ils ont attaqué l’Érythrée avec des missiles, conformément à la demande de leur maître Washington ». 

« Les dirigeants du TPLF ne connaissaient pas leurs capacités. Washington les a instruits et les agite. Le mauvais calcul de Washington est ce qui a renforcé la confiance du TPLF [pour déclencher la guerre] », a-t-il ajouté. 

« Nous sommes entrés dans la guerre en réponse à la propagande belliqueuse. Nos pays, nos terres, nos peuples et notre région avaient besoin de paix. 

Il a également déclaré que des centaines de milliers de personnes sont mortes dans le conflit et que “les dégâts étaient visibles par le monde entier”. Ce qui a reflété les atrocités du TPLF dans cette guerre. 

Les organisations de défense des droits de l’homme documentent depuis longtemps les atrocités commises contre les civils tigréens, notamment la Commission éthiopienne des droits de l’homme (EHRC), soutenue par l’État, qui a signalé les graves violations des droits de l’homme et les attaques contre des civils dans la ville historique et religieuse d’Axoum. 

Amnesty a rapporté qu’en septembre 2022, les forces érythréennes avaient tué de manière extrajudiciaire au moins 40 personnes dans la ville de Sheraro, dans la zone nord-ouest de la région du Tigré. 

Les États-Unis ont demandé le retrait des troupes érythréennes de la région jusqu’à récemment, lorsque l’ambassadrice américaine au Conseil de sécurité des Nations unies (CSNU), Linda Thomas Greenfield, a déclaré que les États-Unis savaient que les troupes érythréennes étaient revenues à la frontière et qu’on leur avait demandé partir. 

Mais le président a déclaré qu’au lieu de mettre en œuvre l’accord, le TPLF était occupé à faire campagne sur divers agendas. “Les accusations contre l’Érythrée selon lesquelles elle ne s’est pas retirée [du Tigré], que ses troupes ont tué des gens, etc., sont une atteinte à la mise en œuvre de l’accord de paix”, a déclaré le président, ajoutant que “ce sont les actes de Washington pour entraver la mise en œuvre de l’accord et donner la chance à une autre vague de violence d’émerger, c’est un effort pour gagner plus de temps. 

Il a décrit la guerre alliée de son gouvernement et du gouvernement fédéral éthiopien contre les éléments du TPLF comme une source ‘d’expérience et de leçon significatives pour assurer la paix’ dans la région, mais a déclaré également qu’il est impossible de dire que la guerre est finie. ‘Le TPLF et Washington sont des fabricants de guerres et ils ne peuvent pas sortir de leurs habitudes en un claquement de doigts’. 

3. Mali : la France a utilisé des armes à l’uranium ‘appauvri’ 

L’armée française ne dément pas avoir utilisé au Mali des obus-flèches à l’uranium appauvri. Celui-ci est un déchet radioactif recyclé. Son usage militaire conduit à une contamination des zones impactées. 

Selon Thierry Lamireau, réalisateur du film ‘Uranium en limousin’ et également enseignant en Haute-Savoie, la France, les États-Unis et quelques autres utilisent, lors de conflits (à travers par exemple les interventions de l’OTAN, les mandats de l’ONU ou en nom propre des pays) divers, des armes dites ‘munitions flèches’ à l’uranium ‘appauvri’. 

Certains aéronefs (avions de chasse, hélicoptères d’attaque, certains blindés) ont ainsi envoyé ces armes sur les sols de l’ex-Yougoslavie, en Bosnie, en Serbie, au Kosovo, en Afghanistan, en Irak, en Libye, au Liban, etc. 

Au Mali, la France a décidé d’envoyer, entre autres, des Mirage 2000, des Rafale, des hélicoptères Tigre et certains blindés. Pour une destruction plus rapide et ‘efficace’, ces appareils utilisaient les ‘munitions flèches’ à l’uranium ‘appauvri’. 

Bizarrement, les médias ne peuvent témoigner des actions de l’armée française notamment dans le nord du Mali. L’une des raisons de cette ‘omerta’ est très certainement l’utilisation des armes à l’uranium ‘appauvri’ par les aéronefs français. Ainsi, l’utilisation d’armes nucléaires s’est banalisée dans l’indifférence générale. 

L’uranium métal inclus dans le pénétrateur de ces armes est, si l’on peut dire, l’arbalète des temps modernes. L’uranium ‘appauvri’ est plus dense que le plomb et, de ce fait, au lieu de traverser un char en traverse deux ou pénètre dans des bâtiments en béton à des profondeurs encore plus importantes. 
Environ 50 pays, dont la France, détiennent ou fabriquent (et peuvent donc utiliser) des munitions contenant de l’uranium ‘appauvri’. 
Ces pays affirment que ‘l’utilisation de ces munitions se justifie sur un plan militaire, car elles sont plus ‘efficaces’ que celles au tungstène (l’autre option principale) pour pénétrer dans les blindages ou le béton ». 

Ajoutons que l’uranium ‘appauvri’ coûte moins cher que le tungstène et qu’il est plus largement disponible. 

En outre, la densité et la vitesse de ces armes permettent aux pilotes qui les lancent de se trouver plus loin de la cible lorsqu’ils tirent, ce qui accroît leur sécurité pour une étude de l’intérêt militaire de l’uranium appauvri. 

L’entrée brutale dans la cible entraîne une surpression terrible capable de faire sauter une tourelle de char comme un bouchon de champagne. De plus, la vitesse et le contact entre les deux matériaux (celui de l’arme et de la cible) dégagent une énorme chaleur de rayonnement dont l’effet destructeur s’ajoute aux précédents. 

Enfin, l’uranium est un matériau pyrophorique, c’est-à-dire qu’il prend feu dans l’air. L’uranium s’oxyde si vite qu’il prend feu en libérant in situ différentes particules radioactives ET chimiques. 

Les pays voisins des régions bombardées n’ont pas été épargnés par les retombées de particules radioactives et chimiques… comme le Koweït, l’Arabie saoudite, l’Iran, des régions d’Albanie, de Macédoine, de Grèce, du Pakistan, pour ne citer qu’eux. 

Il y a donc une pollution des sols, des eaux et de l’air pour plusieurs milliards d’années et cela provoque des problèmes importants de morbidité (nombreuses maladies induites), de mortalité et d’apparition de malformations congénitales monstrueuses puisque l’ADN est touché… Il y a, de ce fait, une transmission aux générations suivantes. 

L’Agence Internationale de l’Énergie atomique prévoit d’ailleurs un excès d’un demi-million de morts rien que pour l’Irak ! 

L’utilisation de ces armes à l’uranium ‘appauvri’ est donc un crime contre l’humanité ! 

Il y a, malheureusement, pire que la folie fanatique d’un terroriste… il y a la folie meurtrière des États comme la France et bien d’autres. 

Paris a décidé d’engager les forces françaises dans un conflit au Mali en utilisant des aéronefs qui ‘consomment’ des munitions flèches à l’uranium ‘appauvri’. 

Quel serait l’engagement du gouvernement français concernant ce grave problème dans une période où la France fait partie des pays qui prônent les droits de l’homme, mais également la défense de l’environnement ? Un danger bien plus important que celui d’un groupe terroriste puisqu’il concerne directement tout un pays souverain et toute une population.

Depuis la reconquête de la souveraineté du Mali, les dossiers des exactions de la France sortent. Et visiblement, ce n’est qu’un début.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV