Dans une lettre ouverte publiée par le JDD, plusieurs élus de gauche font sept propositions à « déployer en urgence sur l’ensemble du territoire national » pour l'accompagnement des familles sans-abris.
Présenté mercredi, le dernier rapport de la Fondation Abbé Pierre fait état d’une hausse préoccupante du nombre de personnes fragilisées susceptibles de tomber dans la grande exclusion, notamment des familles.
Dans ce contexte, 20 maires de grandes villes et des associations formulent, dans « le JDD », des propositions communes. Mais la première urgence est de sortir de la rue des enfants, parfois scolarisés, et des femmes qui se demandent chaque jour où elles vont dormir le soir même. Dans leur lettre à l’adresse du gouvernement, ils disent : « Enfants vivant dans l’incertitude quotidienne de l’accès à une place hébergement, personnes sans abri, familles trouvant refuge dans des voitures, les urgences hospitalières ou des halls d’immeubles, recrudescence de la précarité alimentaire… nous ne nous résignons pas face à la détresse sociale que nous constatons chaque jour. »
« Cet hiver est particulièrement préoccupant car il conjugue plusieurs facteurs de fragilisation de personnes d’ores et déjà en situation de grande vulnérabilité : crises sociale, et climatique, guerre aux portes de l’Europe et ses conséquences sur le coût de l’énergie et des denrées alimentaires, rythme soutenu des arrivées de personnes en danger dans leur pays d’origine venant chercher refuge en France, saturation du dispositif d’hébergement d’urgence », précisent les maires français dans la lettre.
Outre la maire de Paris, Martine Aubry, l'une des figures célèbres du Parti socialiste, la maire de Lille, Nathalie Appéré, la maire de Rennes, Johanna Rolland, le maire de Nantes, Nicolas Mayer-Rossignol, le maire de Rouen, ainsi que les maires des partis verts et écologistes comme Jeanne Barseghian, la maire de Strasbourg, Grégory Doucet, le maire de Lyon, Pierre Hurmic, le maire de Bordeaux, et Eric Puel, le maire de Grenoble, ont été parmi les 22 communes qui ont signé cette lettre en présentant 7 propositions au président Macron pour résoudre le problème.
Ils ont par ailleurs demandé à Macron d’ « adopter une loi de programmation et de planification des places d’hébergement permettant le développement de solutions adaptées à tous les publics, à la hauteur des besoins, dans une logique de solidarité territoriale, grâce à des objectifs chiffrés par territoire assortis d’un mécanisme d’accompagnement financier. En cas de non atteinte des objectifs territorialisés, devront pouvoir être mobilisés les réquisitions de bâtiments vides ainsi qu’un mécanisme de pénalités financières en cas de refus manifeste de s’inscrire dans la logique de solidarité nationale ».
Les signataires de la lettre ont par ailleurs appelé le gouvernement à ouvrir des centres de premier accueil répartis sur l’ensemble du territoire pour les personnes venant chercher refuge en France. De même, ils ont apporté leur soutien à l’idée d’« Ouvrir des Etats généraux de l’aide alimentaire assis sur des diagnostics territoriaux, pour renforcer le soutien aux acteurs qui doivent répondre à l’évolution des publics, à l’augmentation continue des besoins et à la nécessité de distribuer des denrées de qualité dans un contexte de hausse du coût des matières premières et du transport. »
Le nouveau rapport de la Fondation Abbé Pierre, publié mercredi soir premier février, lève du voile sur une augmentation alarmante du nombre de personnes vulnérables, notamment des familles sans abri.
Le 28e rapport annuel de la Fondation estime à 330.000 le nombre de personnes sans domicile en France.