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L’ONU fustige la décision du cabinet israélien de vouloir étendre les licences d’armes à feu

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des policiers israéliens à Qods-Est, en janvier 2023. ©Reuters

Le Haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Volker Türk, a averti que les récentes mesures prises par le gouvernement d'occupation israélien conduiraient à « plus de violence et d'effusion de sang ».

« Je crains que les récentes mesures prises par le gouvernement israélien ne fassent qu'alimenter de nouvelles violations et abus du droit des droits de l'homme et des violations du droit international humanitaire », a déclaré Türk dans un communiqué publié par le Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l'homme à Genève, en Suisse, vendredi.

« Les plans mis en place par le gouvernement israélien pour accélérer et étendre les licences d'armes à feu, avec l'intention déclarée d'ajouter des milliers d'Israéliens porteurs d'armes à feu, associés à une rhétorique haineuse, ne peuvent que conduire à plus de violence et d'effusion de sang », a-t-il expliqué.

Le communiqué souligne que l'année écoulée a vu un nombre record de martyrs palestiniens en Cisjordanie occupée, y compris Qods-Est, par rapport aux années précédentes, alors que le Bureau des droits de l'homme des Nations unies a documenté la mort de 151 Palestiniens par l'armée d'occupation israélienne, en plus d'un garçon qui a été tué par l'armée et de deux martyrs abattus par des colons.

« Dans de nombreux cas dont les forces israéliennes sont tenues pour responsables, il existe de sérieuses inquiétudes quant à l'usage excessif de la force et aux meurtres arbitraires », a déclaré Türk.

Le communiqué indique que depuis le début de 2023, 33 Palestiniens en Cisjordanie occupée ont été tués par les forces d'occupation israéliennes, et deux Palestiniens ont été tués par des colons.

« Déjà cette année, nous avons vu plus d'effusions de sang et plus de destructions », a ajouté Türk.

La déclaration fait référence aux mesures annoncées par les autorités d'occupation le 29 janvier, consistant à sceller les habitations appartenant aux familles de Palestiniens soupçonnés par les autorités israéliennes d'avoir mené des opérations à Qods-Est occupée, ou encore à expulser des familles entières de chez elles. Il s'agit également de retirer aux Palestiniens leurs droits de citoyenneté, de résidence et de sécurité sociale, mais aussi de précipiter la démolition de leurs habitations sous prétexte de manque de licence de construction.

Türk a souligné que si Israël mettait en œuvre ces mesures, cela pourrait équivaloir à une punition collective, expliquant que « les mesures de punition collective, y compris les expulsions forcées et les démolitions de maisons, sont expressément interdites par le droit international humanitaire et sont contraires aux dispositions du droit international des droits de l'homme ».

Le Haut-commissaire a appelé à « des mesures urgentes pour désamorcer les tensions, surtout en veillant à ce que les meurtres et les blessés graves fassent l'objet d'enquêtes conformément aux normes internationales ».

« L'impunité s'est répandue, ce qui envoie un signal que les abus sont autorisés », a-t-il dit, soulignant que « l'obligation en vertu du droit international des droits de l'homme est d'enquêter sur les pertes de vie dans tout contexte d'application de la loi de manière fiable et efficace ».

Türk a appelé le gouvernement d'occupation israélien à « respecter pleinement le droit international des droits de l'homme, en particulier les règles régissant l'usage de la force », soulignant la nécessité de « créer des conditions propices à la recherche d'une solution politique à cette situation de longue date et intolérable ».

Cela intervient alors que le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a déclaré jeudi qu’il avait décidé de doubler les effectifs du département des licences d’armes à feu et d’étendre les heures d’ouverture du bureau afin de délivrer des milliers de licences par mois, a indiqué son bureau dans un communiqué.

Le ministre israélien a également décidé de supprimer l’obligation d’entretien pour les agents de sécurité souhaitant obtenir un permis personnel. Cela signifie que les soldats de Tsahal, les agents de police, les fonctionnaires de l’agence de sécurité intérieure du Shin Bet, les fonctionnaires de l’agence de renseignement du Mossad, les gardiens des services pénitentiaires et les pompiers n’auront plus besoin d’attendre un entretien pour obtenir leur permis.

« Cela permettra de gagner du temps et d’alléger la charge du service des entretiens, de raccourcir considérablement la procédure et de permettre la délivrance de milliers de permis de port d’armes par mois », a indiqué le communiqué.

Selon les données publiées lundi par le ministère israélien de la Sécurité nationale, 147 248 permis de port d’arme ont été délivrés, contre un maximum de 185 399 en 2009.

Il n'y a pas longtemps, les médias israéliens écrivaient que le porte-parole de la police du régime de Tel-Aviv avait annoncé que toute personne ayant un permis d’armes pouvait en porter sur soi. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV