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Zoom Afrique du 25 janvier 2023

Zoom Afrique du 25 janvier 2023

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Les titres de la rédaction :

  • Quatre secteurs offrent d’énormes opportunités aux investisseurs intéressés par la Zlecaf, selon le World Economic Forum
  • Le Bénin adopte une stratégie nationale d'intelligence artificielle
  • Côte d’Ivoire : les expéditions d’huile de palme brute ont progressé à un taux annuel de 20 % entre 2016 et 2021
  • Zimbabwe : la contribution des mineurs à petite échelle à la production d’or devrait atteindre 40 tonnes en 2023

 

Les analyses de la rédaction :

1. Burkina: la pire défaite de la France?

Il y a deux jours, le porte-parole du gouvernement burkinabè, Jean Emmanuel Ouédraogo, a indiqué que le départ des troupes françaises ne laissera aucun vide, dans la lutte contre le terrorisme. « Le départ de l’armée française ne va pas laisser un vide. Le seul vide qui puisse être laissé dans cette guerre contre le terrorisme, c’est le vide que les Burkinabè auront eux-mêmes laissé », a assuré le ministre de la Communication qui a fait écho là à un radical changement de vision et de perception en cours au Sahel; changement qui relève d'un séisme au cœur de l'édifice colonial français en Afrique. A vrai dire aussi bien au Mali qu'au Burkina ou encore au Niger et au Tchad les populations entières sont désormais convaincues que le plus grand tort c'est l'Afrique qui se l'est fait en laissant à l'Occident ou à n'importe quelle autre partie d'agir ou de décider à sa place de s'occuper des choix stratégiques qui reviennent à elle et à elle seule.

Désormais, les Burkinabè eux-mêmes sont debout et ils feront en sorte de gagner la guerre contre le terrorisme, a dit le responsable dont le gouvernement a dénoncé et mis fin le 18 janvier 2023 à l’accord militaire qui liait Ouagadougou et Paris, accord qui au lieu de contrer le terrorisme l'a étendu dans tout le nord du pays. La révocation de cet accord est aussi allée de pair avec l'exigence du départ des forces françaises stationnées à Ouagadougou depuis 2015. Mais il n'y a pas que des accords militaires franco-sahéliens qui se trouvent au cœur de la polémique puisque favorisant le terrorisme. Cette guerre par procuration parfaitement hybride que mène l'Occident depuis une décennie contre le Sahel à l'aide de ses agents daechistes et qaidistes a tout un volet médiatique. Et le nouveau dans ce radical changement de vision qui s'est produit au Sahel c'est que ce volet médiatique n'est plus ignoré. Ainsi, les autorités maliennes et burkinabés ont placé au cœur des médias un autre front de guerre contre le terrorisme et ses sponsors.   

Le correspondant de la chaîne française d’information en continu, France24, à Ouagadougou Bangaly Touré est appelé à répondre à une convocation au Conseil Supérieur de la Communication (CSC) pour s’expliquer sur le traitement d’une information concernant le Burkina Faso.

Il est reproché à la chaîne française son traitement de l’information sur l’enlèvement des femmes à Arbinda, dans le Sahel burkinabè un traitement teinté de mensonge et de partialité et visant à remettre en cause à la fois l'autorité de l'État et l'armée burkinabé

Bien avant cette convocation de France24, RFI, l’autre média français très présent sur le continent africain, a été suspendu en début décembre 2022 par le gouvernement burkinabè, et ce jusqu’à nouvel ordre.

Cette radio est accusée elle aussi d’avoir fait le relais d’un message d’intimidation attribué à un chef terroriste à l’endroit des populations et d’avoir divulgué l’information mensongère selon laquelle le président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré aurait déclaré avoir été visé par une tentative de coup d’État.

En rappel, les deux chaînes françaises sont suspendues depuis le 17 mars 2022, au Mali, pays voisin du Burkina. Que se passe-t-il au juste? Après la victoire militaire, l'Afrique vise plus haut pour gagner aussi la guerre des images.

 

2-Burkina Faso : adieu la Françafrique, bonjour l’Afrique ! 

Par Mikhail Gamandiy-Egorov
 

Après plusieurs échecs du régime français en terre africaine, l’effet domino se poursuit de manière attendue. Désormais et suite aux revendications populaires, c’est au tour des autorités du Burkina Faso d’officialiser la demande de départ des troupes françaises du sol national. Le système néocolonial de la Françafrique semble définitivement en chute finale.   
 
Suite à l’annonce par les autorités burkinabè de l’exigence pour les troupes françaises se trouvant au Burkina Faso de quitter le pays dans un délai d’un mois – le président hexagonal Macron avait demandé des « clarifications ». Des clarifications désormais obtenues : le gouvernement du Burkina Faso confirme avoir demandé le retrait des troupes françaises.   
 
La confirmation est venue du porte-parole du gouvernement – Jean-Emmanuel Ouedraogo, dans une interview à la Radio-Télévision du Burkina (RTB). Si pour le moment, il ne s’agit pas d’une rupture diplomatique entre Ouagadougou et Paris, la page du partenariat militaire se termine bel et bien. Et ce de manière parfaitement logique et attendue, aussi bien par la société civile burkinabè, que par de nombreux autres citoyens africains.   
 
En effet, et comme nous l’avions déjà plusieurs fois abordé – les mobilisations populaires souverainistes, le panafricanisme et la réalité multipolaire internationale ont complètement mis à mal la présence des nostalgiques de l’unipolarité sur le sol africain, ainsi que l’interférence fortement néfaste de ces derniers dans les affaires des États de l’Afrique. Et après la Centrafrique, le Mali, ou encore l’Éthiopie – il est devenu évident que les schémas néocolonialistes mis en place par les régimes occidentaux sur le continent africain – n’avaient plus du tout leur place.   
 
Comme nous l’avions également souligné précédemment, lesdits régimes atlantistes se retrouvent de facto impuissants face aux millions de citoyens de pays africains mobilisés et qui comprennent parfaitement les événements en cours à l’échelle régionale, continentale et internationale. Et l’effet domino que nous avions également plusieurs fois abordé – est toujours et plus que jamais d’actualité. Et fort certainement ne fera que se poursuivre.   
 
Pendant ce temps, il est évident qu’au lieu de changer de mentalité et devenir des acteurs constructifs du monde multipolaire et du destin commun de l’humanité – pour reprendre la notion du leadership chinois – l’establishment occidental maintient une approche arrogante, méprisante et condescendante vis-à-vis des États et peuples africains. Et plus généralement – vis-à-vis de tous les peuples non occidentaux, et surtout ceux qui ne partagent pas leurs fameuses pseudo-valeurs, certainement occidentales, mais aucunement universelles.   
 
Bien qu’il soit vrai aussi que tout en maintenant une approche arrogante propre à l’Occident depuis des siècles déjà – les derniers événements à l’échelle internationale – démontrent que le petit monde occidental se rend tout de même compte qu’il est loin, très loin, de pouvoir compter sur un large soutien à l’échelle de l’écrasante majorité de l’humanité.   
 
Dans cette perspective, le pays de Thomas Sankara fait clairement le choix d’une rupture avec le régime hexagonal et les réseaux françafricains. Des réseaux qui tout en continuant à accuser la Russie, la Chine, la Turquie et d’autres puissances non-occidentales de leurs propres échecs abordés tellement de fois, refusent surtout à se regarder de manière un minimum objectif dans le miroir.   
 
Dans tous les cas – le Burkina Faso semble désormais définitivement faire le choix de l’orientation panafricaniste et pro-multipolaire. Tout en disant adieu à un système qui n’a plus du tout sa place dans le monde contemporain. Et ce – ni en Afrique, ni ailleurs.    

 

3. Cameroun: le Canada se prend un mur ! 

Quand le Canada décide de s'auto-proclamer décideur dans les affaires internes du Cameroun, il est clair qu'il allait se heurter à un mur. 

La ministre des Affaires étrangères canadienne Mélanie Joly avait annoncé récemment que le Canada va coordonner un processus en vue de parvenir à une résolution globale, pacifique et politique du conflit du NOSO. 
Plusieurs rencontres ont déjà eu lieu au Canada entre les représentants de l'État camerounais et surtout avec les mouvements sécessionnistes.   
 
À la suite du gouvernement canadien, plusieurs mouvements rebelles séparatistes défendant la cause de la sécession ont confirmé officiellement l'information. Le gouvernement camerounais n'avait pas encore donné sa version des faits. C'est maintenant chose faite.

Le gouvernement camerounais a démenti avoir mandaté le Canada pour des pourparlers avec les mouvements séparatistes pour un retour de la paix dans les régions anglophones.

Le gouvernement canadien n'a rien compris. Vendredi, le gouvernement canadien par la voix de son ministre des affaires étrangères, Mélanie Joly a annoncé un accord entre Yaoundé et des mouvements rebelles séparatistes pour une issue favorable à la guerre dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.   
 
Trois jours après cette déclaration accueillie avec ferveur et enthousiasme par les rebelles et au sein de la communauté internationale, le gouvernement camerounais a démenti avoir mandaté Ottawa pour une telle initiative. « Le Cameroun n’a confié à aucun pays étranger ou organisation extérieure un rôle de médiateur ou de facilitateur pour régler la crise » anglophone, a assuré le ministre René Sadi. 
 
Une douche froide pour la communauté internationale et tous ceux se mobilisent pour tenter d’officialiser la présence et l’existence des groupes rebelles au Cameroun sur la scène internationale.  

Le diplomate américain Tibor Nagy, qui s'occupe du renforcement des rebelles au Cameroun, l'a également mal pris.   
 
« Le gouvernement camerounais dément avoir autorisé la médiation canadienne dans la crise Ambazonienne, décevant mais pas surprenant. Montre la scission dans le régime de Biya et indique le positionnement des parties pour le gouvernement post-Biya. Triste indication également qu’aucun changement volontaire de régime n’est probable sans une énorme pression », a menacé l’ancien sous-secrétaire américain aux affaires africaines. Ce n'est pas la première fois qu'il menace directement le Cameroun.

Le Cameroun est un pays souverain qui n'a pas besoin que des pays tiers lui dictent la manière dont il doit gérer la crise avec les rebelles. Si les Tibor Nagy et compagnie cessent de renforcer les rebelles, cette crise aurait été réglée depuis bien longtemps. Le but de Washington c'est bien la scission du Cameroun mais ce n'est pas le but des Camerounais. Le pays ne fait qu'un et est indivisible. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV