Le président du Parlement iranien, Mohammad Baqer Qalibaf, a déclaré que le corps législatif était prêt à contrer de manière décisive la décision du Parlement européen d'inscrire le Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI) sur sa liste noire de groupes terroristes.
Le président du Majlis iranien a annoncé ce samedi 21 janvier après une réunion avec le commandant en chef du CGRI Hossein Salami que si le Parlement européen entend fermer "la fenêtre de la logique" et défendre le terrorisme, la République islamique se tient prête à réagir fermement. S'ils veulent porter atteinte au Corps des gardiens de la Révolution islamique, le Majlis sera prêt à riposter, a déclaré Qalibaf
« Les ennemis n'ont pas une compréhension précise de notre nation et du CGRI, et plus précisément ils n'ont aucune connaissance concernant la relation entre la nation [iranienne] et le CGRI », a-t-il ajouté.
Ils pensent que le Corps des gardiens de la Révolution islamique est une force militaire comme les leurs, mais ils devraient savoir que le CGRI et les bassidjis émanent du peuple et de la nation, a-t-il souligné.
Le haut parlementaire iranien a exhorté les Européens à corriger leur erreur de calcul vis-à-vis du CGRI. L'Occident a soutenu et équipé le groupe terroriste Daech, mais c'est le CGRI qui a combattu le terrorisme et mis fin à la présence des terroristes de Daech dans la région, a déclaré Qalibaf.
Il a noté que les pays européens soutenaient désormais le groupuscule terroriste anti-iranien mieux connu sous le nom d'Organisation Mujahedin-e-Khalq (OMK) qui a assassiné quelque 17 000 Iraniens innocents.
Cette mesure destructrice de l'UE intervient alors que les services de renseignement iraniens ont trouvé des empreintes d'agences d'espionnage américaines et occidentales lors de récentes émeutes violentes en Iran qui ont coûté la vie à des dizaines de personnes et aux forces de sécurité.
Le Parlement européen a adopté mercredi un amendement qui a été ajouté à un rapport annuel sur la politique étrangère, appelant l'UE et ses États membres à inscrire le CGRI sur leur liste noire des groupes terroristes pour violations présumées des droits de l'homme lors des récentes émeutes en Iran. Il a également adopté une autre résolution jeudi, appelant à davantage de sanctions contre les individus et entités iraniens.
Cette décision a été fermement condamnée par le gouvernement et les forces armées iraniens.
A noter que le Parlement iranien a adopté une loi en avril 2019 désignant les forces américaines en Asie occidentale, connues sous le nom de Commandement central des États-Unis (CENTCOM), comme une organisation terroriste et ce, en réaction à la mesure américaine d'inscrire le CGRI sur la liste noire américaine.
C'est dans ce contexte qu'une commission du Parlement iranien réfléchit à des mesures de représailles pour contrer le Parlement européen.
La commission de la sécurité nationale et de la politique étrangère du Parlement iranien a tenu samedi une session extraordinaire pour discuter d'un plan de représailles contre la tentative du Parlement européen de qualifier le CGRI de groupe terroriste.
Abolfazl Amouei, le porte-parole du comité, a déclaré aux journalistes que des représentants du ministère iranien des Affaires étrangères, de l'état-major général des forces armées, du ministère des Renseignements et du centre de recherche du Parlement étaient présents à la session.