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Les analyses de la rédaction :
1. Mali: renforcement des Famas
Au Mali, le président de la transition, le colonel Assimi Goïta, chef de l’État, a remis, ce jeudi 19 janvier, les clefs de plusieurs nouveaux aéronefs au chef d’état-major général de l’armée de l’air. Des appareils qui vont renforcer la flotte aérienne de l’armée nationale.
Cette cérémonie s’est déroulée à l’aéroport international Président Modibo Keïta de Bamako-Senou, en présence du Premier ministre, du Président du Conseil national de Transition (CNT), du Ministre de la Défense et des Anciens Combattants, des Chefs d’État-Major et Directeurs de services des Armées, ainsi que de plusieurs partenaires du pays, notamment l’Ambassadeur de la Fédération de la Russie en République du Mali.
Ces nouvelles acquisitions, de conception russe, se composent d’avions de chasse et d’appui feu de type Soukoï 25, d’avions d’attaque et d’entrainement avancé de type Albatros L39, d’hélicoptères de manœuvre MI8. Des aéronefs adaptés aux réalités géographiques et à la rigueur climatiques du Mali, selon le Général de brigade Alou Boï Diarra, Chef d’État-major général de l’Armée de l’air, qui s’est dit être « le plus heureux des chefs d’État-Major ».
Selon ses précisions, durant ces deux dernières années, les forces armées ont connu une dynamique de renforcement, de modernisation et d’équipements. Ces efforts de reconstruction ont été soutenus par les autorités maliennes, qui en ont fait une priorité nationale, a-t-il ajouté.
Ces équipements viennent soutenir la montée en puissance de l’armée malienne de façon générale. Le Ministre de la Défense et des Anciens Combattants, Colonel Sadio Camara, a expliqué dans son allocution au cours de cette cérémonie que l’accession d’un pays à la souveraineté « est un long processus dont le but final est de permettre à l’État d’assurer, en autonomie, les besoins essentiels de l’ensemble de ses citoyennes et citoyens ».
C’est une priorité pour chaque État de garantir la sécurité de sa population, a-t-il indiqué avant de souligner que « chaque génération a sa chance à saisir, et son fardeau à porter dans la vie d’une Nation ». Cette responsabilité ne fait pas peur aux autorités maliennes qui se sont engagées à mieux doter l’outil de défense. Le ministre Camara a expliqué que « la volonté de moderniser et d’équiper notre armée n’est pas uniquement liée à la crise sécuritaire », mais plutôt le souci d’assurer la sécurité de la population, qui n’est pas un luxe, mais une nécessité.
« Grâce aux efforts des autorités de la Transition et du peuple malien, les Forces de Défense et de Sécurité du Mali, de nouveau debout et autonomes, inspirent désormais le respect, et présentent une image positive du Mali à tous les partenaires, n’en déplaise aux nostalgiques d’un ordre révolu, qui voudraient que cette vaillante armée reste confinée à un rôle d’éternel assisté », s’est réjoui le ministre de la Défense et des Anciens combattants. Après la remise officielle des clefs des nouvelles acquisitions et les vols de démonstrations du L39, le Chef suprême des Armées, le Colonel Assimi Goïta, a effectué une visite statique des nouveaux aéronefs.
La célébration de la fête de l’armée sera faite comme chaque année ce 20 Janvier. L’anniversaire intervient depuis 2012 dans un contexte marqué par une crise multidimensionnelle. En 2023 encore, des observateurs estiment que les défis liés à la lutte contre le terrorisme au Mali restent grands mais l’armée malienne a enregistré de grandes avancées.
Ce vendredi (20.1.2023), les activités du 20 janvier vont démarrer avec le dépôt de gerbe de fleurs par le président de la transition. Ce sera au monument du soldat inconnu au camp du génie militaire à Bamako. Il y aura ensuite un défilé militaire et des discours prononcés par des responsables de l’armée. Une intervention du chef de l’État Colonel Assimi Goïta est également inscrite au programme.
Il faut aussi rappeler que cette célébration du 62e anniversaire de l’armée se tient quelques jours après la première célébration de la journée nationale de la souveraineté retrouvée. C’était le 14 janvier dernier.
Cette 62e célébration intervient dans un contexte où l’armée se concentre pour s’imposer sur le territoire. Elle continue de faire face à des attaques asymétriques.
À Kayes, Ségou et Bamako, des Maliens se disent fiers du dévouement de l’armée dans la sécurisation du pays. Selon eux, des résultats notoires sont visibles sur le terrain.
« En tant que jeune de Ségou, moi je ne vois pas de défaillance dans notre armée », indique un habitant de la cité des Balanzans. « Auparavant on n’était pas bien équipé, mais maintenant ça va », indique un autre. « Chez nous, ici, à Kayes, l’armée monte en puissance et on veut qu’il continue sur cette lancée », souligne une dame. Un autre habitant de la cité des rails ajoute que « même maintenant, il y a des endroits où à partir de 00h toutes les routes sont sécurisées par l’armée ». « Il travaille énormément », poursuit une ménagère.
« La différence entre l’armée d’hier et celle d’aujourd’hui, c’est la volonté et les moyens ». C’est l’avis du Lieutenant-colonel Boubou Sissoko de la gendarmerie, aujourd’hui à la retraite.
Selon lui, « les autorités et les Hommes sont décidés de se débarrasser de l’insécurité et il y a suffisamment d’Hommes sur le terrain, ça aussi, ça faisait défaut ». « A notre temps, on n’avait pas assez d’Hommes, on était en crise d’effectifs, il y avait aussi une crise de matériels et les Hommes aussi n’avait pas de moral », conclut-il.
L’armée malienne a changé de stratégie. Elle est passée de la défensive à l’offensive et de nombreux Maliens ont retrouvé l’espoir d'un recouvrement de l’intégrité du territoire national.
2. RCA: l’ONU aide les rebelles à échapper à la justice
Encore une nouvelle affaire qui apparaît accusant l’ONU de lien avec les groupes rebelles en Centrafrique.
Pendant son séjour en RCA, la MINUSCA n'a pas contribué à rétablir la paix et la stabilité dans le pays, mais a plutôt exacerbé les crises sécuritaires déjà existantes. Les casques bleus ont souvent été impliqués dans de nombreuses activités criminelles, y compris la collaboration avec des groupes armés. Un tel cas s'est produit le 13 janvier 2023, alors qu'une mission de l'ONU a transporté illégalement un dangereux criminel Moctar Younouss de Kaga Bandoro à Bangui sans en informer les autorités centrafricaines.
En effet, les forces de défense et de sécurité nationale ont mené la semaine dernière une opération dans la ville de Kaga-Bandoro pour arrêter les principaux criminels. Au cours de cette opération, un dangereux criminel nommé Moctar Younouss, ancien soldat des FACA du 4e bataillon d'infanterie territoriale (BIT 4), qui avait fait défection en 2014 pour rejoindre le groupe armé MPC sous la direction de son chef Al-Katim, s'est échappé.
Selon une source, la fuite de ce criminel a été planifiée par la MINUSCA, qui l'a ensuite fait passer à bord d'un avion portant le numéro d'immatriculation UNO-303P/LET410. Le criminel a été transporté par la MINUSCA de Kaga Bandoro à Bangui sans en avertir les autorités centrafricaines ce qui contredit le mandat de la mission de l'ONU.
Malheureusement pour la MINUSCA, habituée à déstabiliser la RCA, ce criminel, recherché par la justice, a été arrêté par la police centrafricaine dès son arrivée à Bangui. Selon la police, le nom de Moctar Yunus ne figurait pas sur la liste après vérification de la liste des passagers enregistrés dans l'avion à bord duquel il se trouvait.
Ainsi, la MINUSCA aide les principaux chefs de groupes armés à échapper à la justice centrafricaine et apporte un soutien logistique de la mission des Nations unies aux rebelles. La MINUSCA envoie des rebelles dans ses avions et ses véhicules blindés à Bangui, la capitale, pour mener des actes terroristes contre le gouvernement et le peuple de la RCA et déstabiliser le pays.
3. RDC: Paris au petit soin avec le Rwanda
Ce jeudi, une journaliste est jugée pour avoir comparé le génocidaire rwandais Aloys Ntiwiragabo, recherché par Interpol pour son rôle dans le génocide de 1994, à un « nazi ».
« Un nazi africain en France ? Quelqu’un va réagir ? » C’est, en partie, à cause de ces mots qu’une journaliste française, Maria Malagardis, doit répondre à la justice. Ce jeudi 19 janvier, la grand reporter du journal Libération, qui a publié « Sur la piste des tueurs rwandais » est attaquer au tribunal correctionnel de Paris pour injure publique à l’encontre d’Aloys Ntiwiragabo. Le tweet de la journaliste faisait suite à une enquête de Mediapart.
En juillet 2020, le journal d’investigation français publiait une enquête consacrée à Aloys Ntiwiragabo, ancien chef du renseignement militaire au Rwanda et considéré comme l’un des fers de lance du génocide des Tutsis. Mediapart révélait alors que l’homme, recherché par le Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR), se cachait en France, alors qu’il était introuvable depuis vingt ans. La réaction de la journaliste concernait l’enquête préliminaire pour « crimes contre l’humanité », qu’avait lancée la justice française à l’encontre de l’ancien militaire rwandais.
Ironie du sort : celui qui aurait dû se trouver dans les prétoires pour répondre de ses actes a lui-même déposé plainte contre la journaliste, mais également contre Théo Englebert, à l’origine de l’enquête dans Mediapart.
« Ces assignations en justice sont lancées pour intimider les journalistes, et pour entraver le travail de celles et ceux qui enquêtent sur le génocide rwandais », déplore le Syndicat français des journalistes.
Outre son rôle dans le génocide rwandais, Aloys Ntiwiragabo est également accusé d’avoir monté une armée, qui agit encore aujourd’hui en République démocratique du Congo (RDC). « Il est recherché par le Rwanda et Interpol », rappelle l’ONG Survie. Une notice d’Interpol est en effet disponible sur le site de l’Organisation internationale de police criminelle.
Âgé de 75 ans, l’homme est accusé de « crimes de génocide » et d’« extermination ».
Mais qu’espère Paris en faisant du charme au régime de Kigali ? Alors que les rebelles soutenus par le Rwanda continuent d’attaquer des civils dans l’Est de la RDC et que la politique de l’autruche de l’ONU fait monter la colère des Congolais.
Une nouvelle attaque de rebelles a fait au moins sept morts jeudi dans un site de déplacés d'Ituri (nord-est de la RDC) dont des occupants, en colère contre l'ONU, s'en sont ensuite pris à un camp de Casques bleus, a-t-on appris de sources locales.
Des miliciens Codeco sont accusés d'avoir mené cette attaque contre le camp de déplacés de Plaine Savo, à 3 km de Bule, en territoire de Djugu. Une soixantaine de déplacés avaient été tués au même endroit en février 2022 par cette milice, qui prétend défendre les intérêts de la communauté Lendu face à la communauté Hema.
"Les miliciens Codeco ont tué, incendié et pillé" dans la nuit à Plaine Savo, a déclaré Désiré Malodra, un représentant de la société civile. "Nous avons retrouvé 7 corps - 5 enfants et 2 adultes", a-t-il ajouté.
"Comme il n'y a eu aucune intervention des Casques bleus, des déplacés en colère se sont attaqués au camp de la Monusco (force de l'ONU en RDC) à Bule", a encore déclaré M. Malodra. Selon lui, "ils ont saccagé le camp".
Les attaques contre les civils se multiplient en Ituri. Farhan Haq, porte-parole adjoint du secrétaire général de l'ONU, a annoncé mercredi qu'au moins 195 avaient été tués depuis décembre dernier.
Rien que la semaine dernière, plus de 60 personnes ont été tuées.
De son côté, le Rwanda accuse la RDC de faire une lecture sélective des décisions du communiqué de Luanda du 23 novembre 2022. Dans une déclaration ce jeudi, le gouvernement rwandais accuse Kinshasa d’être derrière les manifestations organisées la veille contre la force régionale de l’EAC.
« Les manifestations organisées contre la Force régionale de l'EAC, à Goma et dans d'autres parties du RDC, font partie d'un plan de l'armée et du gouvernement de la RDC pour quitter le processus de paix Nairobi/Luanda. Le but des manifestations semble être de provoquer le départ de la force, alors que le communiqué de Luanda appelle à « la poursuite du déploiement complet des troupes de la force régionale ».
La veille, le gouvernement congolais avait pris acte « du refus répété du M23 d'exécuter les prescrits du plan de paix établi par le Mini-Sommet de Luanda du 23 novembre 2022 dans le cadre des processus de paix de Nairobi et de Luanda et en application des recommandations du Conseil de sécurité des Nations Unies ». Il avait aussi « pris acte du non-respect par le Rwanda des engagements pris dans le cadre des processus de Nairobi et de Luanda et du Mini-Sommet de Luanda du 23 novembre 2022 ainsi que de son refus de cesser de soutenir le groupe terroriste du M23 et d'agresser la RDC ; Interpelle l'ONU, I'UA, la CAE, la CIRGL et les partenaires bilatéraux et leur demande de prendre leurs responsabilités notamment en sanctionnant, selon leurs mécanismes et règles propres, les autorités rwandaises et les dirigeants du M23 qui ne cessent de les défier et de violer le droit international ainsi que les droits fondamentaux de l'Homme à l'Est de la RDC ».
Le Président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a, quant à lui, accusé son homologue rwandais, Paul Kagame, d’être le cœur du problème de l’insécurité dans la sous-région des Grands lacs regroupant en plus de la RDC, le Rwanda, l’Ouganda et le Burundi.
Le président prenait part au forum économique de Davos (Suisse) placé sous le thème « Coopérer dans un monde fragmenté ».
Répondant à la question d’une participante rwandaise lors d’un panel fortement médiatisé, Tshisekedi a rappelé avoir accordé des opportunités aux 9 pays voisins de la RDC y compris le Rwanda accusé de soutenir les rebelles du M23 dans la province du Nord – Kivu (Est) où ces derniers se sont emparés de larges territoires après des mois d’offensive contre l’armée congolaise.
« Aujourd’hui, le problème de l’insécurité dans la région des Grands lacs s’appelle le Rwanda », a déclaré Tshisekedi, rappelant qu’il a été convenu en novembre dernier sous la médiation de l’Angola de mettre en œuvre « une feuille de route qui a décrété le cessez-le-feu et un retrait immédiat du M23 soutenu par le Rwanda », avec la date du 25 novembre pour le début de ce retrait.
Le 15 janvier, a-t-il ajouté, « on devrait constater l’achèvement de ce processus. Figurez-vous que le M23 est toujours dans certaines localités prises à la RDC », a répondu Félix Tshisekedi s’irritant du fait que « Malgré la pression de la communauté internationale, ce groupe fait semblant de se retirer et se redéploye dans d’autres zones ».
Pour le développement de la région, le Président a noté qu’à cause « de certains voisins aux velléités belligérantes » cela est « difficile à réaliser ».
En décembre dernier, Tshisekedi avait qualifié Paul Kagame – au pouvoir au Rwanda depuis les années 2000- de dirigeant « rétrograde ».
Il avait appelé à « débarrasser » le continent « de ce type de dirigeant ».
La Communauté internationale continue donc de protéger le Rwanda au prix de la mort de millier de civils Congolais. Et il n’y a donc personne pour réagir ? La politique du Rwanda ressemble beaucoup à la politique d’apartheid que met en place Israël par rapport aux Palestiniens. Et le silence de la Communauté internationale est totalement similaire face à ces deux régimes. Jusque quand est-ce que cette hypocrisie va durer ?