Sur fond de l’escalade de la répression contre la minorité chiite en Arabie saoudite et les opposants au prince hériter, Mohammed ben Salmane, une éminente personnalité religieuse aurait été arrêtée dans une région à l'est du pays habitée majoritairement par les chiites.
Des militants des droits de l’homme en Arabie saoudite ont annoncé jeudi 19 janvier l’arrestation de Cheikh Hassan al-Khuwailidi sur les réseaux sociaux.
La nouvelle intervient à un moment où les autorités saoudiennes tentent de faire taire les érudits religieux influents pour faire avancer les projets visant à transformer la culture de la société saoudienne, héritée d’une longue tradition arabe et musulmane, en la structurant par l’armature culturelle de l’Occident.
Par ailleurs, les autorités saoudiennes ont condamné l’éminent religieux chiite Cheikh Kadhim al-Amri à quatre ans de prison à la fin de l’année dernière.
Un mois plus tôt, les forces saoudiennes avaient de nouveau arrêté l’éminent érudit chiite, Cheikh Muhammad al-Abbad à al-Umran, dans la province d’al-Ahsa habitée majoritairement par les chiites, et l’avaient emmené dans un lieu inconnu.
L’Arabie saoudite a intensifié les arrestations, les poursuites et la condamnation des écrivains dissidents pacifiques et des militants des droits de l’homme pour des motifs politiques, en particulier dans la province orientale d’al-Ahsa.
La province est le théâtre de manifestations pacifiques depuis février 2011. Les manifestants réclament des réformes, la liberté d’expression, la libération des prisonniers politiques et la fin de la discrimination économique et religieuse contre la région.
Les manifestations ont été brutalement réprimées par les forces du régime qui ont renforcé les mesures de sécurité dans toute la province.
Depuis que ben Salmane est devenu héritier du trône saoudien et dirigeant de facto d’Arabie saoudite en 2017, des dizaines de militants, blogueurs, intellectuels et autres personnes perçues comme des opposants politiques ont été arrêtés ; le royaume faisant preuve d’une tolérance presque nulle pour la dissidence, même face aux condamnations internationales des répressions.
En conséquence, des érudits islamiques ont été exécutés, des militants des droits des femmes ont été mis derrière les barreaux et torturés, et la liberté d’expression et de croyance continue d’être bafouée. Au cours des dernières années, Riyad a également redéfini ses lois antiterroristes pour cibler l’activisme.
En janvier 2016, les autorités saoudiennes ont exécuté le religieux chiite Sheikh Nimr Baqir al-Nimr, qui était un critique virulent du régime de Riyad. Nimr avait été arrêté à Qatif en 2012.