La France est le théâtre de nouvelles grèves massives contre la réforme des retraites ; la Rue s’efforce de faire céder le gouvernement.
Aujourd’hui le 19 janvier, la France connaît la première journée de la grève. Les différents secteurs d’éducation, des transports et de la Santé participent à ce débrayage national.
L’opposition politique se prépare aussi à livrer une belle bataille en commission de l’Assemblée nationale fin janvier et dans l’hémicycle le 6 février. Car malgré les efforts de de l’opposition majoritaire à la nouvelle réforme du gouvernement de Macron, la décision du parti au pouvoir pour reculer le recul de l’âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans a provoqué l’ire des recrutés en France.
La CGT a annoncé jeudi matin entre 70 et 100% de grévistes dans la plupart des raffineries TotalEnergies du pays. "Partout, les expéditions ont été suspendues", a assuré à l'AFP Eric Sellini, coordinateur national du syndicat pour TotalEnergies.
Depuis mercredi 18 janvier, les citoyens français rencontrent d’importantes perturbations. Dès hier, les agents d'EDF ont procédé dans les barrages à de premières baisses de production d'électricité. À la SNCF, le préavis de grève déposé court de mercredi à 19 heures jusqu'à vendredi à 8 heures. Dans les écoles, les syndicats prévoient une mobilisation de 70% des enseignants.
Selon le syndicat Solidaires, plus de 250 rassemblements sont prévus dans toute la France. Le cortège parisien doit s'élancer de la place de la République à 14 heures.
En revanche, le cabinet de Macron a mis en garde contre tout blocage dans le pays, alors qu’il subit de nombreuses pressions de la part des parties PS et d’extrême-droite, des syndicats et du peuple.
Des médias font part de l’arrêt complet ou presque des transports. Des grèves sont aussi prévues dans le secteur électrique.
Dans l’éducation, 70 % des enseignants du primaire seront en grève et de nombreuses seront écoles fermées — « au moins un tiers » à Paris —, d’après leur principal syndicat.
En reconnaissant l’impossibilité de prévoir le degré de mobilisation dans le secteur privé, le patron du syndicat CGT, Philippe Martinez, a estimé qu’il y aurait « dans certains grands groupes, des taux de grévistes qui vont avoisiner les 60-70 % ». Il a souhaité un mouvement reconductible « partout où c’est possible ».
La réforme des retraites fait partie des promesses de campagne du président Macron, réélu l’an dernier. La première ministre, Élisabeth Borne, est en première ligne pour la soutenir face à des syndicats qui mettent notamment en exergue de multiples questions liées aux personnes ayant commencé à travailler très jeunes, ou à celles exerçant des métiers physiquement pénibles.
Mme Borne défend quant à elle « un projet de justice et de progrès social », assurant que « quatre Français sur dix, les plus fragiles, les plus modestes et ceux qui ont des métiers difficiles pourront partir avant 64 ans ».
Un précédent projet, en 2019, avait été gelé après de forts mouvements sociaux et en raison de la pandémie de COVID-19.