Le ministère iranien des Affaires étrangères a convoqué l'ambassadeur sud-coréen en poste à Téhéran au sujet des récentes allégations « surprenantes » du président sud-coréen Yoon Suk-yeol.
L'ambassadeur de la Corée du Sud en Iran, Yun Kang-hyeon, a été convoqué mercredi 18 janvier au ministère iranien des Affaires étrangères pour lui notifier la vive protestation de Téhéran contre les propos interventionnistes du président sud-coréen Yoon Suk-yeol concernant les relations de la République islamique avec les Émirats arabes unis.
Pour sa première visite d'État aux Émirats arabes unis, le président sud-coréen s'est rendu à l'unité Akh, le contingent militaire sud-coréen. Il a évoqué le lien entre la « menace » de la Corée du Nord contre son pays et celle de l’Iran contre Abu Dhabi.
Il a même poussé le bouchon un peu loin en décrivant l’Iran comme la « nation la plus menaçante » pour les Émirats arabes unis.
Le 16 janvier, le ministère iranien des Affaires étrangères a vivement critiqué les remarques du président sud-coréen les qualifiant de « totalement invalides ».
Le porte-parole de la diplomatie iranienne, Nasser Kanani a déclaré que les remarques de Yoon révélaient son absolue ignorance par rapport aux relations historiques entre la République islamique d’Iran et les pays riverains du golfe Persique, y compris les Émirats arabes unis, ainsi que son manque de connaissances sur les évolutions à grande vitesse en la matière.
Le vice-ministre iranien des Affaires étrangères chargé des affaires juridiques,, Reza Najafi a rappelé les relations profondes et amicales de la République islamique d'Iran avec la plupart des pays du golfe Persique, qualifiant les propos de Yoon de déplacés et de menaçantes pour la paix et la stabilité régionales.
M. Najafi a exigé une explication « immédiate » des autorités sud-coréennes et un changement de leur approche.
En allusion à l'approche hostile de la Corée du Sud qui a gelé les fonds de la nation iranienne, il a souligné que l'incapacité de la Corée du Sud à prendre des mesures efficaces pour résoudre le problème obligeait la République islamique à « reconsidérer » ses relations avec Séoul.
Par ailleurs, il a dénoncé les propos de Yoon sur une présumée fabrication de l'arme nucléaire par l'Iran, en violation du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP).
L'ambassadeur sud-coréen, pour sa part, a fourni les explications demandées. De telles déclarations n'ont rien à voir avec les relations entre l'Iran et les Émirats arabes unis ou la Corée du Sud, aurait-il indiqué. Il a assuré de transmettre les positions et les attentes de la République islamique d'Iran à son gouvernement.