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Brésil: la police a repris le contrôle des lieux du pouvoir envahis par les pro-Bolsorano

Des émeutiers ont envahi les trois principaux bâtiments de la République brésilienne, le dimanche 8 janvier 2023. ©Reuters

Le Brésil a tremblé ce dimanche quand des milliers de partisans de l'ancien président ont envahi les principaux lieux de pouvoir de la démocratie brésilienne dans la capitale. Le contrôle du Palais présidentiel, de la Cour suprême et du Congrès a été repris en fin de journée mais le président fraîchement élu a promis de "punir" les émeutiers.

Des milliers de manifestants pro-Bolsonaro ont envahi, ce dimanche 8 janvier, les lieux de pouvoir dans la capitale. Le président Lula a déploré des incidents "sans précédent dans l'histoire" du pays.

La police a évacué le Congrès brésilien, la Cour suprême et le palais présidentiel à Brasilia, plus de quatre heures après l'assaut donné ce dimanche par des centaines de partisans de l'ex-président d'extrême droite Jair Bolsonaro. Des centaines de personnes ont pénétré dans ces trois lieux de pouvoir dans la capitale brésilienne, rappelant les scènes à Washington, aux États-Unis, lors de l'assaut du Capitole en 2021.

La situation semblait maîtrisée, même si un grand nombre de ces manifestants refusant de reconnaître l'élection de Lula demeuraient dans les alentours des lieux de pouvoir de la capitale brésilienne. "C'est une tentative de coup d'État", a réagi en début de soirée sur BFMTV Silvia Capanema, historienne spécialiste du Brésil.

La Cour suprême a été saccagée par les occupants, selon des images diffusées sur les réseaux sociaux montrant des manifestants brisant les vitres de l'immeuble.

Le président Luiz Inacio Lula da Silva a condamné l'invasion des lieux de pouvoir de la capitale par des "vandales, fascistes fanatiques".

"Nous allons tous les retrouver et ils seront tous punis", a-t-il dit depuis Araraquara, dans l'État de Sao Paulo, où il s'était rendu après des inondations, déplorant des incidents "sans précédent dans l'histoire du Brésil". "Ceux qui ont financé (ces manifestations) vont payer pour ces actes irresponsables et antidémocratiques", a-t-il prévenu.

Selon plusieurs médias brésiliens, au moins 200 bolsonaristes, vêtus en jaune et vert, ont été arrêtés. Dans les bâtiments évacués, plusieurs officiels ont pu constater de nombreuses dégradations: certains bureaux ont été saccagés, des œuvres d'art ont été endommagées.

Plusieurs alliés du président sortant se sont désolidarisés de ces violences, dont Valdemar Costa Neto, président du PL, le parti de Bolsonaro, qui a regretté "un jour triste pour la nation brésilienne."

L'ancien président d'extrême-droite, Jair Bolsonaro, a estimé sur Twitter que "les déprédations et invasions de bâtiments publics (...) sont contraires à la règle" régissant les "manifestations pacifiques".

En fonction depuis seulement une semaine et déjà confronté à une crise majeure, le président de gauche Lula a placé les forces de l'ordre locales sous le commandement des forces fédérales pour reprendre en main la sécurité à Brasilia où les policiers ont été totalement débordés par les assauts des bolsonaristes.

"Ils ne parviendront pas à détruire la démocratie", a lancé son ministre de la Justice et de la Sécurité publique, Flavio Dino, qualifiant les invasions de "terrorisme putchiste". 

Lula va convoquer une réunion d'urgence ce lundi avec les gouverneurs de tous les États du pays. L'objectif: trouver "une réponse institutionnelle pour défendre la démocratie". 

Réactions internationales

Les dirigeants latino-américains et d'autres dirigeants du monde ont réagi rapidement pour condamner les attentats.

"Toute ma solidarité avec Lula et le peuple du Brésil", a tweeté le président colombien Gustavo Petro, ajoutant que "le fascisme décide de faire un coup d'Etat".

Le président chilien Gabriel Boric, pour sa part, a déclaré que le gouvernement de Lula avait tout son soutien "face à cette attaque lâche et vile contre la démocratie".

Le président mexicain Andrés Manuel López Obrador a fermement condamné la "tentative de coup d'État répréhensible et antidémocratique" des conservateurs brésiliens.

Il a ajouté que Lula n'est pas seul et a le soutien des "forces progressistes de son pays, du Mexique, du continent américain et du monde".

Le secrétaire général de l'Organisation des États américains, Luis Almagro, a également réagi à l'évolution de la situation en déclarant : "Nous condamnons l'attaque contre les institutions de Brasilia, qui constitue une action répréhensible et une attaque directe contre la démocratie. Ces actions sont inexcusables et fascistes dans la nature."

Alberto Fernandez, le président de l'Argentine, a également tweeté : "Je veux exprimer mon rejet de ce qui se passe à Brasilia. Le mien et le soutien inconditionnel du peuple argentin à @LulaOficial face à cette tentative de coup d'État auquel il est confronté."

"Nous rejetons catégoriquement la violence générée par les groupes néo-fascistes de Bolsonaro qui ont attaqué les institutions démocratiques du Brésil. Notre soutien à @LulaOficial et au peuple brésilien qui se mobilisera sûrement pour la défense de la paix et de son président", a déclaré le président vénézuélien Nicolas Maduro.

Les présidents du Pérou, de l'Équateur, de la Bolivie, de Cuba, du Costa Rica et du Paraguay ont également publié des messages condamnant l'attaque contre "le Congrès, le Palais et la Cour suprême du Brésil par des groupes antidémocratiques".

Dans une réaction similaire, le président du Conseil européen, Charles Michel, a condamné les partisans de Bolsonaro après avoir attaqué les principaux organes législatifs et exécutifs du Brésil.

"Ma condamnation absolue de l'assaut contre les institutions démocratiques du Brésil", a-t-il tweeté.

"Soutien total au président @LulaOficial Da Silva, élu démocratiquement par des millions de Brésiliens lors d'élections justes et libres", a-t-il ajouté.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV