Selon les informations recueillies par Europe 1, le site internet de Charlie Hebdo a été victime mercredi d’une attaque informatique. Les services informatiques du journal satirique ont repéré dans l’après-midi que l’accès à la boutique en ligne et que la page d’accueil du site avaient été piratés.
Des données auraient par ailleurs été mises en vente sur le darkweb, ainsi que des informations personnelles de plusieurs milliers d’abonnés de charliehebdo.fr. Des listings des ventes de novembre et de décembre 2022 auraient aussi été publiées.
Si ce jeudi après-midi la page d’accueil et l’ensemble du contenu éditorial du journal était accessible, la page abritant la boutique en ligne était, elle, toujours défaillante. Le journal a déposé plainte pour altération d’un système de traitement automatisé des données (Stad).
La section cyber du parquet de paris a ouvert ce mercredi une enquête des chefs « d’accès frauduleux à un système de traitement de données », « maintien frauduleux », « introduction de données », « modification frauduleuse de données » et « entrave au fonctionnement ». La direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) a été chargée des investigations en co-saisine avec l’office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication (OCLCTIC).
Cette attaque survient près de huit ans après les attentats contre la rédaction du journal satirique, et au même moment d'une polémique diplomatique, après la publication mercredi de caricatures offensantes contre de hauts responsables iraniens.
Après le geste hideux de l'hebdomadaire français Charlie Hebdo qui a publié une caricature offensante contre les dirigeants religieux et politiques de la République islamique d'Iran et ses valeurs religieuses et nationales sacrées, l'ambassadeur de France, Nicolas Roche, a été convoqué mercredi 4 janvier au ministère iranien des Affaires étrangères.
Dans le cadre de cette convocation, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanaani, a déclaré que la République islamique d’Iran n’accepterait pas d'insulte aux valeurs saintes islamiques, religieuses et nationales iraniennes, soulignant que la France n'a pas le droit, sous prétexte de liberté d'expression, de justifier l'insulte au caractère sacré d'autres pays et nations musulmanes.
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Se référant aux caricatures blasphématoires du Prophète Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sa descendance) qui ont été publiées pour la première fois en 2015, Kanaani a poursuivi que la République islamique d’Iran a attribué la responsabilité de cet acte haineux et injustifiable au gouvernement français.
Nasser Kanaani a soumis la note de protestation officielle du ministère iranien des Affaires étrangères à l'ambassadeur de France, déclarant que la République islamique d’Iran s’est réservé le droit de répondre de manière efficace. « La République islamique d'Iran attend l'explication et les mesures compensatoires du gouvernement français pour condamner le comportement inacceptable de ce journal satirique français », a poursuivi le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères.
L’ambassadeur français a, pour sa part, déclaré qu’il transmettrait, dès que possible, les messages de la République islamique d’Iran à son gouvernement dans les meilleurs délais.