Le secrétaire général du mouvement de résistance libanais Hezbollah, Seyyed Hassan Nasrallah, évoquant les traits de personnalité du général Soleimani, l’a qualifié de « soldat du wilayat », « un titre que préférait également le général martyr ».
Lors d’un discours prononcé mardi 3 janvier à l’occasion du troisième anniversaire du martyre du général Qassem Soleimani, ancien commandant en chef de la Force Qods du CGRI et d’Abou Mahdi al-Mohandes, ancien chef adjoint des Hachd al-Chaabi, le secrétaire général du Hezbollah libanais, Seyyed Hassan Nasrallah, a déclaré que le général de corps d'armée Qassem Soleimani n’était aucunement attiré par la vie mondaine et se comportait comme un soldat du wilayat.
« Il a pu associer les principaux groupes de Résistance grâce à son esprit, sa débrouillardise, sa présence constante et sa sincérité, il les a soutenus matériellement et intellectuellement et leur a redonné de l’espoir à travers des rencontres et une présence directe en première ligne », a-t-il expliqué.
« Au cours des deux dernières décennies, Haj Qassem a contré deux modèles du plan américain pour le Moyen-Orient. Il s'agissait d'un plan hégémonique et Israël était au centre de ce projet. Ce premier modèle était en fait un plan du Nouveau Moyen-Orient conçu pour le Liban et la Palestine, un plan contre lequel ont combattu le martyr Soleimani et d'autres commandants martyrs de la Résistance. « Il a réussi à contenir la domination et l’hégémonie des États-Unis qui voulaient tout prendre dans la région ».
Le secrétaire général du Hezbollah indique que les Américains ont prévu trois scénarios pour mettre le Moyen-Orient sens dessus dessous. « La première version du projet américain a débuté en 2001 après la prise du pouvoir par Georges W. Bush; à cette époque-là l’Afghanistan ne devait pas en faire partie », a-t-il rappelé.
D’après Nasrallah, c’était après le 11 septembre 2001 que les Américains se sont permis d’entrer en Afghanistan et en Irak, pour se rapprocher ensuite de l'Iran et de la Syrie. « Dès 2006, les États-Unis se sont focalisé sur la Résistance en Palestine et au Liban, avec le déploiement de forces multinationales dans les aéroports, les ports et les frontières ».
Seyyed Hassan Nasrallah a déclaré : « C'est ici que Haj Qassem Soleimani a fait son entrée en première ligne en tant que commandant. L’Iran et la Syrie ont résisté et sont restés inébranlables, et l’ennemi fut vaincu lors de la guerre de juillet. Si les Sionistes avaient gagné la guerre contre le Liban, cette même guerre aurait continué dans son prolongement contre la Syrie ; mais ce n’était pas le cas. Le général Soleimani est entré sur le terrain. Les groupes chiites et sunnites en Irak ont combattu ensemble les forces d'occupation, faisant preuve d’opérations impressionnantes à l’époque. Ils ont imposé un calendrier de retrait aux forces d'occupation ; et avec les atermoiements des occupants dans le retrait, les opérations se sont intensifiées jusqu'à ce que ce retrait leur soit imposé. »
Dans l’optique du secrétaire général du Hezbollah, l’échec de ce premier modèle de complot américain était le résultat de la résistance en Irak, en Iran, en Syrie, au Liban et en Palestine, d’après quoi l’ancien résident Donald Trump s’est vu obligé de faire un déplacement secrètement en Irak, où les États-Unis avaient dépensé sept mille milliards de dollars, en vain, pour faire réussir leur complot.
Nasrallah s’est attardé par la suite sur « le deuxième modèle du plan américain », pour dire : « Cela a commencé avec Obama et ils ont réalisé que les guerres à grande échelle échouent. Les Américains ont également réalisé qu’ils encourent le risque d’échec en comptant sur Israël dans les guerres. (…) Dans la deuxième version du projet américain, les guerres ont pris un caractère interne, de sorte que les gens à l’intérieur [du pays cible] s’entrequerellent. Ce modèle exigeait que les éléments takfiris aussi soient infiltrés et impliqués dans des guerres pour en faire des conflits interethniques en bonne et due forme. »
Et le secrétaire général du Hezbollah libanais d’ajouter : « C’était en plein milieu de ce deuxième scénario du projet américain que Soleimani et Al-Mohandes ont passé publiquement à l’action parce qu'ils devaient être présents sur le terrain. Le deuxième modèle du projet américain a également échoué face à la Résistance, grâce à la présence des deux grands commandants dans la région. »
« Après ces deux grands échecs historiques, Trump a fait son entrée. Trump a réalisé qu'il devait mener une attaque décisive contre l'axe de la résistance, et ce fut l'assassinat des commandants Soleimani et Al-Mohandes. À travers cet assassinat, [les États-Unis] visaient à détruire la Résistance, à effrayer les Irakiens et à affaiblir les composantes de l'axe de la résistance en Syrie, en Iran, au Liban et en Palestine. »
Seyyed Hassan Nasrallah a en outre souligné que les plans des États-Unis ont donné le résultat inverse avec ce qu’on a pu constater dans la foulée des funérailles du martyr Soleimani, une « cérémonie grandiose aux ampleurs historiques », devenue une source d’inspiration pour les Iraniens, et un facteur de stabilité et de résilience pour tous les commandants iraniens [de la Résistance].
En Irak aussi, la déclaration conjointe des sources d’imitation et la grande solidarité dont ont fait preuve différentes couches de la société, sans oublier les manifestations, par millions, d’Irakiens dans la capitale, exigeant le retrait américain, le deuxième scénario du projet américain, a été neutralisé, donnant les résultats inverses, toujours selon Nasrallah.
Seyyed Hassan Nasrallah a ensuite fait allusion aux opérations Épée de Qods et à la Résistance à Gaza et en Cisjordanie, ajoutant qu’après la mort en martyr du général Soleimani, le fameux Deal du siècle américain s’est effondré et le Liban a réussi à affirmer ses règles de dissuasion. « Et en ce qui concerne la démarcation des frontières maritimes, le gagnant était le Liban », a-t-il ajouté.
Le secrétaire général du Hezbollah est d'avis que la troisième version du plan américain consistait à mener une guerre économique, qui nécessite plus d'explications : le nouveau cabinet des sionistes géré par des fous, va accélérer la fin de ce régime avec l’accumulation des erreurs et des bêtises. L'attaque contre la mosquée Al-Aqsa, des lieux saints de l’islam et des chrétiens en Palestine amèneront la situation de la Palestine et de toute la région au bord de l'explosion. Et d’ajouter « nous ne renonceront pas à défendre le Liban et malgré tout éventuel changement dans les règles d'engagement ».