Selon l'ambassadeur d'Iran à Kaboul, la présence américaine en Afghanistan n'a eu pour résultat que de semer la panique et le désespoir parmi les Afghans.
L’envoyé spécial de l’Iran pour l’Afghanistan a déclaré dans une interview accordée à la chaîne d'information Al-Alam que la présence américaine en Afghanistan depuis 20 ans n'avait fait que semer la panique parmi les Afghans.
L’ambassadeur d’Iran en poste à Kaboul, Hassan Kazemi Qomi, a ajouté que les Américains avaient en fait lancé une guerre des nerfs contre le nouveau climat prévalant en Afghanistan, et que le flux des citoyens afghans vers les avions pour quitter le pays était le résultat de la même opération psychologique. En effet, les Américains voulaient laisser entendre qu'il n'y aurait plus de sécurité en Afghanistan maintenant que l'Amérique n'y est plus.
Kazemi Qomi a poursuivi en disant : « Le deuxième problème, c'est qu'il y avait des personnes qui faisaient partie du gouvernement pendant l'occupation américaine et qui coopéraient avec les forces étrangères et celles-ci se sentent actuellement menacées par les talibans depuis qu'ils ont pris le contrôle de Kaboul, parce que ce sont ces mêmes personnes qui ont collaboré avec les Américains et qui se sont opposées aux les forces djihadistes ».
« Certes, les Américains avaient peur de se retrouver face à des problèmes avec l'arrivée des talibans en Afghanistan, mais le plus important [pour eux] était de créer cette atmosphère psychologique : les Américains voulaient laisser entendre que lorsqu'ils partiraient, il n'y aurait plus de sécurité et qu'elle pourrait être remplacée par la violence. Le départ des Américains aurait toutefois pu se faire sans surprise ; ils auraient pu attendre que les talibans atteignent Kaboul, et suivre les pourparlers afghans dans un climat d'interaction. En tout état de cause, les Américains ont choisi de quitter l'Afghanistan de manière totalement irresponsable. »
« En raison du manque de responsabilité des Américains au moment de leur retrait de l'Afghanistan, une atmosphère et une situation déplorables ont prévalu dans ce pays. Les Américains ont été incapables d'établir la sécurité dans ce pays et lorsque leurs troupes militaires ont quitté l'Afghanistan, ce climat d'insécurité régnait dans tout le pays », précise le haut diplomate.
[Avant la présence des talibans à Kaboul], les Américains avaient, a ajouté Kazemi Qomi, décidé de cantonner les éléments de Daech en Afghanistan. Dans le même sens, ils avaient procédé à transférer les daechistes dans ce pays, après leur défaite en Syrie et en Irak face aux combattants des groupes de résistance, ainsi que par les peuples d'Irak et de Syrie ».
Selon le représentant du président Raïssi, Daech est devenu actif en Afghanistan quelques mois après que l'Amérique l’a quitté. Ici, il s’agit des éléments de Daech qui sont venus de Syrie et d'Irak, et non ceux qui ont vu le jour au Pakistan il y a deux ou trois ans.
Kazemi Qomi a souligné : « Le phénomène de Daech était une question importante que les Etats-Unis ont instrumentalisée dans le sens de la création d’une crise de sécurité contre l'Afghanistan. Un deuxième défi était la question de la crise économique. Pendant ces 20 années, non seulement les Américains n'ont rien fait, mais ils ont également détruit les infrastructures de base en Afghanistan. Après la prise du pouvoir par les talibans, l'Afghanistan est confronté à des défis tels que l'insécurité, la crise économique et le problème de Daech.