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Zoom Maghreb du 10 décembre 2022

L’Algérie tacle les Etats-Unis à Riyad

Au sommaire :

1- L’Algérie tacle les États-Unis à Riyad et appelle à mettre fin à son hégémonisme

Par Abdelkader S.

Le discours prononcé par le Premier ministre Aymène Benabderrahmane à Riyad, lors du Sommet sino-arabe, est sans ambages. « Dans le contexte de polarité qui caractérise l’ordre mondial, le renforcement des relations stratégiques entre le monde arabe et la Chine est à même de contribuer à faire émerger un monde multipolaire loin des politiques unilatérales et des desseins hégémoniques », a, en effet, affirmé le représentant de l’Algérie dans un court discours qui est allé droit au but.

Un nouveau monde se construit sous nos yeux, à la lumière des chamboulements induits par la guerre en Ukraine, mais également par le divorce consommé entre les États-Unis et l’Arabie Saoudite. L’opération militaire spéciale russe en Ukraine a démontré, en tout cas, la vulnérabilité de ce qui, jusque-là, était considéré comme la première puissance mondiale, mais qui s’est avéré incapable de repousser l’offensive russe à l’intérieur des territoires d’un pays qui croyait pouvoir compter sur l’appui militaire et logistique américain pour faire face à la redoutable machine de guerre russe. Chimère.

Les pays du Golfe ont pris conscience de cette nouvelle donne et commencent à revoir leur politique vis-à-vis de l’allié-protecteur d’hier. Et la pactisation contre-nature entre un certain nombre de pays arabes avec Israël sous la houlette de l’ancien locataire de la Maison-Blanche, Donald Trump, n’a pas servi de catalyseur comme cela avait été prévu faussement par les instigateurs de ce plan qui visait, à l’origine, à encercler le régime iranien en prévision de sa chute, d’abord via des manifestations, puis à travers une offensive militaire une fois ce dernier affaibli.

L’Algérie s’inscrit clairement dans cette démarche et son dossier est à l’étude, selon l’ambassadeur de la Fédération de Russie à Alger, qui a appelé au renforcement des relations économiques pour faire du partenariat stratégique entre les deux pays une réalité palpable. Le retour à la division du monde entre deux pôles est et ouest est en cours et les pays émergents ont d’ores et déjà choisi leur camp, celui d’un monde plus juste, comme l’a souligné le Premier ministre algérien à Riyad, tout en rappelant le caractère central de la cause palestinienne à laquelle le président chinois vient de confirmer son soutien plein et entier.

Source : Algeriepatriotique

 

2- En pourparlers avec l’Italie, l’Algérie recherche de nouvelles alliances militaires

Par Elis Gjevori

Les autorités algériennes ont proposé de faire passer les dépenses dans le secteur de la défense de 10 milliards de dollars en 2022 à 23 milliards de dollars en 2023, soit une augmentation de 130 %.

Les responsables militaires algériens et italiens ont convenu d’approfondir les liens entre les industries de la défense des deux pays lors d’une rencontre bilatérale lundi 5 décembre.

Les responsables italiens se sont dits prêts à soutenir l’Algérie dans toute acquisition future de matériel militaire de fabrication italienne, ce qui pourrait également impliquer un partage de technologies et de savoir-faire industriels.

Les accords de ce type occupent une place de plus en plus importante pour l’Algérie depuis l’invasion russe de l’Ukraine.

Entre 2017 et 2021, plus de 80 % des importations d’armes en Algérie provenaient de Russie, devant l’Allemagne avec plus de 6 % et la France avec un peu moins de 4 %.

L’Algérie subit cependant une pression croissante pour stopper ou réduire ses importations d’armes russes.

En octobre, plus d’une dizaine de législateurs américains ont réclamé des sanctions contre l’Algérie en raison de la poursuite de ses échanges militaires avec la Russie.

Exercices militaires

En novembre, des médias étrangers dont l’agence russe Sputnik avaient annoncé la tenue d’exercices militaires terrestres conjoints entre les armées algérienne et russe en Algérie. Mais ces exercices n’ont pas eu lieu, a indiqué l’ENTV, la télé officielle algérienne, citant le ministère de la Défense nationale.

Selon Zine Ghebouli, analyste spécialiste de l’Algérie et chercheur post-doctorant à l’université de Glasgow, « compte tenu du rôle des forces armées algériennes et des situations géopolitiques et régionales [la situation tendue au Sahara occidental], les acquisitions dans le domaine de la défense sont désormais – et plus que jamais – considérées comme une priorité ».

Si la guerre en Ukraine a compliqué les relations entretenues par l’Algérie avec la Russie, la hausse des prix du gaz et du pétrole qui en a résulté a « considérablement augmenté les revenus » d’Alger, indique l’analyste à Middle East Eye.

« Cela offre désormais une plus grande marge de manœuvre pour des dépenses supplémentaires qui n’étaient pas possibles auparavant », précise-t-il.

L’Algérie continue de bénéficier amplement du bras de fer entre la Russie et l’Occident. Les recettes pétrolières et gazières du pays ont augmenté de plus de 70 % pour atteindre 21,5 milliards de dollars au cours des cinq premiers mois de 2022, contre 12,6 milliards de dollars au cours de la même période l’an dernier.

Vers un transfert de connaissances

L’Algérie pourrait toutefois éprouver des difficultés à se sevrer de son lien militaire avec la Russie. 

« Malgré les efforts déployés par les autorités algériennes pour s’éloigner de l’industrie russe de la défense, il pourrait lui être difficile de recevoir le même traitement de faveur que celui accordé par les Russes », souligne Zine Ghebouli. 

On ignore dans quelle mesure la Russie pourra assurer l’entretien et la maintenance des équipements vendus à l’Algérie, compte tenu de sa focalisation sur l’Ukraine et de son besoin de reconstituer le stock important d’équipements perdus. 

Alors que l’Algérie cherche à sonder d’autres pays en vue de potentielles acquisitions militaires, Zine Ghebouli prévient que la courbe d’apprentissage pourrait être rude pour l’armée du pays. 

« On peut se demander si les entreprises européennes ou américaines du secteur de la défense pourront vendre leurs armes à l’Algérie sans le fameux contrat de licence d’utilisateur final qui permettait jusqu’à présent à Alger d’utiliser les armes à sa guise », indique Zine Ghebouli.

Source : Middleeasteye

 

3- Crise Alger–Madrid : pertes colossales pour les entreprises espagnoles

Le mercredi 8 juin 2022, en conséquence de la volte-face de Madrid sur la question du Sahara occidental pour soutenir le plan marocain, l’Algérie a décidé de rompre le « traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération » qui la liait avec l’Espagne depuis 2002. Cela a entraîné, notamment, le gel des opérations bancaires entre les deux pays, donc la suspension du commerce extérieur.

Brouille avec l’Algérie, une facture économique salée pour l’Espagne

Depuis, les échanges économiques entre l’Espagne et l’Algérie ont été durement affectés et six mois après l’adoption de ces mesures de représailles, le manque à gagner pour les entreprises ibériques se chiffre en centaines de millions d’euros. Seul se poursuit l’approvisionnement en gaz, mais avec une révision des prix à la hausse, comme l’a annoncé Sonatrach le 6 octobre dernier lors de la conclusion du contrat avec son client espagnol, Naturgy.

Entre juin et juillet 2022, un mois seulement après la rupture du traité d’amitié, les exportations de l’Espagne vers l’Algérie ont chuté à 94 millions d’euros, contre 329 millions au cours de la même période en 2021. Un manque à gagner pour l’économie ibérique qui s’élève donc à 235 millions d’euros (statistiques du ministère espagnol du Tourisme, de l’Industrie et du Commerce).

Quatre mois plus tard, le montant des pertes a doublé pour atteindre la somme de 487 millions d’euros (chiffres officiels). En effet, le ministère espagnol du Commerce a indiqué qu’entre juin et septembre 2022, les exportations vers l’Algérie ont à peine atteint 138 millions d’euros, alors que sur la même période en 2021, celles-ci ont plafonné à 625 millions d’euros.

Touchées de plein fouet, les entreprises espagnoles attendent une solution

Aujourd’hui, six mois après la décision de l’Algérie de rompre le traité d’amitié et de coopération avec l’Espagne, les exportations sont bloquées, les investissements gelés, les projets paralysés et les échanges économiques entre les deux pays restent au point mort. Devant cette situation inédite et complexe, les entreprises espagnoles payent un lourd tribut.

Julio Lebrero, patron d’Aecomhel, une PME de fabrication d’engins de travaux publics dont la quasi-totalité de l’activité se réalise Algérie, déclare à l’AFP que depuis juin, son entreprise ne peut ni exporter ni importer. « Toutes les opérations sont en stand-by, se désole-t-il. Cela fait six mois que nous n’avons pas facturé un seul euro ». Il faut savoir toutefois que la crise affecte également certaines PME algériennes qui dépendent des matières premières et des pièces de rechange importées d’Espagne.

BTP, céramique, textile… dans de nombreux secteurs, « tout est à l’arrêt », signifie à l’AFP le président du Cercle de commerce et d’industrie algéro-espagnol (CCIAE), Djamel Eddine Bouabdallah. Pour contourner le gel des opérations bancaires depuis et vers l’Algérie, « certains groupes espagnols font transiter leurs marchandises via des pays tiers ». Cette opération très onéreuse n’est, cependant, à la portée que des grandes entreprises.

Devant cet imbroglio qui tarde à se résoudre, les chefs d’entreprise espagnols se découragent. « On a demandé de l’aide aux autorités, mais sans obtenir de réponse », déplore une porte-parole de l’Anffecc, une association de fabricants de céramique, secteur très dépendant du marché algérien. Julio Lebrero dénonce : « Le gouvernement nous a complètement abandonnés ». Quant à M. Tapia, il espère une « solution rapide », car « la situation actuelle, juge-t-il, n’est bonne pour personne. »

Source : Algerie360

 

4-Tunisie-Algérie : vers un partenariat stratégique ? 

Quelques jours avant la tenue des élections législatives, les autorités tunisiennes ont intensifié leurs contacts au plus haut niveau avec ses deux pays voisins, l’Algérie et la Libye, immédiatement après avoir abrité le Sommet de la Francophonie à Djerba, et ce dans le cadre d’un large boycott interne d’un scrutin considéré comme étant décisif pour refaçonner le système politique en Tunisie.
Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a effectué, le 26 novembre écoulé, une visite éclair en Tunisie où il a remis un message écrit du Président Abdelmajid Tebboune à son homologue tunisien, Kaïs Saïed.
Deux jours plus tard, la Cheffe du gouvernement tunisien, Najla Bouden, s’est envolée vers l’Algérie où elle a été reçue par le président Tebboune, dans le cadre d’une visite d’une journée.
Le surlendemain, la Tunisie a accueilli le Chef du gouvernement d’Union libyenne, Abdelhamid Dbeibeh, qui avait annulé, à la dernière minute et de manière surprenante, au mois d’avril dernier, une visite pareille qui était planifiée.
Ces visites multiples et ces déplacements intensifs, qui se sont succédé pendant une semaine, ont soulevé des débats médiatiques quant à leur visées et motivations, bien que les déclarations officielles aient été conformes aux discours officiels.

La coopération politique et économique fut longtemps considérée comme étant la locomotive de l'Union du Maghreb arabe (UMA), à l'instar de ce que représentait la coopération germano-française dans le développement de l'Union européenne (UE).
L'orientation vers l'accélération du partenariat stratégique entre la Tunisie et l'Algérie figure parmi les facteurs qui ont incité les responsables des deux pays à intensifier et à multiplier leurs visites réciproques.
C'est ce dont la Cheffe du gouvernement tunisien avait évoqué à Alger lorsqu'elle a parlé du suivi des projets qui ont été mis en place dans le cadre de la Grande commission mixte algéro-tunisienne, des préparatifs engagés en prévision des travaux de la prochaine commission à Alger pour discuter de la fondation d'un partenariat stratégique global entre les deux pays.
Il s'agit de la 2e visite de Najla Bouden en Algérie depuis sa nomination à la tête du gouvernement en septembre 2021, de même que ce déplacement intervient après un long entretien qu’a eu le président tunisien Kaïs Saïed avec son homologue algérien, Abdelmadjid Tebboune, à l'issue des travaux du Sommet arabe à Alger au mois de novembre écoulé.

De plus, la relation du président Saïed avec le gouvernement de Dbeibeh était brouillée, notamment après le report de la visite de ce dernier en Tunisie, au mois d'avril dernier, bien qu'il ait affirmé que le report était motivé par des raisons politiques.
Toutefois, ce dernier avait évoqué que les autorités libyennes avaient reçu une lettre de la part de parties sécuritaires tunisiennes, en vertu de laquelle un groupe, en provenance de Libye, viendrait en Tunisie pour assassiner le président Kaïs Saïed, ce qu’il avait qualifié de « rapports mensongers ».
Certains médias arabes estiment que c’est à l’instigation de l’Algérie que la Tunisie a renforcé ses liens avec le gouvernement de Dbeibeh.
Mais l'accueil par la Tunisie de Dbeibeh pourrait être considéré comme étant un parti pris contre Bachagha et l'Égypte qui le soutient et qui accueille, au même moment, une rencontre entre Aguila Salah, président de la Chambre des députés libyenne de Tobrouk, avec khaled Mechri, président du Haut Conseil d'État (législatif consultatif).
Cette rencontre pourrait aboutir au partage des postes régaliens, mais aussi au choix d'un nouveau gouvernement auquel s’opposera Dbeibeh, l'Algérie et la Tunisie qui pourrait adhérer à cette position.
Il est attendu que Bouden effectue une visite prochainement en Libye, selon une déclaration faite par Dbeibeh à un média tunisien, ce qui permettra de consolider la coopération tripartite entre la Tunisie, l’Algérie et la Libye, aux plans politique, économique et sécuritaire.

Source : Anadolu

 

5- Les États-Unis et le Maroc appellent les pays méditerranéens et africains à adhérer à l’Initiative contre la prolifération

Les États-Unis d’Amérique et le Royaume du Maroc ont encouragé tous les pays méditerranéens et africains à adhérer à l’Initiative de sécurité contre la prolifération (PSI) et à prendre part aux futurs événements liés à la PSI.

Dans un communiqué conjoint du Département d’Etat US et du ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, rendu public suite à la clôture de la Réunion de la PSI pour l’Afrique du Nord, tenue du 6 au 8 décembre à Tanger, Washington et Rabat ont invité « tous les pays méditerranéens et africains qui n’ont pas encore adhéré à l’Initiative de sécurité contre la prolifération à le faire et à participer aux futurs événements liés à la PSI ».

La Réunion de Tanger, « la première du genre dans la région », a démontré le partenariat et les engagements pour contrer les menaces des armes de destruction massive (ADM) dans la région, souligne la même source.

« Durant trois jours, des responsables civils et militaires de dix gouvernements ont passé en revue les tendances en matière de prolifération des ADM, les instances juridiques internationales et nationales liées à l’interdiction des ADM et les questions relatives à l’arrêt et à l’inspection des cargaisons transportant de présumées ADM, de leurs vecteurs et des matériaux connexes », explique le communiqué.

Selon la même source, l’événement comprenait également des exposés d’experts, un exercice de simulation basé sur un scénario, en plus d’une visite au port de Tanger Med pour observer une inspection de cargaisons.

La PSI a été créée en 2003 afin d’arrêter ou d’entraver les transferts d’armes de destruction massive, de leurs vecteurs et des matériels connexes à destination et en provenance des États et des acteurs non étatiques suscitant des inquiétudes en matière de prolifération.

A ce jour, 107 États ont approuvé la déclaration des principes d’interception de la PSI et se sont engagés à prendre des mesures efficaces pour interdire les transferts d’ADM conformément à la législation nationale et aux obligations internationales, à adopter des procédures simplifiées pour un échange rapide d’informations et à renforcer les lois et cadres nationaux et internationaux pertinents.

Avec MAP

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SOURCE: FRENCH PRESS TV