TV
Infos   /   Afrique   /   Zoom Afrique   /   L’INFO EN CONTINU

Zoom Afrique du 8 décembre 2022

Sahel/Côte: le coup fourré signé France

Télécharger 📥

Les titres de la rédaction :

Kenya : Africa Data Centres annonce l’extension des capacités de son centre de données de Sameer à Nairobi ;

Loi de finances 2023 : le gouvernement supprime les microprojets parlementaires ;

Est de la RDC : fin des négociations entre les autorités et les groupes armés à Nairobi ;

Le Zimbabwe prépare déjà le lancement de son deuxième satellite

Les analyses de la rédaction :

À l’heure des ultimatums lancés à tort et à travers au Mali au nom du respect de l’intégrité ivoirienne que Bamako aurait lésée par la détention prolongée des membres d’un commando ivoiriens venus il y a quatre mois de cela semait le désordre au Mali, n’est-ce pas curieux que Bolloré Transport & Logistics Bénin, qu’on sait être le bras logistique de la puissance coloniale française en Afrique de l’Ouest se mette soudain à s’intéresser de très près à l’armée béninoise et à vouloir dixit les médias français renforcer sa collaboration avec celle-ci ?

Selon ces mêmes médias, Bolloré Transport & Logistics Bénin a organisé les 15 et 16 novembre 2022 une réunion d’échanges avec les Forces armées Béninoises (FAB) pour évoquer les différentes questions liées à la sécurité et la sûreté des activités logistiques s’inscrivant dans le cadre du projet fuseau-ouest le long du corridor Cotonou-Niamey.

Cette rencontre, toujours selon les médias, a été animée par Johanne Lamotte, Responsable régional sûreté de Bolloré Transport & Logistics, avec le support des équipes QHSE locales et la participation d’une délégation de l’état-major des FAB. Basée sur le partage d’expériences, elle a également été, encore dixit la presse, l’occasion de réfléchir ensemble sur les axes d’amélioration en vue de renforcer leur collaboration. »

Avouons qu’une telle « collaboration » qui, toute raison gardée, pourra ouvrir grandes les portes de l’armée béninoise, de ses bases, de ses sites à la France est d’autant plus curieuse qu’elle comprenne deux volets, primo, l’acheminement par voie terrestre des cargaisons via les terre-pleins sécurisés de l’entreprise au Niger et au Bénin, secundo, la mise en FOB sur des navires affrétés. Ou ce qui revient au même, un géant de logistique portuaire qui se fourrerait désormais le nez grâce à cette collaboration non seulement dans le transit maritime sans frais des cargaisons entre le Niger et le port de Cotonou, mais encore dans le transit terrestre via « les terre-pleins sécurisés de l’entreprise au Niger et au Bénin ». Or quand les médias français évoquent les « terres sécurisées », l’observateur averti ne pourrait ne pas se référer surtout à ces opérations dites de sécurisation que Barkhane disait mener durant 8 ans au Mali, et qui ont fait que le terrorisme armé finisse par déborder le Mali pour affecter à la fois le Burkina et évidemment le Niger et faire de la zone des trois frontières un « no man’s land anti Sahel ».

La France est-elle sur le point de créer un corridor maritime de trafic d’armes et de terroriste depuis le Sahel vers la Côte, et ce, au nom de sa lutte contre le terrorisme et sur le dos de l’État nation béninois et d’autres États côtiers ? Rappelons qu’alors que Bolloré entrait en « collaboration » ces derniers jours avec l’armée béninoise lui offrant « gracieusement » ses facilités, celle-ci menait par garde présidentielle interposée que conseillent les conseillers français un exercice militaire dénommé « Sèmè 2022 » avec comme principal scénario, la libération de la commune de Sèmè-Podji des mains des terroristes.

Rappelons qu’il s’agit d’une localité stratégique qui est frontalière avec à la fois le Nigeria (Boko Haram), la capitale Cotonou et le port de Porto Novo, une localité qui se limite surtout au sud par l’océan Atlantique. Certes l’offensive de la garde Républicaine béninoise au cours de cet exercice contre les ennemis a duré plusieurs jours au cours desquels des coups de feu et des tirs à l’arme lourde, moins lourde et des grenades ont été entendus et même les sept pick-up offerts il y a peu par l’ambassade de France à l’armée béninoise ont été exposés, n’empêche qu’un tel scénario mis au côté de ce corridor maritime que Bolloré établit entre le Niger, bastion de l’axe US/OTAN au Sahel d’une part et le Bénin de l’autre ne peut que susciter des suspicions. Surtout que ces forces de Sémé-Podji ont l’air d’être du même acabit qu’Aqmi et de Daech et partant être des agents de la DGSE.

En effet, littéralement pris au dépourvu au Sahel par la résurgence d’une alliance anti-néocolianl qui partie du Mali tend à gagner tout le Sahel, la France et ses paires qui se savent perdantes, se replient sur la côte pour y semer la terreur et en piller la richesse pour la décennie à venir. Et là c’est sur un terrorisme « amphibie » à la fois ancré au sol et opérant en mer qu’ils compteraient visiblement. Pourquoi ? Car militairement défaits au terme de dix ans de terrorisme, il ne reste aux Occidentaux que l’arme des sanctions. Or cette arme une fois pratiquée contre le Mali a échoué grâce à l’entraide des États côtiers. Alors l’insécurité sur la côte devient le maître-mot.

Mais la France et Cie sont-ils sûrs du succès d’un tel scénario ? Même la Côte d’Ivoire qui passe pour le plus pro-Occident des États de l’Afrique de l’Ouest commence à prendre ses distances avec l’Occident.

Mali : l’Occident expulsé des mines !

Après l’annonce de la création d’une société publique minière, l’État malien a suspendu l’attribution des permis miniers « jusqu’à nouvel ordre ». Après de nombreux changements et bouleversements dans ce pays à savoir l’expulsion de Barkhane, l’interdiction de vol français dans le ciel du pays, le renforcement de l’armée nationale sans pour autant avoir recours à quelconque « support militaire » de l’Occident et un retournement vers l’axe de l’Est, ce pays troisième producteur africain d’or pourrait-il enfin amorcer une nouvelle ère de son exploitation minière ? Selon l’économiste malien Aboudramane Coulibaly qui a accordé un entretien à La Tribune Afrique, ceci est très probable.

Avec 69,5 tonnes d’or extrait de son sous-sol en 2021, le Mali reste le troisième producteur d’or en Afrique derrière l’Afrique du Sud et le Ghana. L’exploitation du métal jaune y est très importante, car elle génère 80 % des recettes extérieures et contribue à hauteur de 10 % au PIB. Principalement exploité par des compagnies internationales, cet or emprunte majoritairement les routes de l’export vers les grandes capitales occidentales, et ce, à l’état brut. Le 28 novembre dernier, le gouvernement de transition a suspendu l’octroi des permis miniers « jusqu’à nouvel ordre », dans le but d’« améliorer le processus de délivrance et de suivi » desdits permis miniers, comme expliqué par Lamine Traoré, ministre des Mines.

Une dizaine de jours auparavant, les autorités maliennes ont annoncé la création de la Société de recherche et d’exploitation minière du Mali. Mission : développer de nouvelles mines et améliorer les recettes publiques tirées de l’exploitation minière nationale. À noter que le secteur minier malien n’est pas fait que d’or. Ce pays du Sahel, parmi les plus vastes d’Afrique de l’Ouest, dispose également du fer et de la bauxite, mais aussi des pierres fines qui occupent les miniers artisanaux dans les zones abritant les 350 sites miniers artisanaux du pays.

« Je pense que nous sommes à la troisième génération de l’exploitation minière au Mali, sachant que le code minier malien a d’abord été réformé en 2012, puis en 2019. Toutes les missions d’audit qui avaient été commanditées sont arrivées à l’évidence que l’or brille au Mali, mais l’or ne brille pas pour les Maliens. Nous avons un secteur minier dominé par les groupes miniers internationaux qui, en réalité, profitent des insuffisances en matière fiscale dans le cadre de l’optimisation de leurs résultats fiscaux en fin d’année. Le Mali souffre malheureusement de cette inégalité liée aux investissements dans notre secteur minier. Les clauses minières aujourd’hui ont été notamment citées lors des assises nationales de la refondation afin qu’on puisse procéder à une relecture totale de tous les contrats miniers et la décision du Mali rentre dans cette dynamique.

La création d’une société nationale de recherche minière est également un vœu exprimé par l’ensemble de la société civile malienne. Le Mali l’avait déjà entamé dès les années 1960 avec la mise en place d’une société publique par Feu le Général Moussa Traoré. Cela n’avait pas abouti à des résultats concrets en raison de l’absence à cette époque d’un cadre légal et réglementaire solide et d’une main-d’œuvre locale de qualité.

Aujourd’hui, le temps est passé, les générations se sont succédées. Il y a désormais une volonté affichée par les autorités de s’approprier ce patrimoine géologique qui constitue aujourd’hui l’une des sources importantes des recettes du pays », lit-on dans cet entretien réalisé avec l’économiste malien Aboudramane Coulibaly.

En effet, tous les évènements qui se sont passé ces derniers jours, ne démontrent qu’une chose : ce rejet et mécontentement exprimé par l’axe US-OTAN vis-à-vis de la junte malienne avait en effet plusieurs raisons, mais on pourrait dire que la principale concernait cette même affaire ; les ressources minières du pays. Un secteur où l’axe US-OTAN a pillé et exploité, et ce, sous prétexte de l’incapacité du peuple et gouvernement malien à gérer leurs mines.

Les pilleurs des ressources maliennes sont désormais expulsés et les mines maliennes totalement entre les mains des sociétés nationales.

La force colonialiste n’est apparemment pas au bout de ses surprises. Le Mali n’est pas prêt à lâcher du lest face à une colonisation qui l’a étouffé dans tous les sens depuis plusieurs décennies.

RCA : Touadera met les points sur les « i »

Faustin-Archange Touadéra a accusé les opposants d’en appeler aux « terroristes » pour déstabiliser le pays. Le Bloc républicain pour la défense de la Constitution (BRDC), qui rassemble les principaux acteurs opposés à une réforme de la loi fondamentale (de même que le Conseil de Résistance pour la Transition, organe formé récemment par des personnalités en exil), était comparé à une « association de malfaiteurs qui crée la psychose dans l’opinion », et « appelle les organisations terroristes à arrêter de mettre le pays à feu et à sang ». 

Nous avons contacté Pierre Claver Nkodo, éditorialiste et directeur de la publication Horizons nouveaux, magazine international paraissant à Douala au Cameroun, afin d’en savoir plus sur la situation.

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV