Des milliers d’agents de la police britannique aux frontières se mettront en grève pendant huit jours en décembre en raison d'un différend sur les salaires, menaçant de perturber les voyages de Noël. Ils ont rejoint des milliers d'autres employés en grève dans divers secteurs économiques à travers le pays.
Le Syndicat des services publics et commerciaux a annoncé l'action revendicative mercredi.
Sont concernés les aéroports londoniens de Heathrow et Gatwick, de Manchester, Birmingham, Cardiff et Glasgow, ainsi que le port de Newhaven.
Le secrétaire général du syndicat, Mark Serwotka, a déclaré qu'environ 2 000 à 3 000 employés seraient impliqués dans les débrayages les 23, 24, 25, 26, 28, 29, 30 et 31 décembre.
Interrogé sur la raison pour laquelle le syndicat avait choisi la période de Noël pour mener une action revendicative, le chef du syndicat a indiqué que « ces personnes perdront leur salaire lorsqu'elles se mettront en grève, elles le font en dernier recours et le syndicat doit s'assurer que l'action que nous appelons a été notifiée ».
Les salariés de divers secteurs britanniques, dont des avocats, des infirmières, des chauffeurs et le personnel au sol des entreprises de transport aérien, ont organisé des grèves cette année alors que le pays fait face à sa plus forte inflation et à la pire crise de la condition de la vie depuis des générations.
Jusqu'à présent, la demande d'augmentation de salaire des travailleurs a été rejetée par les responsables gouvernementaux, affirmant qu'ils ne pouvaient pas se permettre des augmentations élevées correspondant à la flambée de l'inflation, et que même s'ils le pouvaient, de telles augmentations monétaires alimenteraient davantage l'inflation.
L'inflation au Royaume-Uni s'est accélérée en octobre pour atteindre 11,1 % sur des factures d'énergie et d'alimentation galopantes, un chiffre sans précédent depuis 41 ans.
Le mois dernier, les prix des aliments ont de nouveau augmenté. Les prix en magasin des produits d'épicerie ayant augmenté de plus de 12 % par rapport à l'année précédente.
Le gouvernement britannique continue de blâmer la guerre en Ukraine et la pandémie de COVID comme les principaux facteurs à l'origine du marasme économique.
Le gouvernement envisage un recours à l’armée
Ce qui distingue les protestations et les grèves au Royaume-Uni de celles dans autres pays européens est la réaction disproportionnée du nouveau Premier ministre.
Rishi Sunak a déclaré que la police disposait déjà de nouveaux pouvoirs pour réprimer les manifestations et qu'elle aurait tout son soutien pour agir de manière décisive afin de mettre fin à « la misère et les perturbations » causées aux familles ordinaires.
Le message du Premier ministre est clair : tout plutôt que de céder aux revendications légitimes des grévistes. Le recours à l’armée dans le cadre d’une politique anti-grève est un pas à la fois symbolique et bien réel de la part d’un gouvernement réactionnaire et autoritaire, qui entend utiliser tous les moyens à sa portée pour perturber la mobilisation.
