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Zoom Afrique du 21 novembre

Zoom Afrique du 21 novembre 2022

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Les titres de la rédaction 

  • Macron accuse la Russie d'influence "prédatrice" en Afrique
  • Niger: lancement à Niamey de la Semaine pour l'industrialisation de l'Afrique

  • Côte d’Ivoire: la Chambre de commerce américaine promet d'accentuer ses actions en 2023

  • Mali: la Côte d'Ivoire se retire ; le Togo reste 

 

Les analyses de la rédaction


1. Mali : la France perd ses tentacules

Qu’y a-t-il dans l’avant texte de la nouvelle Constitution malienne pour que RFI qui s’y attaque régulièrement tienne à revenir à nouveau à la charge pour publier dans son édition du 21 novembre ceci : « L’une des tâches du gouvernement de transition du Mali est l’organisation d’un référendum constitutionnel. Mais dans le pays, l’avant-projet de Constitution fait débat. Le texte est durement critiqué par une frange de la société civile et de la classe politique. Dimanche, l’alliance pour la démocratie au Mali (Adéma) a même officiellement demandé de suspendre momentanément le processus de révision. L’Adéma demande au président de la transition, le colonel Assimi Goïta, de ranger dans le tiroir l’avant-projet de Constitution et d’obtenir un large consensus avant un autre document. Le texte dans sa version actuelle « comporte des risques de tension, voire de division profonde des Maliens », ajoute l’un des principaux partis politiques du Mali. (…) Des politiques et des personnalités maliennes sont également vent debout contre le texte dans sa version actuelle. Me Balla Cissé parle, par exemple, de « précipitation d’un régime trop pressé de se maintenir au pouvoir »

Mais depuis quand RFI dont les journalistes se cachent sournoisement derrière cette fameuse «  société civile  » qu’on sait être le synonyme d’« accointances locales françaises » sur la scène malienne s’inquiète pour l’unité et la cohésion inter malienne ? L’agression militaire Serval-Barkhane de 2012-2022, le monde entier le sait, n’a eu pour l’objectif publiquement déclaré par Accord d'Alger interposé que de démembrer le Mali, en séparer les régions du Nord puis du sud et ce, dans le strict objectif de mieux en piller les ressources. Alors peut-on réellement croire aux jérémiades d'une France qui serait craintive à la perspective d’un Mali « divisé » ? Quant au second reproche qui aurait poussé ladite "société civile" d’exiger à Goïta d’enterrer l’avant-projet de la constitution et qui serait, selon RFI la supposée soif de Goïta pour monopoliser le pouvoir, que, RFI nous permette d’en douter fort, dans la mesure où du temps de l’occupation militaire française du Mali, cette affaire de mandat présidentiel prolongé, ne faisait ni chaud ni froid à la puissance d’occupation qui s’y conformait parfaitement puisqu'à l'époque le président de la République malienne n'était pas plus qu'un proconsul désigné par la France et au service des intérêts de cette dernière.

Reste à savoir de façon plus détaillée ce que contient réellement l’avant-texte de la nouvelle Constitution pour que la France en ait si grande peur. Le texte ci-dessus est tiré du website Maliactu qui à en juger son contenu est une tribune pro France. Voici listés les reproches faits au texte sur quoi les Maliens sont appelés à se prononcer, et ce en dépit de tous les actes de sabotage :

1. Commençons par l’article 46 de ce projet que les médias mainstreams qualifient d’«article de la honte» et que tout observateur tend à demander pourquoi. Et bien c’est un article de la honte, car «tout candidat aux fonctions de Président de la République doit être de nationalité malienne d’origine et ne posséder aucune autre nationalité à la date de dépôt de la candidature. Il doit être âgé de 35 ans au moins et de 75 ans au plus à la date de dépôt de la candidature et être apte à exercer la fonction ». Mais vouloir que le Mali soit dirigé par les Maliens, qu’un Ouattara malien n’en prenne pas les commandes pour faire du pays comme cela a été le cas sous l’occupation française, une misérable colonie, est-ce de la honte ?

2. Pour le reste, ce texte « honteux » prône l’unicité de l’Etat, et affirme de façon claire le caractère unitaire de l’Etat. Les Maliens devront-ils en avoir honte aussi ?! Evidemment que RFI devrait s’y opposer avec tout ce que la France a fait de 2012 à 2022 pour que le Mali implose !

3. Mais c'est loin d'être les seules raisons de l'opposition française. Ce texte est d’autant plus répréhensible de l’avis français qu’il met l’accent sur la "conception malienne de la laïcité" qui au contraire de celui en vigueur en France qui exclut toute une frange de la population, a pour "objectif de promouvoir et conforter le vivre-ensemble et d’éviter les tensions inter confessionnles ou inter ethniques, soit ce pain béni dont s’est largement servi Barkhane pour provoquer la guerre civile et prolonger son occupation militaire". Et quid de la langue coloniale, le français ? Le texte rappelle qu’il "existe 13 langues nationales ce qui revient à reconnaître leur importance, leur poids identitaire au sein de la société". Est-ce une tare que de vouloir les mettre en honneur ?! D’ailleurs l’avant texte y est très clair : «Certaines langues nationales ont vocation à devenir des langues officielles» que «l’État peut adopter, par la loi, toute autre langue étrangère comme langue d’expression officielle». Ou ce qui revient au même, le français au Mali ce n'est pas des lendemains qui chantent. Dominé par les intentions souverainistes, le texte cherche visiblement à anéantir le premier instrument colonial, la Langue à l’aide de quoi la France n’a cessé de posséder les esprits africains, à les dominer, et ce, parfois malgré eux. On ne peut reprocher à la nouvelle Constitution de vouloir changer cet état. 

4. Et le Président que RFI prétend qu'il veut "s’éterniser" à la tête du Mali via ce projet constitutionnel, qu'en est-il dans le texte ?  Et bien, il est destituable et peut être destitué tout comme des présidents de l’Assemblée et du futur haut conseil de la Nation à quoi s'ajoute le fait qu'il est entouré de pas mal de gardes-chiourmes. En effet, la nouvelle Constitution malienne prévoit que l’Assemblée nationale sera remplacée par le Parlement composé de deux chambres : la première, l’Assemblée Nationale, et la seconde, le Haut Conseil de la Nation. Et le Parlement ne pourra plus renverser le gouvernement et le président de la République ne pourra plus dissoudre l’Assemblée. Une Cour des comptes, dont le rôle sera de contrôler l’utilisation de l’argent public, sera également créée. Et puis le nombre des membres du gouvernement sera limité à 29. Et bien C’est là un régime politique parfaitement décentralisée où il n’y a aucun risque de monopolisation du pouvoir, un régime que même les Français envieraient eux, dont le président impose carrément à leurs députés ses propres lois sans même se donner la peine de passer par leur suffrage.  

5. Et la justice malienne, qu’en est-il de cette justice dans tout cela ? N’en déplaise à la France, le texte amoindrit le poids de la cour constitutionnelle, connu pour être l’un des leviers les plus largement utilisés par les puissances étrangères, et ce, dans beaucoup de pays africains, leviers dont les hoquets paralysent carrément le fonctionnement de l’Etat. A la place, le texte met en relief la justice traditionnelle, si bien ancrée au cœur des sociétés africaines tout en le renforçant par le Conseil suprême de la Magistrature. Au terme de cette relecture de l’avant texte de la nouvelle Constitution malienne, un seul constat s’impose : Si la France et ses accointances s'opposent à la nouvelle Constitution, c'est qu'elle veut arracher le Mali aux tentaculaires griffes de la France.

2. Afrique : la France et ses exactions impunies !

Dans une vidéo datée de 2019, qui refait le buzz sur les réseaux sociaux, la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, estime que tant que la France exploitera l’Afrique, les migrations illégales se poursuivront. 

On le sait, entre la Première ministre italienne Giorgia Meloni et le président français Emmanuel Macron, l’ambiance n’est pas au beau fixe. Après la victoire de l’extrême droite en Italie — le parti Fratelli d’Italia, La Ligua et Forza Italia s’étaient alliés et avaient récolté plus de 40 % des voix lors des élections pour élire Meloni à la tête du Conseil d’Italie —, Emmanuel Macron et l’Élysée s’étaient montrés très prudents quant aux futures relations entre Rome et Paris. Car la Première ministre a souvent lancé des diatribes contre la France. Avec un point d’achoppement concernant l’Afrique : « Les irresponsables sont ceux qui ont bombardé la Libye parce que ça les dérangeait que l’Italie ait un rapport privilégié avec Kadhafi dans le domaine de l’énergie », avait-elle, par exemple, déclaré. 

Depuis quelques jours, une vidéo montrant Giorgia Meloni s’emportant contre la France fait le buzz sur les réseaux sociaux. Même le Daily Mail consacre un article à la « diatribe cinglante » de la Première ministre, qui estime que « l’immigration en provenance d’Afrique s’arrêterait si des pays comme la France arrêtaient l’exploitation des précieuses ressources du continent ». En réalité, l’extrait d’émission diffusé sur les réseaux date de 2019. Un talk-show lors duquel Giorgia Meloni avait brandi la photo d’un enfant burkinabé travaillant dans une mine. La future Première ministre estimait alors que la France « prend 50 % des richesses des pays » grâce au franc CFA. 
Meloni n’hésite pas, depuis plusieurs années, à mettre l’Afrique sur le devant de la scène et à fustiger les anciennes puissances coloniales. « Il faut libérer l’Afrique de certains pays européens qui profitent d’elle », résume-t-elle. Un an avant l’émission largement diffusée, pendant un meeting, la cheffe de file de l’extrême droite italienne lançait un message clair au président français : « Honte à toi Emmanuel Macron, déclarait-elle. Avant de ‘libérer l’Europe des Africains’, il faut libérer l’Afrique de certains Européens qui impriment la monnaie pour quatorze nations africaines ‘souveraines’, font travailler les enfants dans les mines, jalousaient l’Italie pour son rapport privilégié avec Kadhafi et ont détruit la Libye en nous exposant au chaos migratoire aujourd’hui ». Pour Meloni, « les Africains ne fuient pas l’Afrique, ils vous fuient vous ! (Emmanuel Macron et la France, NDLR) ». 

En assurant que 50 % des exportations du Burkina Faso étaient captées par la France, Meloni voulait en réalité parler des réserves à la Banque de France : dans le cadre de la politique monétaire de la zone CFA, les pays africains de la zone UEMOA étaient en effet obligés de centraliser 50 % de leurs réserves au Trésor public français. Un « seigneuriage », selon Meloni, qui en conclut donc que la France « exploite les ressources de ces nations » africaines. 

Pourquoi cette vidéo de 2019 refait tout à coup surface ? Ces derniers jours, l’Italie et la France ont des relations tendues concernant l’accostage du navire de sauvetage de migrants d’une ONG, « Ocean Viking ». Paris a déploré la décision de l’Italie de ne pas laisser le navire accoster en Italie, jugeant la position de Rome comme « égoïste » et « inacceptable ». Pour rappel, dans un débat à l’Assemblée nationale concernant l’Ocean Viking, un député a ouvertement crié “qu’ils retournent en Afrique”. Ou encore, dans une émission populaire, un député a carrément été insulté par le présentateur de l’émission, car il a cité l’exemple des exactions de Bolloré en Afrique. Bref, en Italie, il n’y a pas vraiment de débat méprisant concernant l’Afrique contrairement à la France. Et personne ne dit rien dans le monde occidental. 

3. Burkina : Barkhane s’en va ? 

Le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, n’a pas écarté un départ des forces spéciales françaises basées au Burkina Faso, où des manifestations contre Paris ont de nouveau eu lieu vendredi 18 novembre. 

Dans un long entretien, Sébastien Lecornu, plaide pour une nouvelle posture au Sahel. Il n’a pas écarté un départ des forces spéciales françaises basées au Burkina Faso. 

« Il est évident que la révision de notre stratégie générale en Afrique interroge toutes les composantes de notre présence, y compris les forces spéciales », a déclaré M. Lecornu dimanche 20 novembre. « Sabre [le contingent des forces spéciales françaises basé dans la région de Ouagadougou] a eu un rôle-clé ces dernières années dans la lutte contre le terrorisme au Sahel », insiste-t-il. 

Au Burkina Faso, les congressistes sont revenus sur l’apparition des drapeaux russes aux mains de manifestants depuis le coup d’Etat du 30 septembre 2022, manifestants qui exigent la fin de la coopération militaire avec la France et son remplacement par une coopération avec la Russie. Sur ce point, la revendication du MBDHP est claire : le départ pur et simple de toutes les forces militaires étrangères du Burkina Faso. Le leitmotiv du MBDHP, ce n’est ni la France, ni la Russie, ni aucune autre puissance de remplacement. Pour pouvoir juguler cette crise multidimensionnelle, il est impératif de s’investir vers un changement fondamental des modalités de gestion des affaires de l’Etat. 

Le Premier ministre de la transition du Burkina Faso Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambela a déclaré samedi devant les députés que le Burkina Faso est engagé à diversifier ses relations de partenariat et souhaitait une coopération « sincère et franche » dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. 

Il a souligné qu’en matière de politique étrangère, le Burkina Faso, « reste un pays ami pour tous les pays qui acceptent son amitié. Notre ambition est de renforcer les liens d’amitié avec tous les pays pour le bonheur des peuples qui ne cherchent qu’à mieux se connaître ». 

« Nous attendons cependant de chacun de nos partenaires qu’il soit loyal avec nous. Nous souhaitons donc une coopération sincère et franche. Nous pensons, peut-être à tort, que certains partenaires n’ont pas toujours été loyaux. Comment comprendre que le terrorisme gangrène notre pays depuis 2015, dans l’indifférence, si ce n’est avec la complicité de certains de nos prétendus partenaires », a dit Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambela sans nommer un pays. 

Et de se poser les questions suivantes : « Où trouvent-ils (les terroristes) les armes, les munitions, le carburant, l’argent qu’ils ont à profusion ? Comment des pays qui ont le contrôle de l’espace, avec des moyens modernes de détection, ne peuvent-ils pas, s’ils sont nos vrais amis, nous donner les renseignements nécessaires sur les agissements et les mouvements de ces terroristes ? » 

« Nous essayerons, autant que possible, de diversifier nos relations de partenariat jusqu’à trouver la bonne formule pour les intérêts du Burkina Faso. Mais, il ne sera pas question de nous laisser dominer par un partenaire, qui qu’il soit », a-t-il insisté. 

Dans la lutte contre le terrorisme il revient aux Burkinabè, et à eux seuls, de défendre leur patrie en danger, a souligné le chef du gouvernement. « Avec bien sûr le soutien bienveillant de tous ceux qui voudront nous accompagner. C’est pourquoi il a été lancé le recrutement de cinquante mille volontaires pour la défense de la patrie (VDP, supplétifs de l’armée) », a-t-il fait savoir. 

Le Premier ministre burkinabè a également salué « des partenaires voisins qui ont facilités (des) acquisitions (d’équipements militaires) et qui continuent de nous soutenir », ajoutant que la coopération avec les pays limitrophes va se renforcer et la lutte contre le terrorisme sera au cœur de cette coopération. 

Au Burkina Faso comme dans plusieurs pays francophones d’Afrique de l’Ouest, on assiste, de plus en plus, à des mouvements d’humeur réclamant la rupture des relations de coopération avec la France, ancienne puissance colonisatrice de ces États. 

Vendredi des centaines de manifestants dont certains avec des drapeaux russes étaient descendus dans les rues de la capitale burkinabè, Ouagadougou, pour exiger le départ de la France et le démantèlement de la force militaire française. 

Les événements se sont produits en plein centre-ville de la capitale Ouagadougou, plus précisément en face de l’ambassade de France. 

Une fois devant l’ambassade, ils ont remis un courrier, en guise de piqûre de rappel. « Après une première lettre demandant le départ de la France, nous avons à nouveau remis une deuxième lettre aujourd’hui. Une troisième sera transmise aux autorités pour demander purement et simplement le départ de la France », a déclaré Cheik Mahamoudou, un des leaders de la manifestation. 

« Depuis longtemps nous avons dit que nous ne voulons plus de la France dans notre pays. C’est la France qui est la source de nos malheurs. Tous les jours on sort, mais ils sont toujours là. Mais aujourd’hui là, c’est aujourd’hui. Si la France ne bouge pas, on ne bouge pas », a martelé l’un des manifestants.  

Pour rappel, le 28 octobre dernier, plusieurs centaines de personnes avaient déjà manifesté exigeant le « départ dans un délai de 72 h » de la France au Burkina Faso.  

Le peuple burkinabé ne lâche rien, tant que la France aura un pied dans le pays des Hommes intègres, le peuple n’arrêtera pas de réclamer son départ. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV