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Zoom Afrique du 30 octobre 2022

Zoom Afrique du 30 octobre 2022

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Les titres de la rédaction :

-Vodacom Tanzania étend son service de transfert international à 8 pays de la SADC

-Zambie : Barrick reste « ouvert » à un investissement dans Mopani Copper Mines

-Gabon : la production de manganèse d’Eramet augmente de 6 % à 2,1 millions de tonnes au 3e trimestre

-Celtiis Bénin, un opérateur 100 % béninois sur le marché de la téléphonie

Les analyses de la rédaction :

Une coalition aérienne au Sahel ? 

Pourquoi l’Américaine Nuland a-t-elle peur de ce que la Force Wagner débarque au Burkina Faso ? Le numéro 2 du département dit : 

« Le président burkinabé par intérim, Ibrahim Traoré, a été sans ambiguïté. Les Burkinabés défendront eux-mêmes la sécurité de leur nation. Ils n’ont pas l’intention de faire appel au groupe Wagner. Nous avons été très clairs avec lui sur les risques encourus si un jour ils changeaient d’avis. Et nous avons parlé de la manière de continuer à soutenir les efforts de l’armée pour repousser les terroristes, sans le soutien extérieur de la Russie et Wagner ».

À regarder la vitesse avec laquelle le Burkina de Traoré se réarme contre les terroristes et leurs sponsors à voir ces près de 50 000 membres des forces patriotiques que le pays des hommes intègres viennent de recruter la crainte de Nuland est compréhensible. Samedi des milliers de Burkinabés sont descendus pour la énième fois consécutive dans la rue pour exiger l’expulsion des forces d’occupation française. Mais cette fois c’était bien différent. 

Les manifestants qui se sont rendus en divers endroits de la capitale burkinabée, dont l’ambassade de France, portaient des pancartes et scandaient des slogans tels que « France dégage », « France on en a marre ». Ils ont été autorisés à remettre à l’ambassade une lettre demandant le départ de la France du territoire burkinabé « dans un délai de 72 heures ». Ils sont également allés à la base de Kamboinsin, où sont stationnés quelque 400 soldats français. « Nous sommes remontés contre la France impérialiste, oligarchique, sauvage, barbare » qui « nous méprise », a déclaré l’un d’eux, Alouna Traoré.

C’est de loin la première fois après le mémorable clash Barkhane/population à Kaya, dans la région centre-nord du pays, où le peuple a bloqué le convoi militaire français qui faisait route vers le Niger.

Les Burkinabés se dirigent vers une base militaire de l’armée nationale ce qui signifie que la France devra désormais faire face si elle continue à refuser de mettre fin à son occupation non seulement à l’armée, mais au peuple burkinabé. Et c’est là que le facteur russe fait peur.

Et si cette armée venait à être équipée par la Russie ? Si Mascou finissait par livrer des hélicoptères, des avions, des radars et de la DCA à Ouagadougou ? Dans ce contexte l’axe USA/France peut-il réellement être sûr que le Burkina n’irait créer une coalition aérienne anti-France ; anti-US avec le Mali ? Nuland sait que c’est la prolongation naturelle de l’extraordinaire évolution en cours, et ce, d’autant plus que l’armée de l’air burkinabée est l’une des plus puissantes du Sahel. 

Le gouvernement burkinabé de transition a entrepris des actions d’encouragement des soldats engagés sur les fronts du combat contre les terroristes. Des distinctions honorifiques ont été décernées à plusieurs d’entre eux en mai 2022. Parmi les récipiendaires, des pilotes.

La base aérienne d’Ouagadougou a abrité le 24 mai 2022, une cérémonie de distinctions honorifiques de soldats engagés sur les champs d’opérations de lutte contre le terrorisme au Burkina Faso. Cet évènement était placé sous la présidence du ministre d’État, ministre de la Défense et des Anciens Combattants le général de brigade Barthélemy SIMPORE, en présence du colonel major David KABRE chef d’État-major général des armées et du colonel Vincent Ouedraogo, chef d’état-major de l’Armée de l’Air.

Ces militaires, parmi lesquels des pilotes, ont été distingués pour leur bravoure et leur engagement lors d’interventions aériennes qui ont permis d’obtenir des résultats probants sur le terrain. L’attaque terroriste contre le détachement militaire de Bourzanga situé dans la province du Bam, région du centre-nord du Burkina Faso, le samedi 21 mai 2022 avait causé la mort de 5 soldats. La vigoureuse résistance et riposte de l’armée avait suscité la débandade chez les assaillants, dont 35 ont été abattus suite à une opération sol-air combinée par l’armée de terre et de l’air. N’est-ce pas que cette armée de l’air aujourd’hui sous-équipée saura parfaitement changer la donne si elle fait l’acquisition de Sukhoi ou de MiG-russe ?

Niger : Barkhane bombarde la population

Des ONG et des parlementaires nigériens exigent la lumière sur une opération militaire menée lundi 24 octobre sur un site d’orpaillage dans l’ouest du pays, qui a fait officiellement sept morts, mais dont le bilan total pourrait être bien plus élevé. Malgré des accusations contre elle sur les réseaux sociaux, l’armée française met la faute sur l’armée nigérienne et fait semblant de ne pas avoir joué de rôle direct dans cette opération.

Tout a commencé le lundi dernier, le 24 octobre, lorsqu’un raid « anti-terroriste » a visé un site d’orpaillage clandestin à Tamou, dans la région de Say, près du parc du W, non loin de la frontière avec le Burkina Faso.

Ce que le ministère de la Défense présente comme une opération antiterroriste réussie est considérée par la société civile nigérienne, comme une « énorme bavure » des forces de défense, qui aurait en réalité fait beaucoup plus de victimes que ce que prétendent les autorités. Des victimes civiles.

Que s’est-il alors passé sur le terrain ?

On se souvient du cas similaire au Mali, à Bounti, où une frappe aérienne de l’armée française avait visé un mariage et tué des civils. Un massacre que la France n’a jamais réellement reconnu et assumé ses responsabilités. D’ailleurs, la France a, à maintes reprises, violé l’espace aérien malien d’où l’exigence du gouvernement malien de faire traîner la France devant la justice internationale pour ses violations.

Le scénario du Mali se répète cette fois au Niger, ce pays où Barkhane s’est réfugié après son expulsion historique du Mali, ce pays où le peuple n’a pas hésité à exprimer son mécontentement depuis le début de ce redéploiement.

Cela dit, Barkhane ne sait plus comment habiller de manière présentable son aveu d’échec et ne sait pas comment remettre la cause sur l’armée nigérienne. Pire, il se vante même de ses « quinze opérations conjointes dans l’ouest à la frontière avec le Mali, une zone soumise à une forte pression des groupes armés terroristes ».

Les Nigériens, tout comme les Maliens et les Burkinabés se battent pour préserver leur souveraineté et leur intégrité. Ils ne sont pas prêts à laisser faire Barkhane sur leur territoire.

 

Burkina : la France dehors !

Des centaines de manifestants burkinabés se sont déplacés vendredi 28 octobre jusqu’au camp Bila Zagré de Kamboinsin, où sont stationnées les forces spéciales françaises que « la France quitte le Burkina Faso », et ce, sous « 72 heures ». Les manifestants ont également réclamé le départ de cinq anciens ministres de l’ex-président de la transition Paul-Henri Damiba, reconduits dans le nouveau gouvernement.

Comment peut-on analyser la situation au Burkina Faso ?

Nous avons interrogé à ce sujet Daouda Emile Ouedraogo, journaliste et coordonnateur international de l’ONG « Stand for Life and Liberty », afin d’en savoir plus sur la situation au Burkina Faso et cette volonté du peuple à faire expulser le forces françaises.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV