Les forces israéliennes ont mené dans la nuit du lundi au mardi 25 octobre une série de raids à travers la Cisjordanie occupée, causant la mort d’au moins 5 Palestiniens et plus de 20 blessés.
Plusieurs quartiers de la vieille ville de Naplouse ainsi qu'une ville au nord de Ramallah étaient visés, a rapporté l'agence de presse officielle palestinienne Wafa.
Le raid sur Naplouse a fait quatre morts parmi les Palestiniens, dont l'un des chefs du groupe de résistance « Fosse aux Lions » nommé Wadih al-Houh. Un cinquième Palestinien, un adolescent, a trouvé la mort dans la ville de Nabi Saleh au nord de Ramallah. Il a été touché à la poitrine par des tirs à balles réelles des forces israéliennes, a rapporté Wafa.
Au total, 21 Palestiniens ont été blessés lors des raids de ce mardi. Quatre d’entre eux se trouvent dans un état critique.
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Zaher Jabareen, membre du Bureau politique du mouvement de résistance du Hamas basé à Gaza, a publié une déclaration, déplorant la mort de Palestiniens lors du raid des forces israéliennes sur Naplouse.
Le Hamas a salué « les combattants héroïques de la Résistance » du groupe Fosse aux Lions « qui se dressent courageusement contre les forces d'occupation ». « Nous appelons notre peuple et nos combattants de la Résistance à s'opposer à l'occupation et à la combattre », a-t-il réitéré.
Nabil Abu Rudeinah, le porte-parole du président palestinien Mahmoud Abbas, a également fait savoir dans un communiqué que ce dernier établissait « des contacts urgents afin de mettre fin à cette agression contre notre peuple » à Naplouse.
Des bruits de tirs et d'explosions ont été entendus, des colonnes de fumée et de flammes ont été vues de plusieurs quartiers dans la vieille ville de Naplouse aux premières heures du mardi 25 octobre, suite à l’assaut des forces sionistes qui recherchaient des membres du groupe Fosse aux Lions, rapporte Wafa.
Selon des sources locales, les forces israéliennes ont posté des tireurs d'élite sur les toits des maisons et des bâtiments surplombant le centre-ville et les quartiers de Naplouse, où ils ont délibérément ouvert le feu sur des membres des forces de sécurité palestiniennes, blessant quatre d'entre eux. Elles ont même empêché l’accès des ambulances à la vieille ville.
Cette nouvelle série d'attaques fait suite aux affrontements entre les forces du régime et les Palestiniens qui protestaient contre le meurtre de Tamer al-Kilani, haut responsable du groupe Fosse aux Lions. Il a été tué dimanche dans un attentat à la moto piégée à Naplouse, à environ 49 kilomètres au nord de la ville occupée de Qods. Le groupe de résistance a mis en garde contre une « réponse douloureuse ».
Sur les réseaux sociaux, des images vidéo de l'explosion et d'un « collaborateur israélien » apparent en train de poser la bombe sur la moto ont circulé.
Le nouveau groupe baptisé en arabe « Areen al-Oussoud », « Fosse aux Lions » en français, en hommage à Ibrahim al-Nabulsi, un jeune combattant surnommé le « Lion de Naplouse » et abattu début août par les forces israéliennes, avait notamment revendiqué une attaque mortelle contre un soldat israélien il y a deux semaines en Cisjordanie occupée.
Dans la foulée, l'armée israélienne a resserré l'étau sur Naplouse, en mettant en place des contrôles pour identifier les personnes qui quittaient cette ville et en balayant en permanence son ciel de drones d'observation.
Les violences se sont accrues ces derniers mois dans le nord de la Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 1967 par le régime d’Israël, notamment dans les secteurs de Naplouse et Jénine, bastions de groupes armés, où les soldats israéliens ont multiplié les opérations en réponse aux attaques anti-israéliennes meurtrières depuis mars.
Au moins 175 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie illégalement occupée et dans la bande de Gaza assiégée depuis le début de 2022, dont 51 Palestiniens lors de l'assaut de trois jours d'Israël sur Gaza en août dernier, selon le ministère palestinien de la Santé.
Des groupes de défense des droits de l’homme ont condamné l'usage excessif de la force par Israël et sa « politique de tirer pour tuer » contre les Palestiniens. Par ailleurs, Amnesty International a appelé mardi à une enquête de la Cour pénale internationale (CPI) sur de possibles « crimes de guerre » lors de l'escalade dans la bande de Gaza en août.
Selon le journal Haaretz, les services de renseignement israéliens examinent la possibilité de mener une offense militaire à grande échelle dans le nord de la Cisjordanie, à l’instar de celle menée à Gaza.
Les autorités judiciaires affirment qu’une opération d’envergure en Cisjordanie est beaucoup plus compliquée d’autant plus que l'assassinat de Tamer al-Kilani a aggravé la situation.
La mise en œuvre de nouvelles opérations terroristes en Cisjordanie pourrait conduire à une nouvelle démonstration de force de la Résistance, s’inquiètent les sources de sécurité du régime.
Néanmoins, le chef d'état-major de l'armée israélienne, Aviv Kokhavi, a donné fin septembre son feu vert à l'utilisation de drones armés pour commettre des assassinats en Cisjordanie.
En mars dernier, l'armée a lancé une opération militaire en Cisjordanie, au cours de laquelle plus de 1 500 Palestiniens ont été arrêtés.
