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Eco Afrique du 18 octobre 2022

Eco Afrique du 18 octobre 2022

Principales analyses de la rédaction 

1 –La Guinée fera saigner l’OTAN

Une mission technique de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), conduite par le commissaire aux affaires politiques, paix et sécurité, Abdel-Fatau Musah, est arrivée dimanche soir à Conakry, a annoncé la présidence guinéenne.

Cette mission qui séjournera en Guinée du 16 au 21 octobre, « a pour objectif spécifique, l’étude technique du chronogramme de la Transition » par les experts de la Cédéao et les autorités compétentes de la République de Guinée, ont souligné les autorités guinéennes. Mais tout le monde sait qu’en Guinée ce qui intéresse l’Occident ce n’est ni la transition ni la démocratie encore moins le sort des Guinéens. En Guinée, c’est la bauxite qui attire et inquiète. L’État guinéen peut ne pas permettre les ingérences.

En Guinée et grâce à la bauxite dont l’aluminium est extrait, les industries européennes, américaines, asiatiques… tournent, les millions d’emplois sont créés et sauvegardés, l’économie se développe, les affaires se portent mieux. Première réserve mondiale de bauxite encore largement inexploitée, « dix (10) siècles (1000 ans) de réserve de bauxite » pour reprendre l’expression de feu Félix Houphouet Boigny, ancien dirigeant ivoirien, faut-il souligner que plus de la moitié de l’économie mondiale et des emplois dépende de l’aluminium tiré de la bauxite. Ainsi, de la construction automobile à la construction navale, de l’agro-industrie au bâtiment, de l’industrie pharmaceutique en passant par les ustensiles de cuisine jusqu’à la construction des avions, la liste n’est pas exhaustive, l’importance et les bienfaits de ce minerai sont salutaires ; stratégiques et incontournables dans l’enjeu économique, commercial, social… du monde.

À rappeler que le coup d’État du dimanche 5 septembre 2021 a créé la panique sur le marché mondial, faisant flamber le prix de l’aluminium. À la bourse de Londres spécialisée dans les métaux, craignant la rupture d’approvisionnement en Guinée, la tonne de l’aluminium se négociait à 2768 dollars, du jamais vu « depuis 2011 » selon Wallstreet journal, tandis que le cours des actions des principaux producteurs chinois, russes et australiens augmentait entre 2 % et 14 %.

C’est pour dire que dans ce jeu d’intérêts qui repose sur le rapport de force, le colonel-Président Mamadi Doumbouya a les cartes entre les mains, et pourrait, en guise de réplique ou de représailles à un éventuel embargo injustifié d’où, qu’il vienne, même si cette éventualité est improbable, créer une crise économique mondiale aux conséquences dévastatrices pour le monde développé, en bloquant l’approvisionnement du marché mondial.

« La France n’a pas d’amis. La France n’a que des intérêts », disait Charles de Gaule, une remarque parfaitement extensible au reste de l’UE dont le principal comissaire, Josep Borrell, qualifie l’Europe de « jardin » et le reste de l’humanité de « jungle »

En définitive, dans le monde moderne, la taille des nations réside aussi bien dans ses dimensions géographiques avec l’exemple de la Turquie face à l’Union européenne, naturelles (sous-sol) pour le cas de la Guinée, que dans ses dimensions économiques commerciales, industrielles…

2 Gaz : lequel en profitera, le Niger ou le Bénin ? 

Avouons que le projet d’un gazoduc Niger-Benin alors même que l’Occident fait impuissant face à une vraie crise gazière qu’un pays producteur au monde à part la Russie ne saurait résoudre est bien alléchant. La toute dernière visite de la PM française en Algérie n’a pas pu non plus satisfait amplement les besoins gaziers des atlantistes vu que le gaz algérien Alger le veuille davantage pour sa consommation intérieure, d’où sans doute l’accent mis sur le gazoduc Niger-Bénin. Que sait-on de ce gazoduc ? Les travaux avancent « normalement », plus de 600 km ont été réalisés dans le cadre du projet de pipeline export long de 2000 km qui reliera le champ pétrolifère d’Agadem (Nord-Est) du Niger au terminal du port de Semé au Benin, selon les techniciens rencontrés sur le terrain. Cette assurance a été fournie au chef de l’État nigérien Mohamed Bazoum en visite de travail, la semaine dernière dans le département de Gaya, frontalier avec le Benin où il s’est rendu sur un des tronçons de ce méga projet. Les travaux sont prévus pour s’achever en 2023 pour environ 4 milliards de dollars américains. L’entreprise Wapco-Niger assure la réalisation, l’entretien et l’exploitation de l’ouvrage.  Au terme de ces travaux, la production pétrolière du Niger passera à 110 000 barils par jour contre 20 000 actuellement dont les 90 000 seront exportés via le pipeline. Depuis sa mise en exploitation en 2011, le pétrole a généré des ressources de l’ordre de 900 milliards de FCFA. Selon les projections, d’ici 2025 le pétrole représentera au moins ¼ du PIB et près de 50 % des recettes publiques du Niger. Le Niger exploite du pétrole dans le cadre d’un contrat de partage de production avec la société chinoise CNPC.

La question qui se pose d’emblée est la suivante : L’Occident qui a besoin du gaz permettra-t-il que le Niger ou le Benin en tire profit ? Ou ce qui revient aux mêmes les agents terroristes que les services secrets occidentaux recrutent entraînent et répandent à travers les pays qu’ils taxent d’être de tiers monde sauront-ils tranquillement tirer profit de leurs richesses ? Non rien qu’à voir les tout derniers développements au Bénin. Voici ce que préparent les occidentaux dans cette région : « La frontière entre le Bénin et le Niger, qui longe les eaux du fleuve Niger, avait été épargnée par la violence djihadiste qui sévit au Niger depuis des années, mais elle est désormais également confrontée à cette menace. À Gaya, une ville très proche de cette frontière, les habitants vivent dans la peur. En septembre, des hommes armés ont mené une première attaque contre un poste-frontière à Malanville dans le nord-est, la ville du Bénin la plus proche du Niger, faisant deux morts. Mais également Niger doit faire face aux attaques régulières et meurtrières de groupes terroristes liés à Daech au Sahel dans l’ouest et, dans le sud-est, à celles de Haram et du groupe terroriste Daech en Afrique de l’Ouest. Daech a revendiqué pour la première fois une attaque dans le nord du Bénin, exécuté par sa branche au Sahel, confirmant l’extension de ses activités vers le golfe de Guinée. Pour le président nigérien, les États doivent coopérer. “Le Bénin est un partenaire stratégique pour le Niger. C’est un partenaire commercial, important et quand on connaît les actions de ces forces (djihadistes, ndlr.) et leur volonté d’ouvrir des fronts de l’autre côté, nous sommes aussi appelés à prévenir de tels événements” explique Mohamed Bazoum.

Et Africanews d’ajouter : « Le Niger a réceptionné cette semaine de nouveaux équipements militaires offerts par son partenaire américain dans la lutte contre les djihadistes très actifs dans l’ouest et le sud-est du pays, ces équipements seront notamment destinés au centre d’entraînement des Forces spéciales anti-jihadistes à Tillia, dans la région de Tahoua dans l’ouest du pays. »

Avouons que le tout dernier paragraphe concernant l’assistance militaire US au Niger fait rire

3- Pourquoi le Gabon est-il le pays le plus riche de l’Afrique ? 

Du Gabon, les médias disent ceci :  

Pour la 2e année consécutive, le Gabon se positionne comme le pays le plus riche d’Afrique (hors très petits pays) selon le rapport sur les Produits intérieurs bruts (PIB) par habitant des pays africains, publié le 11 octobre dernier par le Centre d’étude et de réflexion sur le monde francophone (Cermf).

Une position que le pays doit à son PIB par habitant qui se chiffre à 8 017 dollars (5,4 millions FCFA) au début de l’année 2022. Ce PIB est supérieur à celui du Botswana qui arrive juste derrière le Gabon avec un PIB qui s’établit à la même période à 7 348 dollars (4,9 millions FCFA) par habitant. Le PIB du Gabon et même celui du Botswana sont en hausse par rapport à la même période en 2021 où ils s’établissaient respectivement à 3,9 millions de FCFA et 3,7 millions de FCFA.

Selon le Cermf, ces bonnes performances du Gabon en 2022 « résultent principalement d’une politique volontariste en matière de diversification menée au cours de la dernière décennie », dans le but de sortir le pays, de sa forte dépendance aux industries extractives, et transformer localement une partie de la production. C’est dans ce cadre qu’ont été créées la Zone économique spéciale (ZES) de Nkok ainsi que d’autres zones industrielles, dans le but de transformer localement le bois gabonais avant exportation. Cette politique a permis de multiplier par deux le poids de cette filière dans l’économie nationale, qui a pesé pour 5 % du PIB et 15 % des exportations de marchandises en 2021, soutient le rapport.

Mais quels sont les partenaires du Gabon dans le secteur du bois en particulier et dans le secteur économique en général ? La Chine et l’Inde demeurent les 2 premiers partenaires économiques du Gabon. Avec 546,2 milliards de FCFA de volume d’échanges, la Chine demeure le premier partenaire économique du Gabon au 1er trimestre 2022. La future première puissance économique mondiale devance respectivement l’Inde (202,5 milliards de francs), l’Espagne (103,9 milliards de francs), la Corée du Sud (92,2 milliards de francs) et le Vietnam (83,6 milliards de francs). Peu d’Occidentaux se trouvent sur la liste... C’est sans doute la raison de cette richesse. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV