Actualité en Afrique :
-Au Ghana, les producteurs de cacao mieux rémunérés
-Kenya : le président Ruto entame sa tournée est-africaine en Éthiopie
-Le Président de la République du Togo s’entretient avec le président du parlement de la CEDEAO
-Le Premier ministre s’entretient avec le Chargé d’Affaires du Tchad au Niger
Analyses de la rédaction :
Mali : Barkhane menace, le gouvernement riposte !
Parallèlement aux agissements des éléments occidentaux au Mali, le gouvernement malien mène sa politique de sécurisation et n’est pas prêt à se laisser faire face aux menaces de part et d’autre de l’axe USA-OTAN.
Le gouvernement de transition malien a adopté le 5 octobre, un projet de loi prévoyant la militarisation de la police et de la protection civile pour mieux sécuriser les administrations et les populations, et empêcher le retour des groupes terroristes dans les zones reconquises par l’armée.
« Cette militarisation permettra de déployer les deux unités dans les zones reconquises par l’armée afin d’y assurer la sécurité des populations et de leurs biens, et empêcher le retour des groupes terroristes », déclare le gouvernement dans le communiqué publié à l’issue d’un Conseil des ministres. Elle doit aussi permettre de « couvrir les arrières des forces engagées au combat en vue de préserver les acquis et de sécuriser l’administration et les populations ».
Le gouvernement a également précisé que la militarisation de la police nationale et de la protection civile « concourt à la réalisation des objectifs de refondation de l’État », indiquant que les fonctionnaires appartenant à ces deux corps « bénéficieront des mêmes avantages que les autres militaires ».
Cette décision intervient après les menaces quant au prochain assaut terroriste contre Ménaka.
« Au Mali, la situation est plus précaire que jamais dans le nord-est du pays, et tout particulièrement à Ménaka. Cela fait plusieurs mois que l’EIGS, la branche sahélienne du groupe État islamique, mène des offensives meurtrières pour prendre le contrôle de cette zone frontalière du Niger et du Burkina. La dernière offensive a eu lieu à Talataye, il y a trois semaines », lit-on à ce sujet sur RFI.
Plusieurs articles apparaissent alors depuis quelques jours sur la presse occidentale suggérant ainsi la prise prochaine de cette localité par les terroristes !
Depuis mars, les terroristes de Daech y affrontent les touaregs progouvernementaux du Mouvement du Salut de l’Azawad (MSA) et le Groupe d’autodéfense Imghad et alliés (Gatia), deux groupes bénéficiant du soutien de l’armée malienne. L’objectif est de contrôler cette localité stratégique située à la frontière avec le Niger.
Pour rappel, la France s’est littéralement fait mettre à la porte du Mali, car le pays ne pouvait plus voir un seul soldat français, considéré comme des occupants, se promener sur son territoire. De plus, le fait que le Mali s’est tourné vers d’autres partenaires avec, entre autres, la Russie a également changé la donne. L’armée nationale malienne s’est renforcée et s’est lancée dans la lutte contre le terrorisme tout en apportant des résultats très positifs au grand dam de Paris.
Ce retrait a coûté très cher à la France et depuis, elle cherche par terroristes interposés de maintenir sa présence dans les localités stratégiques, d’où ces mises en garde de part et d’autre contre une possible attaque terroriste à Ménaka.
Les tentatives de déstabilisations occidentales ne s’arrêtent pas là et dans leur dernière accusation, une radio française a fait état d’exactions imputées aux soldats maliens, à des supplétifs russes et à une communauté de chasseurs traditionnels dans la région de Mopti.
L’armée malienne a dit samedi avoir ouvert des enquêtes sur l’assassinat ou non de 53 civils dans le centre du pays, tout en dénonçant les entreprises de « désinformation » de certains médias.
« Des enquêtes de gendarmerie ont été ouvertes pour confirmer ou infirmer les informations faisant état d’un présumé assassinat de 53 civils dans le village (de) Gouni-Habé », dit l’armée malienne au bas d’un communiqué de quatre pages détaillant ses opérations depuis fin septembre.
Bien que l’axe USA-OTAN tente par tous les moyens de redorer son blason au Mali, il est clair que le vainqueur de cette guerre reste le peuple malien.
Avis de tempête sur la Guinée ?
La France a indiqué qu’elle apporterait une aide militaire à la Guinée pour que le pays puisse sécuriser sa frontière commune avec le Mali, a rapporté Africa Intelligence.
Selon les informations rapportées par Africa Intelligence, le président de la Guinée, le colonel Mamadi Doumbouya, a demandé son assistance militaire à la France pour sécuriser ses frontières. Une demande à laquelle Paris a répondu favorablement.
L’assistance militaire française devrait concerner le long de la frontière nord-est du pays ouest-africain. Cette partie de la frontière guinéenne est celle que le pays partage avec le Mali en proie à des attaques terroristes.
Mais pourquoi cherche-t-on à imposer une « sécurisation des frontières » à la Guinée alors que ce pays reste assez épargné des attaques terroristes et où le calme et la sécurité est installé depuis des mois voir des années ?
N’est-ce pas là une tentative destinée à semer l’insécurité dans ce pays où les politiques prônées par le chef de la junte ne sont du tout au goût des instances occidentales comme ceci a été le cas au Bénin quand le chef du DSGE avait promis il y a quelques mois d’un ton sarcastique, quand il avait affirmé que selon ses évaluations fin 2021, début 2022, la violence terroriste arriverait à la côte depuis le Sahel ?
Il semblerait que la tendance de la Guinée de s’approcher davantage à l’axe de l’Est et de nouer des relations avec des pays outre que l’axe US-OTAN ne plaît pas à cet axe.
De plus on se rappelle bien que la Guinée a été l’un des premiers pays à avoir aidé le Mali à contourner les sanctions de la CEDEAO en lui transitant du pétrole. Une aide qui n’a pas non plus été digérable pour l’axe US-OTAN, l’axe qui n’a pas hésité à faire pression sur ce pays via son instance de pression qu’est la CEDEAO.
La Guinée joue un rôle très important dans la création de la coalition interafricaine initiée par le Mali. Ces deux pays (le Mali et la Guinée) sont désormais les principaux axes de cette coalition qui a comme objectif de s’étendre jusqu’en côte et pourquoi pas dans toute l’Afrique.
Récemment, le colonel Mamady Doumbouya, président de la transition en Guinée-Conakry, a appelé le peuple guinéen à un sursaut patriotique au-delà des clivages ethniques et politiques pour la refondation de l’État.
Doubouya s’exprimait samedi soir dans un discours adressé à la nation à l’occasion du 64e anniversaire de l’accession à l’indépendance de la République de Guinée, le 2 octobre 1958.
Le Colonel Doumbouya a d’abord indiqué : « La situation qui prévalait en Guinée avant le 5 septembre 2021 était devenue insupportable pour l’ensemble des populations. La situation de notre pays était caractérisée par la corruption généralisée, la dilapidation des deniers publics, la politisation des services publics, le laisser-aller dans l’administration, la baisse du niveau du système éducatif et sanitaire, une pauvreté endémique, l’accaparement des richesses par une minorité d’individus ainsi que le communautarisme exacerbé ».
Cette tendance souverainiste et cet appel à l’unité et au patriotisme, c’est tout ce que l’axe occidental n’aime pas !
Cette proposition de la France quant à une assistance sécuritaire dans les régions frontalières n’est rien d’autre qu’une pression de plus contre la Guinée. Mais Doumbouya et son peuple ont déjà crié haut et fort qu’ils en ont assez des colonialistes occidentaux sur leur territoire et que l’ère coloniale est terminée.
Cameroun : que mijote la France ?
Attendu au début d’octobre à Yaoundé, le général de corps d’armée Thierry Marchand a fait ses adieux aux armes lors d’une cérémonie organisée ce 20 septembre aux Invalides, à Paris. La cérémonie s’est déroulée en présence, notamment, de l’actuel ambassadeur du Cameroun à Paris, André-Magnus Ekoumou. Avant sa nomination, le 15 septembre, il était à la tête de la Direction de la coopération de sécurité et de défense (DCSD), au sein du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.
Que vient faire ce général de corps d’armée au Cameroun ?
Réponse avec Pierre Claver Nkodo, éditorialiste et directeur de la publication Horizons nouveaux, magazine international paraissant à Douala au Cameroun.