Actualité en Afrique :
Analyses de la rédaction :
Qu’est-ce qui fait craindre l’axe US-OTAN au Burkina Faso et que signifient ces mises en garde de part et d’autre d’un côté et ces mains tendues vers le gouvernement de Traoré de l’autre ?
Depuis le coup d’État du 30 septembre dernier au Burkina, les USA ne cessent de publier des communiqués dans lesquels, ils mettent la junte « en garde contre les risques d’une alliance avec la Russie ».
« Les pays où le groupe [Wagner] a été déployé se retrouvent affaiblis et moins sûrs, et nous avons constaté cela dans plusieurs cas rien qu’en Afrique », a déclaré à la presse un porte-parole du département d’État américain, Vedant Patel. « Nous condamnons toute tentative d’empirer la situation actuelle au Burkina Faso et nous encourageons fortement le nouveau gouvernement de transition à se conformer au calendrier convenu pour un retour à un gouvernement civil démocratiquement élu », a-t-il ajouté.
D’un autre côté, les Etats Unis, dans une note de leur ambassade au Burkina Faso, datée du vendredi 7 octobre 2022, ont affirmé leur soutien au peuple burkinabè et s’engagent à « œuvrer à la paix, à la stabilité et à la démocratie ».
Tous ces agissements ne prouvent qu’une chose : la panique totale au sein de l’axe US-OTAN. Mais quelle en est la raison ?
Une coalition interafricaine qui prendrait ses débuts au Mali et qui s’étendrait jusqu’au Burkina et la Guinée, semble être la première cause de cette panique.
Les conséquences en seront irréparables pour cet axe à savoir l’entrée de la Russie au Sahel et la diversité des coopérations des pays du Sahel avec les pays de l’axe de l’Est, l’inefficacité des sanctions imposées par la CEDEAO, comme on a pu le constater dans le cas du Mali, vers où, la Guinée n’a pas hésité de transiter son pétrole durant la période des sanctions et enfin la mise en danger des forces colonialistes au Burkina, après leur défaite et expulsion du Mali.
Toutes ces conséquences seront fatales pour cet axe qui voit ses pions et ses plans tomber à l’eau, l’un après l’autre, d’autant plus que tout ceci s’ajoute à l’émergence d’une armée de l’air coordonnée entre les membres de cette coalition interafricaine qui bloquerait le ciel du Sahel à toute intervention aérienne étrangère.
En effet, cette panique a été tellement grandissante que Barkhane n’a pas hésité il y a trois jours d’attaquer un avion d’attaque au sol Sukhoi Su-25 Frogfoot à l’approche de la base militaire de Gao.
Au Burkina Faso, le président Traoré a pris les devants et a envoyé des hélicoptères vers la province stratégique de Djibo, là où la force colonialiste a durant ces dernières années appuyée afin de déstabiliser le pays et provoquer l’exode de la population pour ensuite mieux y implanter ses bases et ses pions.
Bref, la France, les USA et leurs acolytes se sentent plus que jamais en danger au Sahel et pour une fois, ils ont raison !
Avis de tempête sur le Bénin:
Le nouveau commandant de la force Barkhane, le général Bruno Baratz, vient d’achever une visite de 48 heures au Bénin où il est arrivé mardi.
« Le patron de Barkhane est arrivé avec le général Étienne du Peyroux, commandant des éléments français au Sénégal. Selon nos informations, les deux généraux sont venus expliquer les nouvelles orientations de la coopération militaire. L’armée française ne souhaite plus être en première ligne. Le nouveau partenariat défense sera consacré à la formation, à l’appui aérien et aux renseignements », lit-on alors à ce sujet sur les médias mainstream.
Cette visite n’augure rien de bon puisque depuis la première attaque terroriste contre l’armée béninoise que le chef du DSGE avait promise il y a quelques mois d’un ton sarcastique, quand il avait affirmé que selon ses évaluations fin 2021, début 2022, la violence terroriste arriverait à la côte depuis le Sahel, eh bien cette visite est une mise en garde contre le Bénin.
Depuis l’annonce par Macron de la réorganisation des forces françaises en Afrique, Paris ne souhaite plus être en première ligne. « Le nouveau partenariat défense sera consacré à la formation, à l’appui aérien et aux renseignements », rapporte le correspondant de RFI à Cotonou.
Selon la même source, le général Baratz, accompagné du général Étienne du Peyroux, commandant des éléments français au Sénégal ont rencontré le ministre béninois de la Défense Fortuné Nouatin, le patron de l’armée de terre et le numéro deux du cabinet militaire du président Talon. Une quarantaine d’instructeurs français déjà présents sur le sol béninois participe déjà à la formation des soldats béninois.
A lire ces informations, on voit très bien que cette visite est le début d’un redéploiement de Barkhane au Bénin, puisque le Burkina résiste à toute forme d’ingérence militaire étrangère et qu’au Niger, Barkhane, déjà déployé aurait besoin des supplétifs dans le sud, et où serait mieux que le nord du Bénin. Le Bénin n’ayant connu aucune attaque terroriste jusqu’en décembre dernier, et les attaques sont survenue après que l’axe US-OTAN s’est rendu compte que sans une infiltration au Bénin, il ne pourrait guère pénétrer dans le noyau de résistance sahélienne dont une partie se trouve au Burkina Faso.
D’ailleurs, les maints rapports des agences de presse mainstream renforce cette idée, quand ils parlent « de l’extension du terrorisme vers la côte » ou encore un article publié par Ouest-France qui annonce clairement que « les groupes extrémistes traversent désormais régulièrement les trois régions de l’Alibori, du Borgou et de l’Atacora, frontalières avec le Niger, le Burkina Faso et le Nigeria. Et ces trois pays sont depuis des années le théâtre de violences djihadistes et communautaires qui ont fait des milliers de morts et de déplacés ».
Ce pays d’Afrique de l’Ouest est devenu une cible que les Occidentaux veulent absolument frapper pour non seulement bloquer le soulèvement de la population contre la présence française, mais également pour freiner la propagation de ce soulèvement dans les pays voisins. Car, le point faible des troupes d’occupation occidentale dans le Sahel et le comportement néocolonialiste de ses chefs États, c’est bel et bien un soulèvement des populations sahéliennes. Si les peuples s’unissent dans le Sahel et se soulèvent simultanément, il est clair que toutes les puissances occidentales réunies ne peuvent plus rien faire face à une telle vague de protestation.
RCA: adieu la France !
C'est désormais officiel : les dernières forces militaires françaises présentes en Centrafrique vont quitter le pays prochainement. L'ambassadeur de France à Bangui a confirmé au ministère centrafricain de la Défense la fin de la mission logistique toujours installée à l'aéroport de Bangui-MPoko. L’armée française va donc quitter le pays après 62 ans de présence, même si la RCA est indépendante depuis août 1960.
Cela signifie clairement la défaite finale et le remake du scénario que la force française a vécu au Mali.
Cette expulsion finale fait suite au gel des coopérations entre la RCA et la France en 2021 et l’interdiction des vols français sans l’aval du gouvernement centrafricain dans le ciel du pays. De plus et depuis plusieurs mois la présence de la Minusca a été contestée en RCA à travers plusieurs manifestations organisées par le peuple.
La RCA a en effet entamé cette lutte anticoloniale depuis des années à travers plusieurs décisions diplomatique, militaire et économique.
Le gouvernement de Touadera n’a pas hésité durant toutes ces années de renforcer les capacités de l’armée nationale et a clairement annoncé sa tendance pour une coopération avec le bloc de l’Est.
En rappel, l’armée française qui occupait la Centrafrique de 2013 à 2016 sous la bannière de l’opération Sangaris qui était censée sécuriser le territoire centrafricain, le résultat était bel et bien le même qu’avec l’opération Barkhane dans le Sahel. Ces opérations se sont soldées par une montée de l’insécurité dans le territoire et même dans la région. De plus, en Centrafrique, cela a complètement anéanti l’armée nationale centrafricaine. Le pays était occupé par l’armée française et l’insécurité ne faisait qu’augmenter. Avec l’arrivée du président Faustin Archange Touadera épauler par son équipe, mais surtout par la population, la situation s’est nettement améliorée. D’autant plus que Bangui a préféré se tourner vers le bloc de l’Est pour créer des alliances afin de redresser la situation sécuritaire du pays.
De plus en plaidant pour la création d’une crypto-monnaie nationale, Touadera a clairement mis une dernière gifle à l’axe US-OTAN dans le secteur économique.
L’adoption du Bitcoin par Bangui en tant que « monnaie officielle », tranche clairement avec la position préalable du pays vis-à-vis du statut juridique des crypto monnaies. En effet, entre une interdiction implicite et l’adoption complète, la RCA a clairement brûlé le FCFA.
Depuis l’adoption du Bitcoin par Bangui le 26 avril, la conversion du franc CFA au Bitcoin a également subi des fluctuations inattendues. Car si les instances financières internationales avaient initialement botté en touche devant la décision de la RCA, estimant sans doute que le manque de connectivité et le désintérêt des populations se chargeraient de « faire couler » le projet, l’attrait du Bitcoin dans le pays a surpris le monde des finances.
Bref, la fin de la Françafrique en RCA est désormais conclue. Bientôt la fin de cette instance colonisatrice sera également annoncée partout en Afrique.