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Russie ou USA, qui a fait sauter le "Nord Stream"?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Nord Stream n'est plus. (Illustration)

Comme c'est étrange cette affaire de Nord Stream. Elle ressemble point par point à l'affaire nucléaire iranienne. Europe propose, Iran accepte, USA refusent, Europe est sans pétrole iranien... Le fait que la crise ukrainienne, qui s'est transformée en une guerre à grande échelle, ait été planifiée à Washington, qui est le principal bénéficiaire de ce qui se passe, ne fait pas de doute. Lundi soir 26 septembre, une fuite a été signalée sur le gazoduc Nord Stream 2 au large de l'île danoise de Bornholm. Il est rapporté que la pression est passée de 105 à sept bars en peu de temps, ce qui correspond à la pression à une profondeur océanique d'environ 70 à 80 mètres. C'est la profondeur de la mer Baltique près de Bornholm. Peu de temps après, il y a également eu une forte baisse de pression sur les deux chaînes du gazoduc Nord Stream 1, également près de Bornholm. Selon Reuters, citant les services de sécurité européens, "il existe des preuves que les dommages étaient intentionnels". Mais qui est derrière ce coup? 

Il est difficile de comprendre ce qui a poussé les dirigeants actuels de l'Allemagne à renoncer au gaz russe bon marché. Il s'agit très probablement d'une torsion de la part des États-Unis plutôt que d'une participation consciente à la destruction de l'économie russe et de la Russie par le biais de sanctions. l'Europe risquerait difficilement une vie bien nourrie d'elle-même. L'absence d'un plan systématique et l'imposition sporadique ad hoc de sanctions contre la Russie signifient seulement que s'il y avait un plan diabolique, ce n'était qu'à Washington que se plan se serait tramé. Tout d'abord, avec du gaz. On pense que les sanctions sur le gaz ont été inventées aux États-Unis pour remplacer le gazoduc russe bon marché par du GNL américain coûteux afin de conquérir le marché européen du gaz. Tout semble cadrer bien avec cet objectif sauf que les Américains n'ont pas de GNL pour approvisionner le marché européen !

Ou plutôt, il semblait en avoir, mais ensuite, en raison de circonstances très curieux cette possibilité a disparu. En deux mois, en effet 18 usines de liquéfaction de gaz ont brûlé aux États-Unis dans des circonstances mystérieuses, et il n'y avait tout simplement plus de capacité pour en expédier en Europe. Et pourtant le gaz GNL était bien promis à l'Europe, et cette même Allemagne lui préparait des capacités d'accueil, construisant à un rythme accéléré des terminaux à Wilhelmshaven et Brunsbüttel, non loin de Hambourg, censés l'aider à remplacer le gazoduc russe.

Le premier devrait même être construit d'ici la fin de cette année, le second au début de la prochaine. Maintenant que les espoirs pour le gaz américain se sont évanouis, le chancelier Scholz a tenté de négocier un compromis avec le Qatar et l'Arabie saoudite, mais en vain, les deux pays ayant  proposé des contrats à long terme avec obligation de prendre ou de payer. En conséquence, l'Allemagne n'a pas trouvé d'alternative au gazoduc russe. Qu'a fait la Russie? La Russie a commencé à serrer doucement la vis sur les Allemands, faisant allusion de manière transparente au lancement de Nord Stream 2. Et puis soudain ce sont des explosions qui arrivent près de l'île danoise de Bornholm, endommageant (on ne sait pas encore à quel point) les deux fils de Nord Stream 1 et un fil de Nord Stream 2.

À qui profite le crime ? Aux Américains et aux Britanniques, ainsi qu'aux Ukrainiens qui les ont rejoint et qui se sont imaginés comme les sauveurs de gaz de l'Europe, et qui ont offert les services de leur réseau de canalisation pour augmenter les volumes de pompage. Il ne reste plus qu'à persuader la Russie d'augmenter ses approvisionnements via la route ukrainienne désormais incontestée. Et la Russie semble être prête à augmenter les volumes, mais seulement si l'Ukraine est prête à utiliser le point de contrôle de Sokhranivka, qui est actuellement sous le contrôle de la LPR, et que l'Ukraine n'accepte catégoriquement pas d'utiliser jusqu'à ce que son contrôle y soit rétabli.

Aujourd'hui, après les référendums dans quatre anciennes régions ukrainiennes, et alors qu'une guerre à grande échelle est inévitable, l'arrêt complet de la route ukrainienne est irréversible. Alors pas d'alternative à Nord Stream 2. Et depuis les explosions pas de Nord Steam non plus. 

Aujourd'hui, l'Allemagne se trouve dans une position très difficile tout comme le reste de l'Europe. Les prix du gaz sont déjà exorbitants, la production se réduit, les capitaux industriels fuient le pays. On ne sait pas comment Scholz sortira. Réparer les tuyaux endommagés? Mais il y a déjà eu des fuites selon lesquelles le gazoduc détruit, ne peut pas être restauré. Allemands sans gaz, Russie sans profit. Les Américains se frottent bien les mains. Comme c'est étrange cette affaire de Nord Stream. Elle ressemble point par point à l'affaire nucléaire iranienne. Europe propose, Iran accepte, USA refusent, Europe est sans pétrole iranien...

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SOURCE: FRENCH PRESS TV