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Zoom Afrique du 27 septembre 2022

Zoom Afrique du 27 septembre 2022

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Actualité en Afrique :

  • Rencontre entre MAE iranien et malien
  • L’Iran prêt à la mise en œuvre des projets techniques et d'ingénierie en Ouganda
  • À l'ONU, le Mali qualifie le gouvernement français de "junte"
  • Le Cameroun devient le 36e pays membre d’Africa Finance Corporation

Analyses de la rédaction :

1. Du conflit premium aux conflits africains négligés

Les dix crises les plus négligées par la communauté internationale ont lieu sur le sol africain, selon une ONG qui affirme que le continent passe, une nouvelle fois, au second plan.

Difficile à croire pour les téléspectateurs occidentaux, mais le conflit qui se déroule actuellement en Ukraine n’est pas le seul dans le monde. Depuis le 24 février dernier, l’opération militaire russe en Ukraine est ultra médiatisée et les informations réelles, concernant ce conflit, ne sont jamais relayées. L’Observatoire français des médias, Acrimed, affirme que « la guerre en Ukraine a été médiatisée de façon quasi continue sur les chaînes d’information » et qu’« elle a polarisé la plupart du flux audiovisuel et a occupé la une des journaux ». Selon l’association, une « focalisation quasi exclusive de l’agenda médiatique » qui rappelle le début de la pandémie de Covid-19.

Acrimed met en avant la surmédiatisation du conflit ukrainien avec l’indifférence médiatique face, par exemple, à la guerre au Yémen. Voulant jouer la carte de l’équité des conflits, l’association française oublie évidemment de parler de l’Afrique.

Or, de nombreux conflits s’y déroulent chaque année, et la guerre entre la Russie et l’Ukraine a été un prétexte de taille pour ne pas les occulter. Chaque année, l’ONG Norwegian Refugee Council liste les dix crises les plus négligées dans le monde. Une négligence qui se base sur trois critères : « le manque de volonté politique internationale, le manque d’aide humanitaire et le manque d’intérêt des médias propagandistes occidentaux ».

Et pour la première fois depuis bien longtemps, ces dix crises négligées sont toutes identifiées sur le continent africain : en République démocratique du Congo (RDC), au Burkina Faso, au Cameroun, au Soudan du Sud, au Tchad, au Mali, au Soudan, au Nigeria, au Burundi et en Éthiopie.

Pour l’ONG, « avec la polarisation autour de la guerre qui se déroule en Ukraine, la souffrance africaine passe encore plus à l’arrière-plan ». Et pour cause : les chiffres, eux-mêmes, sont effarants. En RDC, rappelle l’ONG, 5,5 millions de personnes ont été déplacées et on dénombre 1 million de réfugiés rien qu’en 2021.

D'autres médias rappellent d’ailleurs que si le conflit est terrible, « aucune réunion de haut niveau de pays donateurs ne s’est tenue sur la RDC et seulement 44 % des 2 milliards de dollars demandés par les Nations unies pour l’aide humanitaire ont été accordés ».

C’est là qu’est la principale négligence : le manque d’intérêt de la communauté internationale. Mais celui-ci doit aussi beaucoup aux médias propagandistes occidentaux. Le désintérêt des chaînes d’informations empêche le public de se rendre compte que les pires crises humanitaires ont lieu en Afrique et non pas en Ukraine.

Aujourd’hui, difficile de classer les crises en fonction de leur gravité. Mais ce classement en fonction de la négligence internationale montre le rôle néfaste des médias occidentaux par rapport à l’Afrique. Cela reflète également le mépris des médias et des dirigeants occidentaux concernant les millions de morts ou de déplacer causé par les guerres en Afrique. Des guerres qui sont d’autant plus importer sur le continent africain dans le seul but d’assouvir les intérêts des pays occidentaux. Le continent africain reste une nouvelle fois la grande oubliée. Et il est temps que le monde ouvre les yeux sur ce qui se passe réellement en Afrique.

2. Mali-Côte d’Ivoire: l’ONU se décrédibilise encore !

Au lieu de se montrer impartial, l’ONU s’enfonce de plus en plus dans un bourbier. 

Le secrétariat de l'ONU a appelé lundi dans un communiqué à la "libération immédiate" des 46 soldats ivoiriens détenus au Mali depuis début juillet.

Le secrétariat, qui inclut les structures de direction de l'ONU au quotidien dont le secrétaire général Antonio Guterres, "appelle à la libération immédiate des soldats ivoiriens détenus, dans l'esprit des relations fraternelles entre les peuples de Côte d'Ivoire et du Mali".

Il "soutient fortement tous les efforts pour faciliter cette libération ainsi que la restauration de la confiance et la promotion du bon voisinage entre les deux pays", a ajouté le communiqué, soulignant sa "profonde appréciation de la contribution de la Côte d'Ivoire aux opérations de maintien de la paix de l'ONU et à la Minusma (mission des Nations unies au Mali, ndlr) en particulier".

L'arrestation de ces soldats ivoiriens le 10 juillet à Bamako et leur inculpation mi-août pour "tentative d'atteinte à la sûreté extérieure de l'État" a tourné à la crise diplomatique entre les deux pays voisins.

Le gouvernement malien qualifie ces soldats de "mercenaires" tandis qu'Abidjan prétend qu'ils étaient en mission pour l'ONU, dans le cadre d'opérations de soutien logistique à la Minusma.

Lors d'une interview la semaine dernière à RFI et France 24, Antonio Guterres avait déclaré que les soldats ivoiriens détenus n'étaient "pas des mercenaires", s'attirant les foudres de Bamako.

Lors de son discours samedi à l'Assemblée générale des Nations unies, le colonel Abdoulaye Maïga, Premier ministre par intérim du Mali, s'en était ainsi pris au secrétaire général.

"Souffrez que je vous exprime mon profond désaccord suite à votre récente sortie médiatique", avait lancé le colonel, estimant que cette affaire "bilatérale et judiciaire" ne relevait "pas des attributions du secrétaire général des Nations unies".

"M. le secrétaire général, le Mali tirera toutes les conséquences de droit de vos agissements", avait-il ajouté.

De plus, Bamako réplique également. La mission de haut niveau de la CEDEAO qui doit se rendre à Bamako, mardi prochain, dans l’affaire des 46 soldats ivoiriens détenus au Mali ne pourra certainement pas avoir lieu. « La Mission de haut niveau annoncée pour le mardi 27 septembre 2022 ne peut être que le jeudi 29 septembre ou le vendredi 30 septembre 2022 » a annoncé Bamako ce samedi 24 Septembre.

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, a décidé d’envoyer, dès mardi prochain, une mission de haut niveau au Mali en vue de demander la libération des soldats ivoiriens détenus dans ce pays depuis le 10 juillet. C’est l’une des issues du sommet extraordinaire des chefs d’État de la Cédéao, tenu ce jeudi 22 septembre à New York à l’occasion de la 77e Assemblée générale des Nations unies qui s’est ouverte ce lundi 19 septembre.

Mais, en répondant à cette annonce faite par l’institution sous-régionale, le Ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale de la République du Mali a déclaré, samedi 24 septembre que « pour des contraintes d’agenda, la mission de haut niveau annoncée pour le mardi 27 septembre 2022 ne peut être que le jeudi 29 septembre ou le vendredi 30 septembre 2022 à Bamako. »

L’ONU continue de se décrédibiliser. 

Le Mali a bien précisé pourtant que la Côte d’Ivoire abrite des repris de justice, non seulement malien mais également d’autres pays, comme le putschiste burkinabé, Blaise Compaoré, inculpé par la justice burkinabé dans le procès du meurtre de l’ex-président panafricaniste Thomas Sankara. Pourtant, l’ONU garde le silence. Bamako demande donc, en contrepartie de la libération des 46 mercenaires ivoiriens, qui pour rappelle avaient débarqué sur le sol malien dans le but de déstabiliser le Mali, qu’Abidjan lui livre les repris de justice malien qui ont trouvé refuge en Côte d’Ivoire. 

Pourquoi les protégés ?

Visiblement, selon certains experts, ces repris de justice auraient des informations concernant les nombreuses implications de la France au Mali et leur témoignage pourrait enfoncer encore plus la France dans son implication dans la déstabilisation du Mali. Certes, le Mali a déjà saisi l’ONU en montrant bien que les accusations à l’encontre de la France sont déjà très graves.

Quoi qu’il en soit, le Mali, à lui seul, est entrain de descendre la France et ses alliés sur le plan international. Et ce n’est visiblement qu’un début.

3. Le Mali montre le vrai visage de la France au monde !

Le gouvernement français a été vivement attaqué par le Premier ministre malien, Abdoulaye Maïga, à la tribune de l’ONU. Celui-ci a reproché aux autorités françaises de trahir leurs propres valeurs humanistes.

Séquence choc à l’Assemblée générale de l’ONU, où le Premier ministre malien par intérim a taclé, à plusieurs reprises, les autorités françaises. Abdoulaye Maïga a en effet fustigé la fin précipitée de l’opération Barkhane, prouvant que la France avait par la même occasion poignardée le Mali dans le dos.

Il a également reproché à Paris d’avoir « commandité » les sanctions prises par la CEDEAO contre le Mali. Le haut responsable a plus généralement accusé la France d’avoir abandonné ses valeurs humanistes, héritées de l’époque des Lumières.

« Les autorités françaises – profondément anti-françaises – pour avoir renié les valeurs morales universelles et trahi le lourd héritage humaniste des philosophes des lumières, se sont transformées en une junte au service de l’obscurantisme », a ainsi déclaré Abdoulaye Maïga à la tribune de l’ONU.

Une position très offensive, puisque le responsable a martelé ces propos trois fois d’affilée, entrecoupés par des applaudissements.

Suite à la posture néocoloniale de la France envers le Mali et le continent africain, le Mali et la France sont à couteaux tirés depuis plusieurs mois à tous les niveaux. L’ambassadeur français a été expulsé du Mali en janvier dernier, après avoir émis de fausses informations à l’encontre des autorités maliennes.

Le Mali reproche également à la France de soutenir le terrorisme sur son sol. Bamako a d’ailleurs récemment saisi l’ONU à ce sujet. Mais l’ONU n’a toujours pas donné suite à la plainte des Autorités maliennes. Ce qui remet en question l’intégrité de l’instance internationale.

Des tensions qui se sont encore traduites par l’arrestation de deux militaires de l’ambassade de France, mi-septembre, soupçonné d’espionnage.

« Après plus de 10 ans d’insécurité ayant fait des milliers de morts, autant de réfugiés et de déplacés internes, n’est-ce pas un sacrilège de mettre une population malienne victime de l’insécurité dans un pays enclavé sous embargo pendant 7 mois, en procédant à la fermeture des frontières et la saisie des comptes financiers du Mali ? », s’est-il interrogé.

Eu égard à la gravité des faits commis par « la junte française », poursuit le colonel Maiga, « le Mali dans sa lettre en date du 15 août 2022, a demandé la tenue d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité des Nations Unies. Cette réunion a pour objet de permettre au Mali de présenter les éléments de preuve en sa possession, démontrant que l’armée française a agressé en de maintes reprises, mon pays, en violant, de manière répétitive et fréquente l’espace aérien malien, sans autorisation des autorités maliennes et parfois en falsifiant des documents de vol ».

« Par la saisine du Conseil de sécurité, le Gouvernement du Mali entend mettre cet important organe, chargé à titre principal du maintien de la paix et de la sécurité internationale, face à ses responsabilités et dénoncer les agissements de la junte française contre mon pays ; ces actes hostiles sont incompatibles avec la Charte des Nations Unies et son statut de membre permanent », a expliqué le colonel Maiga, qui a demandé l’implication personnelle du secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, auprès du Conseil de sécurité, pour faire aboutir la plainte de son pays contre la France.

La France a définitivement été éjectée du Mali mi-août, alors qu’elle occupait le pays militairement depuis presque 10 ans, sans pourtant apporter la moindre contribution et la moindre amélioration dans la lutte anti-terroriste dans le Sahel. Au contraire, le terrorisme n’a fait que s’amplifié, et au final, une grande partie du territoire malien se trouvait aux mains de groupes armés terroristes qui vivaient tous aux côtés de l’armée française. 

La partialité de l’ONU a déjà été prouvé auparavant, lors des nombreux massacres de civils maliens par les militaires français. En effet, à plusieurs reprises, des militaires français ont, d’une manière louche, tiré sur des voitures civiles maliens alors que ces civils voulaient se rendre dans les territoires du nord, protégés bec et ongle par les militaires français. Mais ces infos ont rapidement été passées à la trappe et les militaires français en question ont tout simplement émis une version absurde : “soupçon de terroriste”. Et l’ONU n’a jamais trouvé utile d’ouvrir une enquête impartiale. De plus, on se rappelle tous également du massacre, par l’aviation française, d’une centaine de maliens se trouvant à un mariage dans le village de Bounty. L’ONU a effectivement ouvert une enquête affirmant bien qu’il s’agissait de civils assistant à un mariage et non un rassemblement de terroriste comme le prétendait l’Élysée. Mais aucune sanction n’a pourtant été prise à l’encontre de la France. Le nouveau Mali souverainiste compte bien remédier à ce problème. Si la France croyait pouvoir s’en tirer facilement, elle s’est encore une fois fourrer un doigt dans l’œil !

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SOURCE: FRENCH PRESS TV