Actualité en Afrique :
Analyses de la rédaction :
ONU : déclaration de guerre malienne !
À la tribune des Nations unies samedi, le Premier ministre par intérim du Mali, Abdoulaye Maïga, n’a pas mâché ses mots et a mis les points sur les i, en réitérant la demande « maintes fois exprimée » de son gouvernement d’un « changement de paradigme » et d’une « adaptation de la MINUSMA à l’environnement dans lequel elle est déployée et d’une meilleure articulation de cette mission avec les autorités maliennes ».
Lors de ce discours, le PM par intérim du Mali a évoqué plusieurs autres points dont son « profond désaccord » au Secrétaire général de l’ONU à la suite de sa « récente sortie médiatique », l’accusant de « prendre position » sur l’affaire des 46 « mercenaires » ivoiriens, « une affaire bilatérale et judiciaire », entre deux pays frères, qui « ne relève pas des attributions » de M. Guterres.
Au Mali, notre administration ne travaille pas sur la base de l’oralité, ni des déclarations par voie de presse, par conséquent, nous nous en tenons scrupuleusement à la note verbale de la MINUSMA, référence : MINUSMA/PROT/NV/226/2022 du 22 juillet 2022, dans laquelle il ressort clairement qu’il n’existe pas de liens entre les 46 mercenaires et les Nations unies. Les récentes synchronisations des actions et l’harmonisation des éléments de langage consistant à faire passer le Mali de statut de victime à celui de coupable dans cette affaire des mercenaires sont sans effet.
L’un des points les plus importants a été le terrorisme, ce levier de guerre utilisé depuis des années par les forces d’occupations en Afrique, un levier qui leur sert de justifier leur présence illégale et le pillage des ressources minières. M. Maïga est allé encore plus loin, en accusant clairement l’axe US-OTAN d’envoyer des terroristes dans le pays, de les soutenir et de les épauler. Bref, le PM malien accuse clairement la France et cie d’être des criminels de guerre.
Mais dans ce discours, le PM malien n’a pas hésité de souligner le rôle effectif des forces de défense nationale malienne qui se sont battu corps et âme pour protéger leur peuple face aux terroristes qui se sont infiltrés dans le pays par le soutien de ces mêmes forces colonialistes.
Les vaillantes Forces de Défense et de Sécurité du Mali restent déterminées à faire face à toutes les menaces, d’où qu’elles viennent. Sous l’impulsion du colonel Assimi GOITA, président de la transition, chef de l’État, le gouvernement du Mali continue d’intensifier les efforts importants pour recruter, former, équiper et renforcer les capacités opérationnelles des forces de défense et de sécurité maliennes.
Je dois dire ici que les actions offensives menées jusque-là ont permis à nos forces de remporter des victoires décisives contre les forces obscurantistes. Elles ont également permis à l’État de reprendre pied et de réaffirmer son autorité sur une grande partie du territoire national, ainsi que de favoriser le retour de plusieurs milliers de nos compatriotes dans leurs localités d’origine.
M. Maïga s’en est également pris à plusieurs dirigeants d’Afrique de l’Ouest. Au président en exercice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Umaro Sissoco Embalo, il a signifié qu’il existe un « principe de subsidiarité » entre la CEDEAO et les Nations unies et « non un principe de mimétisme ».
En ce qui concerne le président nigérien, Abdoulaye Maïga n’a pas mâché ses mots et a clairement évoqué le mécontentement du Mali vis-à-vis des politiques et des prises de position non souverainistes du Niger notamment depuis le redéploiement de Barkhane dans ce pays.
À l’endroit de M. Bazoum, il remarquera que le gouvernement de la transition n’a pour le moment jamais réagi à ses propos injurieux pour deux raisons cumulatives. La première raison tient au respect de l’héritage laissé par nos ancêtres, qui consiste à ne pas répondre aux injures par des injures. La seconde raison relève de l’identité de M. Bazoum, l’étranger qui se réclame du Niger. Nous savons que le peuple nigérien frère du Mali, se distingue par des valeurs sociétales, culturelles et religieuses très riches. M. Bazoum n’est pas un Nigérien, son comportement nous réconforte totalement dans notre constat.
Le Mali a renoué des liens efficaces et productifs ; une coalition interafricaine, mais également internationale avec des pays comme l’Algérie et la Russie. Des coalitions gagnant-gagnant contraires à celle que l’axe USA-OTAN a pendant des années imposée à l’Afrique :
Devant l’incertitude et les situations étrangères, le peuple malien adopte une attitude prudente, c’est ce que l’écrivain et le sage Amadou Hampâté Ba, met en relief, en conseillant dans l’étrange destin de Wangrin que : « Si observer est une qualité, savoir se taire préserve de la calamité ». La ministre de la junte française, le Mali vous conseille de vous contenter d’observer sa situation.
C’est l’occasion pour moi de saluer les relations de coopération exemplaire et fructueuse entre le Mali et la Russie, tout en réaffirmant que le Mali reste ouvert à tous les partenaires qui souhaitent l’aider à relever les multiples défis qui l’assaillent, dans le respect strict de sa souveraineté, de son unité et de la dignité du peuple malien.
Bref, ce discours était clairement une mise en garde pour ne pas dire une déclaration de guerre malienne contre tous ceux qui auraient l’intention de nuire aux intérêts du Mali. Le Mali a tracé le chemin, aux ennemis de prendre au sérieux ces mises en garde.
Centrafrique : à qui nuit les révisions de la constitution ?
Un revers juridique pour le président Centrafricain Faustin Archange Touadéra : la Cour constitutionnelle a annulé vendredi des décrets visant à créer un comité chargé de rédiger une nouvelle Constitution. L’opposition avait saisi la cour pour éviter qu’une nouvelle loi fondamentale n’autorise le chef de l’État à briguer un troisième mandat.
Mais à qui nuit cette nouvelle constitution ?
Nous avons contacté Pierre Claver Nkodo, éditorialiste et directeur de la publication Horizons nouveaux, magazine international paraissant à Douala au Cameroun afin d’en savoir plus sur cette affaire.