Zoom Afrique du 8 septembre 2022

Il y a quelque chose de parfaitement paradoxale dans cette affaire de libération de la religieuse américaine dans le centre nord du Niger, qui a eu lieu la semaine dernière et que l'état major de l'armée US a décrit comme étant le fruit d'une opération d'intervention rapide des forces américaines.

 "Mardi dernier, le chef d’État-major des armées des États-Unis, Mark Milley, a révélé pour la première fois que les forces d’opérations spéciales avaient « récupéré un autre otage » alors qu’il s’exprimait lors d’une cérémonie marquant le transfert du commandement des forces spéciales du général de l’armée Richard Clarke au général de l’armée Bryan Fenton. Quelques heures seulement après cette déclaration, l’archidiocèse catholique de la Nouvelle-Orléans et l’évêque Théophile, du diocèse de Kaya au Burkina Faso, ont annoncé que sœur Suellen Tennyson, 83 ans, avait été libérée. Elle a été prise en otage par un groupe d’hommes armés inconnus en avril. Les responsables militaires n’ont pas encore confirmé que Tennyson est l’otage qui a été libérée par les forces d’opérations spéciales, mais  NOLA.com  rapporte qu’elle est maintenant aux mains des américains par les États-Unis à Niamey, la capitale du Niger. Ses camarades religieuses marianites ont depuis publié sur Facebook qu’elles travaillaient avec le FBI « pour faciliter le processus de rentrée » aux États-Unis."

Jusqu'ici on est en face d'un cas assez banal dans la mesure où l'attaque sous la fausse bannière de Tongo Tongo en 2017 qui a coûté la vie à quelques soldats américains a déverrouillé le territoire du Niger pour les Yankees et que ces derniers ont même pu y ériger leur plus grande base de drone à Agadez. Mais voici qu'un nouveau rapport des medias mainstream qui vient d'être publié tout à l'heure remet largement cette version en cause et ce par l'intermédiaire d'une annonce venu de la plus haute  instance décisionnelle à savoir la présidence nigérienne. RFI dit : « Au Sahel, la libération d'une religieuse américaine, la semaine dernière, est le fruit de négociations entre les autorités nigériennes et le Groupe de soutien à l'Islam et aux musulmans. La sœur Suellen Tennyson, 83 ans, qui avait été enlevée en avril dans le centre-nord du Burkina Faso, était détenue par le groupe, présent de part et d'autre de la frontière avec le Niger. Selon plusieurs sources, la volonté de négociation est venue de la présidence nigérienne elle-même. D'après les informations de notre confrère de France 24 Wassim Nasr, spécialiste des groupes jihadistes, les négociations pour la libération de Suellen Tennyson se sont faites en deux temps. Le cabinet présidentiel de Mohamed Bazoum était à la manœuvre, avec un premier contact établi au mois de juillet. Un émissaire, proche du Groupe de soutien à l'Islam et aux musulmans (Jnim dans son acronyme arabe), rencontre un émir présent dans l'est du Burkina et ouvre une ligne de communication. Quelques semaines plus tard, cet émissaire est arrêté par l'armée nigérienne, qui ignore tout du processus en cours et de son implication. L'émir du Jnim décide alors de faire un geste, et libère l'otage américain ».

 Mais les medias occidentaux prennent ils réellement leur lecteurs pour des idiots ? car de deux choses une : soit le président nigérien ment en racontant que c'est lui et son émissaire proche des "Jihadistes" sont  à l'origine de la libération qui aurait eu lieu au terme des pourparlers bien tranquille,  soit l'Américaine qu'on décrit comme étant une gentille religieuse n'est qu'un agent de liaison entre les forces spéciales US et les jihadistes qui, une fois sa mission accomplie se serait fait chercher par ses collègues US. En tout état de cause aucune source occidentale n'a relevé cette ambigüité qui fait écho à ces preuves irréfutables et de plus en plus multiple sur l'existence des liens entre les terroristes d'une part et les armées des puissances d'occupation occidentale de l'autre. Pour le reste, Bazoum fait pitié car à quoi bon une présence militaire étrangère comme celle de l'OTAN, de la France et des US au Niger car un simple dialogue a été suffisant pour faire libérer des otages, sécuriser les régions entières et faire revenir à l'état son autorité.

Mali: la France n'accepte pas la défaite et cherche un plan B:

Alors que le Mali avance fort et sûr dans son chemin anti-Barkhane et accélère la formation des coalitions interafricaine, à savoir Mali-Algérie, Mali-Mauritanie, Mali-Burkina et Mali-Guinée,  les médias mainstream font état de la prise du contrôle de la ville de Talataye située près de Gao par les terroristes.

« Des djihadistes affiliés à l'organisation Daech se sont emparés mardi 6 septembre d'une localité stratégique du nord du Mali au prix d'âpres combats avec d'autres groupes armés de la région et des djihadistes rivaux ayant fait allégeance à Al-Qaïda, ont indiqué un élu local, un responsable régional et un interlocuteur sur place. Les combats ont été particulièrement violents. D’après nos informations, le marché et des habitations de la localité ont été brûlés par les nouveaux maîtres des lieux. Des combattants ont été tués, des civils ont été pris pour cibles et l'on compte également de nombreux déplacés. », lit-on dans les médias

Situé à 150 km de Gao, Talataye est un endroit stratégique, à savoir la zone des trois frontières,  cette zone ultra-stratégique pour l’axe US-OTAN aussi bien du point de vue militaire qu’économique, on tente depuis des années de la vider à coup d’attaques contre civils, bombardement à coup de Mirage 2000, etc., mais les armées nationales des pays concernés étant souverainistes et soutenues par leur population n’ont jamais permis que cela arrive, d’où cette stratégie de l’axe US-OTAN qui consiste de mener des attaques dans ces zones, mais de mener en même temps également, une campagne de propagande contre l’armée malienne.

« Au Mali, de nouvelles accusations d'exactions visent l'armée malienne et ses supplétifs russes. Cette fois, il s'agit d'accusations de violences sexuelles et de viols, qui auraient été commis dimanche 4 septembre 2022 dans la commune de Fakala, proche de Sofara, région de Mopti, dans le centre du Mali, selon de nombreuses sources locales », écrit RFI à ce sujet.

Cette énième campagne d’accusation alors que l’armée nationale malienne se lance corps et âmes dans la lutte contre le terrorisme, est extrêmement grave et montre encore une fois la volonté des médias français à installer la peur et la méfiance au sein de la population malienne concernant l’armée nationale.

Mais les crimes de Barkhane et cie sont dévoilés depuis longtemps au grand jour et le peuple malien sait très bien que ce sont ces mêmes personnes qui accusent les armées nationales africains qui se cachent derrières les attaques terroristes, les bombardements et les tueries etc...

Cette tentative de s’emparer du contrôle de la région de Talataye est également dans le cadre de la panique occidentale à voir ses plans tomber un à un à l’eau.

Le Mali renforce ses coopérations avec de nouveaux alliés, des vrais ! Ce 8 septembre, le Mali et la guinée ont annoncé le renforcement des coopérations anti-terroriste.

Le Mali et la Guinée se retrouvent devant la scène de l’histoire pour faire face à lutte contre le terrorisme a déclaré, mercredi, Morissanda Kouyaté, le ministre guinéen des Affaires Etrangères.

« Aujourd’hui, le Mali et la Guinée se retrouvent devant la scène de l’histoire pour faire face à un phénomène dangereux, qui est le terrorisme », a expliqué Morissanda Kouyaté avant de rappeler que depuis 2012, des contingents guinéens contribuent dans cette lutte contre le terrorisme au Mali. Kouyaté précise que « très bientôt une évolution majeure dans ce domaine sera constatée ».

Une nouvelle alliance interafricaine est en train de naître sous les yeux de l’axe colonial qui voit tout ses rêves s’effondrer.

Génocide au Rwanda : non-lieu dans l'enquête sur l'armée française à Bisesero

Des juges d'instruction parisiens ont ordonné un non-lieu dans l'enquête sur l'inaction reprochée à l'armée française lors des massacres de Bisesero fin juin 1994, lors du génocide contre les Tutsis au Rwanda, a appris, mercredi 7 septembre, l'AFP auprès de sources proches du dossier. Dans cette affaire, les parties civiles, les associations Survie et Ibuka, la Fédération internationale pour les droits humains et six rescapés, accusaient l'armée et la France de « complicité de génocide ».

Nous avons évoqué ce sujet avec Luc Michel, géopoliticien. Ecoutons son analyse à ce sujet.