Actualité en Afrique :
Analyses de la rédaction :
1. Éthiopie : les USA contre la stabilité
Les États-Unis ont déclaré qu'ils condamnaient la rentrée de l'Érythrée dans les nouvelles hostilités entre l'Éthiopie et les rebelles terroristes du TPLF.
Selon un point de presse de l'attachée de presse Karine Jean-Pierre le 2 septembre, « L'envoyé spécial du président Biden pour la Corne de l'Afrique, l'ambassadeur Mike Hammer, se rendra en Éthiopie à partir de ce week-end pour s'entretenir avec les autorités éthiopiennes. L'envoyé spécial Hammer fera savoir que toutes les parties doivent arrêter les opérations militaires et engager des pourparlers de paix.
En plus de sa condamnation de « la rentrée de l'Érythrée dans le conflit », les États-Unis ont également condamné « la poursuite de l'offensive du TPLF à l'extérieur du Tigré et les frappes aériennes du gouvernement éthiopien ».
« Il n'y a pas de solution militaire au conflit. Avant la reprise des hostilités, nous étions encouragés par cinq mois de trêve humanitaire et sommes maintenant profondément préoccupés par la saisie de l'aide humanitaire à usage militaire », a déclaré la porte-parole Karine Jean-Pierre, ajoutant que « toutes les parties doivent faire preuve de retenue. Et nous exhortons tous les acteurs à la désescalade, en particulier pour qu'il puisse y avoir une reprise de l'aide humanitaire et des services de base à toutes les parties dans le besoin.
La condamnation du gouvernement américain contre l'implication de l’Érythrée dans la guerre est la première confirmation de la communauté internationale sur l'engagement de cette dernière dans la reprise des hostilités. Par contre, on ne voit aucune condamnation contre les rebelles du TPLF.
Le gouvernement éthiopien demande à la Communauté internationale de condamner les nombreuses exactions des rebelles qui pour rappel, sont graves. Exécution des civils tigréens qui soutiennent le gouvernement et l’armée fédéraux, utilisation d’enfant soldats, viols en masse, etc.
Le conseil conjoint des partis politiques éthiopiens a demandé à la communauté internationale de faire pression sur les terroristes du TPLF pour revenir à une alternative pacifique.
Il a également appelé certaines puissances étrangères à cesser de s'ingérer dans les affaires intérieures de l'Éthiopie en soutenant le groupe terroriste et en soutenant la voie de la guerre.
Le Conseil conjoint des partis politiques éthiopiens, composé de 53 partis, a publié une déclaration appelant à l'arrêt de la reprise de la guerre et à la poursuite d'alternatives pacifiques.
Selon le président du Conseil conjoint, Mebrhatu Alemu, l'Éthiopie, dont la civilisation et le développement ont été entravés par la longue guerre, n'est pas encore sortie du cycle de la guerre.
Il a également déclaré qu'il y avait un fort désir du peuple de mettre fin pacifiquement à la guerre dévastatrice.
Il a déclaré que bien que des travaux à grande échelle aient été réalisés pour réhabiliter les victimes de la guerre et reconstruire les infrastructures, compte tenu de l'ampleur et de la gravité des dégâts, le travail de reconstruction durable n'est pas à la hauteur des besoins.
Bien qu'il existe une option pacifique, la guerre ravivée en raison de l'attaque lancée par les forces terroristes du TPLF au mois d'août est un acte regrettable du conseil.
Il a mentionné que la meilleure chose pour l'Éthiopie est de résoudre les problèmes de manière pacifique, tout en demandant que les problèmes soient résolus par le dialogue pacifique, la consultation et la compréhension.
Le journaliste néo-zélandais Alster Thomson a déclaré la terrible crise humanitaire provoquée par le groupe terroriste TPLF dans les régions Amhara et Afar.
Il a déclaré qu'il était venu en Éthiopie en avril de cette année et qu'il y était resté jusqu'en juin et qu’au cours de son séjour de deux mois en Éthiopie, ils ont visité la région d'Amhara, notamment Gondar et des zones touchées par la guerre à Afar.
Le journaliste a également déclaré qu'il s'était rendu dans les régions près de la frontière avec le Tigré et qu'il avait été témoin d'une terrible crise humanitaire.
Il a rappelé qu'alors qu'il conduisait dans la région d'Ab Ala à ce moment-là, il a vu 108 camions transportant de l'aide humanitaire au Tigré.
Depuis lors, ils ont des informations selon lesquelles le nombre de camions d'aide humanitaire se rendant au Tigré a augmenté et atteint 300 et que cette aide humanitaire provenait bien du gouvernement éthiopien.
Le journaliste a également expliqué que de nombreux citoyens ont été déplacés de leurs zones en raison de l'invasion du groupe terroriste TPLF dans les régions d'Afar et d'Amhara et c’est cette invasion qui a maintenant créé une terrible crise humanitaire dans la région.
Il a souligné que le TPLF est coincé dans la même situation et a rejeté l'option de paix que le gouvernement lui a présentée à plusieurs reprises et est reparti en guerre.
Ils ont également déclaré avoir tué de nombreux citoyens innocents dans et autour de Kobo.
Au lieu de cela, Washington condamne l’alliance militaire entre l’Éthiopie et l’Érythrée. Donc en gros, si la France est attaquée par un groupe de rebelle et que l’Allemagne décide d’aider la France dans son combat, les États-Unis devraient également condamner l’implication de l’Allemagne ?
Les alliances régionales en Afrique sont systématiquement condamnées par les pays occidentaux, alors que pour prendre l’exemple de l’Europe, les alliances entre pays européens ont conduit à la création de l’OTAN. Est-ce que l’Occident craint la création soudaine d’une “OTAN africaine” ?
Il est important de rappeler que ce n’est pas la population tigréenne qui pose problème, mais bien le groupe de rebelle du TPLF qui veut déstabiliser le pays tout entier et même créer une guerre inter-régionale, et le problème initial, c’est que les États-Unis ont montré à plusieurs reprises leur soutien à ce groupe.
Malgré cela, l’Éthiopie reste soudée, et c’est ce qui fait que le pays ne sombre pas dans le chaos.
2. Paris continue ses attaques contre le Mali
Chassée du Mali par le peuple malien et son gouvernement, la France n’est toujours pas contente. Toutes les occasions sont propices pour agresser une fois de plus le président Assimi Goïta et son gouvernement. C’est le cas de la ministre française de l’Europe et des Affaires étrangères, Catherine Colonna de s’exprimer devant les ambassadeurs français accrédités dans différents pays africains.
Le gouvernement français digère très mal le fait que ses soldats aient été chassés du Mali. Après des départs progressifs, c’est finalement le 15 août, après 9 ans d’occupation que la France a dû quitter définitivement le territoire malien. Parce que Bamako s’est depuis tourné vers d’autres partenaires comme la Russie ou l’Iran pour le soutien militaire. Et cette pilule n’est pas passée en travers de la gorge de l’Elysée ou de la Maison Blanche.
De fait, la France ne rate pas d’occasion pour lancer des piques aux autorités maliennes. Pour ce faire, devant les ambassadeurs français de différents pays africains, la ministre de l’Europe et des affaires étrangères française, Catherine Colonna a encore chargé le pouvoir malien incapable, selon elle, d’endiguer la menace terroriste qui essaime désormais dans tout le Mali. “Au Mali, nous voyons progresser les groupes terroristes armés dans tout le pays, les Maliens déplacés par milliers. Le régime, s’en prend un jour au Danemark, le lendemain à la Côte d’Ivoire, et toujours à la France, pour tenter de faire oublier qu’il navigue à vue, d’échec en échec, attelé à un groupe de mercenaires russes, prétend-elle.
Le souci, c’est que l’armée malienne s’est renforcée et qu’elle gagne du terrain dans son processus de libération des zones qui étaient aux mains des groupes terroristes. De nombreux déplacés ont pu rejoindre leur domicile. Le nombre de déplacés a largement dépassé les 500.000.
Est-ce vraiment utile de répéter que les 9 ans de présence de la France au Mali n’ont fait qu’empirer la situation sécuritaire ? Et qu’en est-il du soutien de la France aux groupes terroristes ? Pourquoi est-ce que l’ONU continue de jouer la politique de l’autruche, alors que Bamako possède des preuves solides et un dossier en béton concernant le soutien de la France aux groupes terroristes ?
En bref, le message est clair. La France ne compte toujours pas admettre sa défaite et son humiliation. Mais, face à un Mali uni et qui ramène d’autres pays dans son camp, la France et les États-Unis n’ont plus aucune chance.
3. Mali-Burkina-Algérie : vers un nouveau “G3” ?
Paul Henri Sandaogo Damiba s’est rendu au Mali ce samedi 3 septembre pour une visite d’amitié et de travail. Mais le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba se déplace pour discuter d’abord de coopération militaire, afin de freiner l’action des groupes armés terroristes.
Depuis le retrait du Mali de la force du G5 Sahel, le Burkina Faso veut renforcer sa coopération militaire avec son voisin, selon une source proche du pouvoir. « De nombreux terroristes font des va-et-vient entre le Burkina Faso et le Mali, et le président du Faso veut lancer des opérations militaires dans le nord », précise une source burkinabé, qui souligne que ces opérations ne pourront pas se mener sans la participation du Mali.
Le Burkina Faso souhaite que le Mali rejoigne officiellement la coalition mise en place avec le Niger le 22 août dernier, afin de constituer une force tripartite anti-terroriste.
L’affaire des 49 militaires ivoiriens arrêtés au Mali sera également au menu des échanges entre les deux chefs d’État. Le président Paul Henri Damiba souhaite que le Mali et la Côte d’Ivoire sortent de cette crise à travers le dialogue, dans l’intérêt des trois pays. « Les groupes terroristes se projettent dans la partie ouest du Burkina. Une autre zone des trois frontières entre le Burkina Faso, le Mali et la Côte d’Ivoire », insiste la même source.
La semaine dernière, c’est la coopération entre le Mali et l’Algérie qui s’est renforcée.
En sa qualité de Chef de file de la Médiation Internationale sur le Mali, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, s’est rendu à Bamako pour présider des réunions de suivi de la mise en œuvre de l’Accord de Paix et de Réconciliation au Mali issu du processus d’Alger.
Dans un communiqué, le Ministère des Affaires étrangères a fait savoir, « le ministre Ramtane Lamamra a coprésidé avec son homologue malien, Abdoulaye Diop, la 18ᵉ session du Comité Bilatéral Stratégique algéro-malien ».
Au cours de cette réunion, « les deux parties ont passé en revue un large éventail de sujets d’intérêt commun ayant trait au renforcement des relations bilatérales, à la mise en œuvre de l’Accord de Paix et de Réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, ainsi qu’aux questions d’actualité aux niveaux régional et international ».
En outre, le ministre Ramtane Lamamra et son homologue malien « ont examiné les perspectives de consolidation de la dynamique positive de paix et de réconciliation au Mali et de promotion des convergences stratégiques algéro-maliennes sur les questions concernant la sécurité dans la région ainsi qu’à l’échelle continentale et internationale ».
Le 11 août passé, l’Algérie avait énergétiquement condamné les attaques terroristes perpétrées contre des unités des Forces Armées Maliennes à Tessit ; dans la zone dite des « trois frontières », ayant causé de nombreux décès et blessés parmi les soldats maliens.
Le Ministère des Affaires Étrangères avait rassuré le peuple et le gouvernement maliens de sa solidarité et de son ferme soutien dans sa lutte contre le terrorisme. Et ce, en réitérant son appel à une action vigoureuse et efficace aux niveaux régional et international pour l’élimination de ce fléau.
Le Burkina Faso, le Mali et l’Algérie pourraient former une alliance régionale, une sorte de “G3” afin d’éradiquer le terrorisme de la région. Avec les nombreuses coopérations avec la Russie et l’Iran, il est clair qu’un nouveau bloc est en train de se former. Suivre aveuglément la France et les États-Unis comme cela a été le cas ces dernières décennies, et voir les groupes terroristes se renforcer constamment, ou bien se tourner vers le bloc de l’Est et booster également les alliances régionales et se battre réellement contre le terrorisme ? Le choix est sur la table.