Actualité en Afrique :
Analyses de la rédaction :
Le front Mali/Burkina/Algérie fait son apparition !
Paul Henri Sandaogo Damiba se rend au Mali ce samedi 3 septembre pour une visite d’amitié et de travail. C’est la première visite officielle du président burkinabè à Bamako depuis sa prise du pouvoir le 24 janvier dernier. Avec son homologue malien, les deux personnalités passeront en revue plusieurs sujets d’intérêt, dans le cadre de la coopération bilatérale. Mais le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba se déplace pour discuter d’abord de coopération militaire, afin de freiner l’action des groupes armés terroristes.
Cette visite est la preuve claire de la défaite totale de l’axe Barkhane/OTAN/US à briser le front au niveau de la région des trois frontières et à pouvoir faire une percée dans le nord du Mali.
Depuis le retrait du Mali de la force du G5 Sahel, le Burkina Faso veut renforcer sa coopération militaire avec son voisin, selon une source proche du pouvoir. « De nombreux terroristes font des va-et-vient entre le Burkina Faso et le Mali, et le président du Faso veut lancer des opérations militaires dans le nord », précise la source, qui souligne que ces opérations ne pourront pas se mener sans la participation du Mali.
Un autre signe de cette défaite ce sont les déclarations de la ministre des AE française :
Ce vendredi 2 septembre au matin, à Paris, face aux ambassadrices et aux ambassadeurs français, Catherine Colonna, la ministre française des Affaires étrangères, a vertement critiqué les autorités maliennes.
« Au Mali, nous voyons progresser les groupes terroristes armés dans tout le pays, les Maliens déplacés par milliers », a-t-elle dit devant les ambassadeurs français réunis à Paris pour leur conférence annuelle.
On voit clairement que le retournement de la situation et l’expulsion de la France du Mali est une pilule très difficile à avaler pour cet axe colonisateur qui a du mal à digérer ces accords de paix signés dans l’objectif de restaurer dans des régions où ce même axe a pendant des années tenté de s’infiltrer et de faire monter les ethnies les uns contre les autres.
Les habitants de Boni, dans la région de Mopti, ont négocié en début de semaine un accord avec les jihadistes de la Katiba Serma, membre du Jnim, lié à al-Qaïda. Cet accord a permis de mettre un terme au blocus que la Katiba Serma imposait aux habitants depuis le 25 mai. Ces derniers mois, les accords de ce type se sont multipliés, posant, reposant, la question de l’implication des autorités maliennes et de la stratégie nationale sur ce sujet.
D’ailleurs c’était en février dernier qu’un accord de paix a été signé samedi 25 février à Koro, dans le centre du pays. Il concerne les communautés peuls et dogons sous le patronage des communautés mossi et samogo.
Le 30 août dernier, les assisses du Mouvement National pour la Libération de l’Azawad (MNLA) se sont achevées, ce lundi, à Kidal, sur un ton de dénonciation de l’Accord d’Alger. Tout ceci montre l'échec des stratégies de divisions et un échec de plus pour cet axe déstabilisateur.
Mais ce n'est pas uniquement cette défaite, c'est aussi la perspective d'une coalition interafricaine qui a remporté là sa première victoire et qui fait peur à la France et à ses complices.
Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, est à Bamako depuis jeudi 1er septembre. Il participe ce vendredi au Comité de suivi de l’accord de paix de 2015, et a dès jeudi rencontré longuement son homologue malien, Abdoulaye Diop, dans le cadre de la 18e session du Comité bilatéral stratégique Mali-Algérie. Les deux pays y ont affiché leur volonté de relancer le Comité d’état-major opérationnel conjoint.
Le Comité d’état-major opérationnel conjoint (Cemoc) rassemble le Mali, l’Algérie, la Mauritanie et le Niger. Créé en 2010 à l’initiative d’Alger et basé à Tamanrasset.
« Une manière, selon le chef de la diplomatie malienne, de « trouver des solutions africaines à nos problèmes africains [...] sans fermer la porte à nos amis non africains ». Et une belle opportunité pour Alger pour renforcer son influence au Sahel », lit-on sur RFI à ce sujet.
« L’Algérie a battu le terrorisme […] le terrorisme ne peut pas avoir d’avenir au Mali », a, quant à lui, déclaré Ramtane Lamamra à l’issue de sa rencontre avec Abdoulaye Diop.
Outre la sécurité, les deux pays sont convenus de renforcer leurs partenariats dans divers secteurs : l’énergie et les mines, les télécommunications, le commerce ou encore la formation professionnelle.
Une coalition interafricaine sans précédente est en train de naître depuis Bamako. Une coalition qui s’étend à tous les pays africains et qui a déjà commencé à donner ses fruits. Ce n’est que le début d’une nouvelle ère en Afrique, et l’axe occidental n’est pas au bout de ses surprises.
Le coup royal anti-US signé Éthiopie/Érythrée :
Après avoir fait un voyage en Algérie, l'Ethiopie se rallie à l'Erythrée pour confronter le complot de syrisation de l'Éthiopie.
En effet lors de sa visite en Algérie, les deux parties ont plaidé pour le renforcement des relations bilatérales dans divers domaines dont sécuritaires et économiques.
L'Algérie va également ouvrir une ligne aérienne avec l'Éthiopie, qui devrait être desservie très prochainement à travers une liaison directe. Un accord a été conclu dans ce sens entre le chef de l'État Abdelmadjid Tebboune et le Premier ministre éthiopien, qui était à Alger le 29 août pour une visite officielle.
Mais outre ce rapprochement sans précédent entre ces deux pays stratégiques, c’est avec l’Érythrée, autrefois l’ennemi numéro 1 de l’Éthiopie, qu’Abiy Ahmed s’est désormais rallié afin de contrer les rebelles de Tigré ou encore ces pions terroristes soutenus par l’axe US-Israël ayant comme objectif de démembrer l’Éthiopie.
L’axe US-Israël très remonté accuse alors sur un ton accusateur les deux pays d’avoir mené « une offensive conjointe » contre le peuple du Tigré :
« Le commandant militaire du TPLF accuse les forces éthiopiennes et érythréennes d’avoir entamé « une guerre totale contre le Tigré », rapporte notre correspondante à Nairobi, Florence Morice. L’offensive aurait été lancée, selon lui dans la nuit, vers 4h30 du matin. Les deux armées auraient attaqué depuis l’Érythrée sur quatre fronts de la région d’Adiyabo, dans la région nord-ouest du Tigré, affirme Getachew Reda, le porte-parole du TPLF », lit-on sur RFI à ce sujet.
Ce qui frappe dans cet article, c’est la panique de l’axe occident de voir les deux pays se rallier, des pays qui étaient pendant des années en désaccords sur divers points, des désaccords qui ont d’ailleurs servi à ce même axe d’y semer la zizanie et de miser sur cette affaire afin de déstabiliser la Corne de l’Afrique.
Depuis un an, tous les efforts visant à faire éclater la guerre par Tigré interposé entre l’Éthiopie et l’Érythrée ont échoué et à plus d’une reprise
On sait très bien à quel point les sionistes ont tenté tout au long de l’été 2021 à semer la discorde entre l’Érythrée et l’Éthiopie par rebelles tigréens interposés, et à pousse les deux pays à déclencher une guerre.
Mais leur surprise a été totale quand ils ont vu l’Érythrée et l’Éthiopie se serrer les coudes contre une menace qui, suivant les plans américano-occidentaux aurait du déboucher sur un conflit à l’échelle régionale propre à mettre à la porte de la région, la Chine, et la Russie tout en créant une cerce de violence infinie.
Il est vrai que depuis le début du conflit du Tigré, Washington n’a pas arrêté de mettre la pression sur Addis Abeba et Asmara afin qu’ils retirent les troupes militaires de la région. De son côté et malgré les pressions, le voisin érythréen a décidé d’épauler Addis Abeba afin de sécuriser la région.
Ce ralliement sans précédent est un coup de maître signé Éthiopie/Érythrée contre un axe qui doit savoir que la résistance anti-Occident n’est pas limitée au Sahel, mais également dans la Corne de l’Afrique, mais encore plus loin, dans tout le continent.
Cameroun : l'armée met en garde
Le ministère de la Défense a réagi aux accusations formulées par Human Rights Watch contre les forces de défense et de sécurité dans le Nord-Ouest. Dans son dernier rapport, l’ONG de défense des droits humains a accusé l’armée camerounaise de « destructions par incendie, d’exécution de civils, pillages et violations de droits humains, détentions arbitraires » dans plusieurs localités du Nord-Ouest, une des régions en proie à la crise anglophone. Près de deux semaines plus tard, le ministère camerounais de la Défense a répondu à ces accusations « infondées ».
Nous avons contacté Pierre Claver Nkodo, éditorialiste et directeur de la publication Horizons nouveaux, magazine international paraissant à Douala au Cameroun, afin d’en savoir plus sur la situation.